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BIOCÉNOSES

Composition spécifique

Pour traduire la composition d'une biocénose, on s'est d'abord contenté d'en énumérer les espèces, végétales et animales. Les formes microscopiques, Bactéries et Protozoaires notamment, en étaient toutefois à peu près généralement exclues. On a ensuite introduit, pour chaque espèce, une indication concernant son abondance (espèce très commune, commune, rare, très rare). De telles indications n'ont cependant qu'une valeur subjective et leur signification quantitative, c'est-à-dire traduite en densité, diffère évidemment beaucoup selon la taille de l'espèce.

En se limitant aux végétaux supérieurs (Phanérogames et Cryptogames vasculaires), des botanistes ont élaboré tout un système, la phytosociologie, qui permet une description relativement précise d'un peuplement végétal. À la notion de formation végétale, définie essentiellement par sa physionomie (forêt, maquis, steppe, savane), s'est ajoutée ainsi celle d'association végétale, définie par sa composition floristique, et que certains phytosociologues ont voulu assimiler à une unité taxinomique. Des travaux très nombreux ont été faits dans cette voie, qui est caractérisée essentiellement par l'emploi de techniques « semi-quantitatives » appliquées à des relevés, listes d'espèces recensées dans une surface bien définie (aire minimale).

Un indice d'abondance-dominance (de 1 à 5) traduit, pour chaque espèce, la place qu'elle occupe sur le terrain. Cet indice est complété par un indice de sociabilité, qui rend compte du degré de groupement des individus (5 représentant un groupement très dense, 1 les individus isolés). Des catégories de présence – ou indices de fréquence –, allant elles aussi de 1 à 5, expriment la constance de chaque espèce dans les différents relevés faits au sein d'une même biocénose ; leur ensemble donne une image du degré d'homogénéité de la biocénose. Enfin, prenant en considération l'ensemble des peuplements d'une région, on fait apparaître le degré de fidélité de chaque espèce à ces divers groupements, définissant ainsi des espèces dites caractéristiques.

Les difficultés de capture des animaux, liées à leur mobilité et à la très petite taille de beaucoup d'entre eux (micro-arthropodes du sol par exemple), la diversité extrême du monde animal, conduisant à des difficultés d'identification, ont considérablement retardé l'essor de l'étude des groupements animaux.

Les premières recherches ont été faites dans les milieux aquatiques, tant marins que dulçaquicoles, où la récolte massive de la faune est souvent plus aisée. Ces études avaient parfois, en outre, une importance pratique très grande dans la mesure où elles permettaient d'améliorer la pêche. Dans le cas de la faune benthique, les techniques se rapprochaient de celles de l'écologie végétale. La faune du sol, composée surtout d'organismes de petite taille et assez faciles à récolter grâce à certaines techniques, a fait aussi, assez tôt, l'objet d'études qui ont permis de préciser divers points de la doctrine de la synécologie.

Dans le domaine terrestre épigé, on avait d'abord considéré seulement des communautés animales restreintes, comme le peuplement d'un nid, ou encore les seuls représentants d'un groupe zoologique, les Mollusques par exemple. C'est seulement depuis une date récente que des zoocénoses plus vastes ont été analysées.

Les principes de la phytosociologie ont été appliqués à diverses reprises à des peuplements animaux. Les indices sociologiques ainsi utilisés permettent la caractérisation précise d'une biocénose, même s'ils n'ont été définis qu'à partir d'une fraction de cette biocénose. La composition spécifique, par le fait qu'elle inclut plusieurs dizaines[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'Université libre de Bruxelles
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie (faculté des sciences), ancien directeur du laboratoire de zoologie de l'École normale supérieure
  • : docteur en médecine
  • : membre de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, professeur émérite de l'université de la méditerranée Aix-Marseille-II

Classification

Pour citer cet article

Paul DUVIGNEAUD, Maxime LAMOTTE, Didier LAVERGNE et Jean-Marie PÉRÈS. BIOCÉNOSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Distributions des représentants d'une espèce - crédits : Encyclopædia Universalis France

Distributions des représentants d'une espèce

Forêt caducifoliée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Forêt caducifoliée

Strate herbacée d'une savane - crédits : Encyclopædia Universalis France

Strate herbacée d'une savane

Autres références

  • BIOGÉOGRAPHIE

    • Écrit par Pierre DANSEREAU, Daniel GOUJET
    • 11 072 mots
    • 18 médias
    On appellera écosystème un espace limité où le cyclage des ressources, à travers un ou plusieurs niveaux trophiques, est effectué par des agents plus ou moins fixés et nombreux, utilisant simultanément et successivement des processus mutuellement compatibles qui engendrent des produits utilisables...
  • BIOTOPE

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 244 mots

    Littéralement, le mot biotope signifie « lieu de vie ». Cette acception reste utilisée — à bon droit — par les systématiciens ou les microbiologistes qui cherchent à désigner le ou les sites que se sont appropriées les différentes espèces (certains à la surface ou à l'intérieur d'autres organismes constituent,...

  • ÉCOLOGIE

    • Écrit par Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE, Cesare F. SACCHI
    • 20 635 mots
    • 15 médias
    ...constituée par les relations qui lient les organismes consommés à ceux qui les consomment, relations dont l'ensemble forme le réseau trophique du système. Ce terme traduit bien mieux que celui de chaînes alimentaires les relations innombrables qui existent entre les différentes espèces de labiocénose.
  • ÉCOSYSTÈMES

    • Écrit par Luc ABBADIE
    • 6 409 mots
    • 7 médias

    Le terme « écosystème » désigne un groupe d'êtres vivants – parfois désigné sous le nom de biocénose (animaux, végétaux et microorganismes) – et de composantes physiques et chimiques – parfois regroupées sous le terme de biotope. Il correspond à une vision intégrative...

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Voir aussi