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REIMS CATHÉDRALE DE

Cathédrale de Reims - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathédrale de Reims

La cathédrale gothique Notre-Dame de Reims (Marne), de 139 mètres de longueur, de 49,5 mètres de largeur au niveau du transept et de 38 mètres de hauteur, est érigée à partir de 1211 par l’archévêque Aubry de Humbert (1207-1218) à la suite de la destruction du bâtiment précédent dans un incendie survenu un an auparavant, le 6 mai 1210. Grâce à une organisation rigoureuse du chantier, qui fait appel aux méthodes de standardisation et de préfabrication des matériaux, les travaux sont menés avec célérité durant la première moitié du xiiie siècle en dépit d’arrêts multiples, notamment en 1233, à cause de tensions relatives au financement du chantier. En 1221, la chapelle d’axe du chevet est livrée au culte. En 1241, les chanoines prennent possession du chœur liturgique placé dans les dernière travées de la nef. La façade occidentale est élevée à partir de 1252. Les tours qui la surplombent sont, quant à elles, érigées durant les xive et xve siècles et restent inachevées, à l’instar des tours du transept toujours privées de leurs flèches.

Entre le sacre de Louis le Pieux en 816 et celui de Charles X en 1825, trente-trois rois de France ont été couronnés dans cette cathédrale, ce qui en fait un lieu de mémoire et d’identité nationale aussi important que la basilique de Saint-Denis.

Inspiré de la cathédrale de Chartres, le plan du monument se compose d’une nef à bas-côtés simples ouverte sur un transept ceint de collatéraux. Ce dernier fait la transition vers un chevet à chapelles rayonnantes dont la chapelle axiale – comme on le voit à Saint-Remi de Reims – est plus profonde que les voisines. L’élévation à trois niveaux (grandes arcades, triforium et fenêtres hautes) prend également modèle sur les cathédrales de Chartres et de Soissons. Des différences apparaissent toutefois avec la volonté de souligner les degrés, notamment par le recours à un décor proéminent et enveloppant. Celui-ci forme une frise discontinue au niveau des chapiteaux des grandes arcades. Enfin, les fenêtres hautes sont dissociées de la maçonnerie – fenêtres châssis – et leurs remplages sont amincis au profit d’un accroissement de la surface vitrée. Cette quête de lumière est également l’un des traits majeurs de la cathédrale comme l’indiquent l’ajourement des tympans des portails occidentaux, l’élision du mur de fond du triforium et des écoinçons de la rose de la même façade.

Cathédrale de Reims, la nef - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, la nef

Cathédrale de Reims, le portail - crédits :  Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, le portail

À l’extérieur, au niveau du chevet, les lignes horizontales sont accentuées par les balustrades monumentales des chapelles et des parties hautes. Toutefois, les arcs-boutants effilés accusent la verticalité de l’édifice. Investis comme de véritables objets de décor, ils sont ornés d’anges, de colonnes et de pinacles monumentaux. La sculpture envahit également les contreforts, les tabernacles, les portails et le revers de la façade occidentale, faisant de cette cathédrale l’une des œuvres les plus ornées de l’Europe médiévale. Le décor peint, les vitraux, le jubé et le tour de chœur, détruits entre le xviiie et le xxe siècle, doivent être restitués par la pensée pour donner sens et cohérence au monument.

Cathédrale de Reims, le chevet - crédits : Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, le chevet

Cathédrale Notre-Dame, Reims - crédits : CSP_halpand/ Fotosearch LBRF/ Age Fotostock

Cathédrale Notre-Dame, Reims

La cathédrale Notre-Dame de Reims est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. depuis 1991.

— Arnaud TIMBERT

Bibliographie

P. Demouy dir., Reims. La cathédrale, éd. Zodiaque, La-Pierre-qui-Vire, 2000

P. Kurmann, La Façade dela cathédrale de Reims. Architecture et sculpture des portails, étude archéologique et stylistique, trad. F. Monfrin, Payot - éd. du C.N.R.S. Paris-Lausanne, 1987

A. Villes, La Cathédrale Notre-Dame de Reims. Chronologie et campagne de travaux, La Simarre Éditions, Joué-les-Tours, 2009.

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Écrit par

  • : docteur en histoire de l'art, maître de conférences

Classification

Pour citer cet article

Arnaud TIMBERT. REIMS CATHÉDRALE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cathédrale de Reims - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathédrale de Reims

Cathédrale de Reims, la nef - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, la nef

Cathédrale de Reims, le portail - crédits :  Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, le portail

Autres références

  • ARCHITECTURE (Thèmes généraux) - L'architecte

    • Écrit par Florent CHAMPY, Carol HEITZ, Roland MARTIN, Raymonde MOULIN, Daniel RABREAU
    • 16 589 mots
    • 10 médias
    À Reims, l'inscription du labyrinthe révèle les noms des quatre architectes qui accomplirent l'essentiel de l'œuvre : le chevet commencé en 1211 par Jean d'Orbais, la nef et le transept bâtis par Jean le Loup et Gaucher de Reims, enfin la façade et la grande rose qui furent réalisées par Bernard...
  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
    • 27 médias
    ...des édifices. L'architecte de Reims (1211), celui d' Amiens (Robert de Luzarches, 1220), celui de Beauvais (1225) ont chacun leur propre sensibilité. Le Maître de Reims reste fidèle aux principes adoptés à Chartres (triforium continu), mais il bouleverse les proportions des différents niveaux, renouvelle...
  • PATRIMOINE, art et culture

    • Écrit par Jean-Michel LENIAUD
    • 13 211 mots
    • 3 médias
    ...religieux, comme au lendemain de la victoire de 1918, lorsque Édouard Herriot et quelques autres avaient tenté de transformer en mémorial national la cathédrale de Reims en la laissant à son état de ruine. Cette querelle, qui trouve ses racines dans le dessein d’installer à l’entrée des lieux une billetterie...

Voir aussi