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STRASBOURG CATHÉDRALE DE

La cathédrale actuelle Notre-Dame de Strasbourg est un édifice complexe où se mêlent art roman et architecture gothique. La première pierre du monument roman fut posée en 1015 par l'évêque Wernher : il en subsiste encore les parties orientales de l'actuelle crypte, et il est possible que les dimensions de cet édifice aient égalé celles de l'édifice actuel. À la fin du xie siècle ou au début du xiie, l'édifice fut agrandi vers l'ouest ; la crypte porte témoignage de l'art roman de la Rhénanie. À la fin du xiie siècle, une reconstruction intégrale de l'édifice fut entreprise. L'abside était terminée avant 1200, ensuite on édifia la croisée surmontée d'une tour octogonale sur trompes. Vers 1220-1225, un nouveau maître qui connaît les chantiers gothiques survient : il bouleverse le programme originel, voûte le bras sud du transept et fait supporter les ogives par l'extraordinaire Pilier des anges, édifie le double portail du bras sud. La nef fut commencée après 1240, suivant un schéma à double niveau qui appartient à l'Île-de-France. Les travaux étaient terminés en 1269. On posait enfin en 1277, la première pierre de la façade occidentale qui ne fut achevée qu'au milieu du xve siècle. Ces disparités architecturales et la juxtaposition de ces différents styles ne nuisent en rien à la beauté de la cathédrale.

Reine de Saba, musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg - crédits : Musée de l'Œuvre Notre Dame de Strasbourg/ Musées de Strasbourg

Reine de Saba, musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg

Le décor sculpté est également remarquable. Au transept (le Pilier des anges, la Mort de la Vierge) l'influence de Sens s'y fait jour, au jubé, aujourd'hui détruit (sculptures conservées au musée de l'Œuvre, Strasbourg), elle est relayée par celle de Paris ; la façade occidentale présente un ensemble sculpté de la plus grande originalité (trois tympans sculptés, les Vierges sages et les Vierges folles) dont le maniérisme accusé oblige à évoquer des sculpteurs venus d'Outre-Rhin. La cathédrale conserve enfin une remarquable collection de vitraux. Les vitraux romans sont des remplois de l'ancien édifice (crypte, transept et fenêtre orientale du bas-côté nord). Les vitraux de la nef permettent de suivre progressivement l'introduction du style rhénan.

— Alain ERLANDE-BRANDENBURG

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Pour citer cet article

Alain ERLANDE-BRANDENBURG. STRASBOURG CATHÉDRALE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Reine de Saba, musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg - crédits : Musée de l'Œuvre Notre Dame de Strasbourg/ Musées de Strasbourg

Reine de Saba, musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg

Autres références

  • STRASBOURG 1200-1230. LA RÉVOLUTION GOTHIQUE (exposition)

    • Écrit par Christian HECK
    • 1 046 mots
    • 1 média

    Dans les années 1250, la construction de la nef de la cathédrale de Strasbourg vient ajouter, en terre germanique, un splendide exemple de la création gothique qui s’est mise en place, à partir du domaine royal français, dans la seconde moitié du xiie siècle. L’utilisation simultanée et systématique...

  • ALLEMAND ART

    • Écrit par Pierre VAISSE
    • 1 322 mots

    Parler d'art allemand, comme d'art italien ou d'art français, n'a rien qui surprenne aujourd'hui, tant ces catégories semblent évidentes. Apparues avec l'essor de l'histoire de l'art au xixe siècle, elles sont pourtant relatives et problématiques, car cet essor,...

  • ARCHITECTURE ALLEMANDE, Johann Wolfgang von Goethe - Fiche de lecture

    • Écrit par Christian HELMREICH
    • 966 mots
    • 1 média
    L'essai du jeune Goethe se divise en cinq parties. La partie centrale de ce texte-polyptyque est constituée par la description de la façade de la cathédrale. De l'intérieur de l'édifice, nous n'apprenons rien, ni de son inscription historique ou encore de sa finalité religieuse. Pour le jeune Goethe,...
  • ERWIN DE STEINBACH maître (mort en 1318)

    • Écrit par Anne PRACHE
    • 329 mots

    En 1770, Goethe, en séjour à Strasbourg, est rempli d'admiration pour la cathédrale et croit qu'Erwin de Steinbach est l'auteur de son architecture. Il est ainsi à l'origine de la gloire légendaire de maître Erwin. En fait, Erwin n'est responsable que d'une partie de l'église. Il est connu par deux...

  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
    • 27 médias
    ...dynamique verticale par l'utilisation de pierres posées en délit (Heisterbach) mais se laissent enfin séduire par l'esprit gothique dans le bras sud de la cathédrale de Strasbourg, comme en témoigne le pilier des Anges (1220). Partout ailleurs, l'attachement aux formules traditionnelles s'affirme : à Trèves,...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi