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CATACOMBES

Les principales catacombes de Rome

Parmi les soixante catacombes jusqu'ici redécouvertes à Rome, quelques-unes comptent parmi les plus importantes pour la connaissance de la société urbaine et de la communauté chrétienne aux iiie et ive siècles. C'est, comme on l'a vu, à la zone hors les murs de la voie Appienne qu'appartiennent les catacombes qui accueillirent le plus grand nombre de défunts. Celle de Saint-Calixte est la première que l'on rencontre sur la voie Appienne en sortant de la ville. C'est là que furent enterrés seize des papes des iiie et ive siècles, en différents endroits du complexe cémétérial, mais surtout dans la crypte des Papes qui en constitue le cœur.

Après Saint-Calixte, le long de la voie Appienne, vient la catacombe de Saint-Sébastien où furent vénérés, à partir du milieu du iiie siècle, les apôtresPierre et Paul, probablement autour de reliques de leurs corps transportées ici depuis leurs tombes du Vatican et de la voie d'Ostie.

À proximité de Saint-Calixte, le long de la voie Ardéatine, se trouve la catacombe de Domitille : deuxième cimetière chrétien de Rome, elle permet de comprendre, mieux qu'ailleurs, la genèse et le développement d'un vaste réseau souterrain homogène de galeries (près de quinze kilomètres), à partir de sept hypogées distincts, nés au iiie siècle.

La dernière catacombe découverte à Rome, en 1956, est située sur la voie Latine. Ce petit cimetière privé, richement orné de peintures, constitue le vestige le plus complet de l'art chrétien du ive siècle.

La catacombe des saints Marcellin et Pierre, creusée dans une propriété impériale et au-dessus de laquelle Hélène, mère de l'empereur Constantin, avait fait construire son mausolée, se situe sur la voie Labicane. La richesse des peintures de cette catacombe en fait l'une des plus importantes de Rome pour la connaissance de l'iconographie chrétienne des iiie et ive siècles.

La catacombe la plus célèbre de la voie Tiburtine est celle qui était dédiée au martyr Laurent, persécuté durant le règne de l'empereur Valérien (253-260). Seules quelques galeries sont encore visibles, l'ensemble du réseau souterrain ayant été détruit par la réalisation du cimetière monumental moderne de Rome.

Sur la voie Nomentane se trouve la catacombe de Sainte-Agnès, au-dessus de laquelle Constantine, la fille de Constantin, avait fait ériger son mausolée.

Il faut aussi signaler la catacombe de Priscille, sur la voie Salarienne, où étaient vénérés plusieurs martyrs et où furent enterrés des papes du ive siècle.

Enfin, on doit également mentionner la catacombe dite de Calepode, sur la voie Aurélienne, où ont été découverts les restes de la tombe du pape Calixte, qui fut le premier organisateur des cimetières chrétiens de Rome avant d'accéder au trône de Pierre, en 217, puis de mourir martyr en 223.

— Philippe PERGOLA

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., professeur à l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne (Rome)

Classification

Pour citer cet article

Philippe PERGOLA. CATACOMBES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTIQUITÉ - L'Antiquité tardive

    • Écrit par Noël DUVAL
    • 4 261 mots
    • 3 médias
    ...volontiers le voisinage des corps des saints ou de leurs reliques. Rome et quelques autres villes se distinguent par leurs cimetières souterrains («  catacombes ») où des loculi s'étagent dans les galeries et des cubicula (chambres), décorés de peintures, à thème parfois biblique dès le ...
  • FÉVRIER PAUL-ALBERT (1931-1991)

    • Écrit par Noël DUVAL
    • 1 247 mots

    Professeur d'histoire romaine à l'université de Provence, mais aussi vice-président de l'Inventaire général des richesses artistiques au ministère de la Culture (véritable président en l'absence du ministre), animateur de multiples entreprises dans le domaine de l'Antiquité tardive, président obligé...

  • JÉSUS ou JÉSUS-CHRIST

    • Écrit par Joseph DORÉ, Pierre GEOLTRAIN, Jean-Claude MARCADÉ
    • 21 165 mots
    • 26 médias
    Les débuts de l'art chrétien que nous connaissons remontent à la fin du iie et au début du iiie siècle. On trouve quelques peintures funéraires dans les diverses catacombes du sous-sol romain, ces cimetières chrétiens qui étaient de vraies cités souterraines (outre Rome, on en trouve à ...
  • PALÉOCHRÉTIEN ART

    • Écrit par François BARATTE, Françoise MONFRIN, Jean-Pierre SODINI
    • 13 503 mots
    • 10 médias
    Les plus anciennes peintures des catacombes, vers le milieu du iiie siècle, puis les premiers sarcophages chrétiens fixent déjà les épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament que l'on retrouva pour la plupart d'entre eux répétés à l'infini jusqu'au milieu du ive siècle...

Voir aussi