AVIGNON FESTIVAL D' (repères chronologiques)
1947 Premier festival d'Avignon, sous le nom de « Semaine d'art ». Trois spectacles sont présentés : La Tragédie du roi Richard II, de Shakespeare, La Terrasse de midi, de Maurice Clavel, et Tobie et Sara, de Claudel.
1948 La seconde manifestation prend le nom de Festival d'art dramatique en Avignon, avec trois mises en scène de Jean Vilar : La Mort de Danton de Büchner, Shéhérazade de Jules Supervielle, La Tragédie du roi Richard II de Shakespeare.
1949 Troisième édition du festival. Gérard Philipe interprète Le Cid de Corneille, dans une mise en scène de Jean Vilar.
1951 En septembre, sur proposition de Jeanne Laurent, sous-directrice aux Beaux-Arts (ministère de l'Éducation nationale), Jean Vilar est nommé directeur du Théâtre national populaire (T.N.P.), au Palais de Chaillot, qui sera étroitement associé au festival. Dans la cour d'honneur sont représentés le Cid de Corneille, et Le Prince de Hombourg de Kleist, avec Gérard Philipe.
1952-1963 « L'âge d'or » du festival est marqué par les créations mémorables de la troupe du T.N.P., (de Macbeth à Mère Courage) qui entraînent la fidélisation d'un public de passionnés, conquis tout autant par l'esthétique théâtrale nouvelle, que par la dimension civique et politique de l'aventure menée par Vilar.
1965 Diverses manifestations annexes accompagnent la programmation théâtrale de cette édition (Marie Tudor de Victor Hugo, La Ville de Paul Claudel, Dom Juan de Molière, régies de Jean Vilar) : une exposition (Rouault-Daumier), des conférences, rencontres et lectures qui deviendront progressivement parties prenantes du festival.
1966 Pour la première fois le festival d'Avignon fait place à la danse, avec des chorégraphies de Maurice Béjart (Bacchanale, Boléro, Sonate à trois, Pas de deux-opus 5...) Roger Planchon présente deux mises en scènes : Richard III de Shakespeare et George Dandin de Molière.
1968 Dans le prolongement des événements de mai, le festival entre dans une spirale de contestation. Manifestations, débats houleux, associés à l'attitude ambiguë du Living Theatre de Julian Beck et Judith Malina, invité avec trois spectacles, mettent en péril son déroulement. Attaqué, Vilar fait front, mais restera meurtri. Dans la cour d'honneur, Béjart présente Le Sacre du printemps et Messe pour le temps présent.
1971 Mort de Jean Vilar. Paul Puaux, qui fut son fidèle assistant, lui succède. Tout en prolongeant l'esprit du festival, il amplifie son internationalisation. Parallèlement, on assiste, depuis 1969, à un développement croissant du festival « off », ensemble de manifestations parallèles au programme officiel.
1979 Démission de Paul Puaux. Il est remplacé l'année suivante par Bernard Faivre-d'Arcier, qui restructure le festival d'Avignon et modernise son fonctionnement en privilégiant des ouvertures interdisciplinaires, et en faisant appel à de jeunes créateurs du théâtre et de la danse. Il quitte le festival en 1984.
1985-1991 Alain Crombecque, assure la direction du festival en associant davantage les écritures contemporaines, les musiques du monde, et les grands événements. Le Mahābhārata par Peter Brook (1985), Le Soulier de satin par Antoine Vitez (1987), Hamlet par Patrice Chéreau (1988) sont autant de spectacles qui marquent cette période.
1992 Retour de Bernard Faivre d'Arcier à la tête d'un festival qui maîtrise difficilement son expansion et doit composer avec une programmation élargie pour répondre à sa fréquentation (110 000 spectateurs environ chaque année). L'internationalisation se confirme, notamment avec la venue d'artistes d'Europe de l'Est.
2003 À la suite de la grève des intermittents du spectacle, qui contestent la réforme des régimes d'indemnisation Assedic, le festival d'Avignon est annulé.[...]
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Écrit par
- Jean CHOLLET : journaliste et critique dramatique
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Pour citer cet article
Jean CHOLLET, « AVIGNON FESTIVAL D' - (repères chronologiques) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Autres références
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CRÉATION DU FESTIVAL D'AVIGNON
- Écrit par Jean CHOLLET
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