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MANTEGNA ANDREA (1431-1506)

La personnalité de Mantegna et son œuvre ont pris un relief et une importance exceptionnels : c'est Mantegna en effet qui, dans les villes de la vallée du Pô, a rompu définitivement avec le style gothique, toujours vivace en plein milieu du xve siècle. Dès le début de sa précoce activité, l'artiste a pris position en faveur du renouveau et du progrès de la peinture. Jamais, au cours de sa longue activité, il ne s'est départi de cette attitude.

L'ascendant de Mantegna fut grand. Les peintres vénétiens et lombards, des Bellini à Cosmè Tura et à Vicenzo Foppa, lui doivent beaucoup, ainsi que les petits maîtres de l'école de Camerino dans les Marches, et les peintres ligures de la fin du xve siècle.

Padoue et la Renaissance

Andrea Mantegna est né à Isola di Cartura, petite localité de la Vénétie située entre Vicence et Padoue. Très jeune, il se rendit dans cette dernière ville où il entra dans l'atelier de Francesco Squarcione (1397-1468). Celui-ci était alors un personnage très connu, bien qu'à cette époque tous les aspects de sa véritable nature ne se fussent pas encore manifestés. Squarcione fut collectionneur de dessins et de sculptures antiques, entrepreneur, tailleur, et finalement peintre et professeur de peinture. On connaît les différends et les litiges qui l'opposèrent à ses nombreux élèves. Mantegna y prit part lui aussi dans sa jeunesse. Il est certain que la jeune génération des « Padouans réformés » a forgé son esprit critique au sein de cet atelier où l'existence était mouvementée.

À Padoue, les temps étaient venus pour que s'expriment les nouvelles tendances artistiques. Un grand humaniste, Palla Strozzi, qui s'était exilé à Florence, avait apporté à Padoue non seulement son savoir, mais aussi une façon de vivre, c'est-à-dire une culture nouvelle, celle qui s'était développée en Toscane. De Toscane encore étaient venus un certain nombre de protagonistes de l'art nouveau, et ils avaient laissé plusieurs œuvres sur place : Filippo Lippi, Paolo Uccello, Andrea del Castagno (qui travailla à Venise), et enfin Donatello qui, en 1443, s'installa dans la ville pour dix ans. C'est pendant ce séjour que Donatello exécuta le grand autel de l'église Saint-Antoine (Il Santo) et la statue équestre d'Erasmo da Gattamelata. Les œuvres de Lippi et d'Uccello sont perdues, mais la sculpture de Donatello est suffisamment importante pour prouver la qualité des rapports et des échanges intellectuels qui s'établirent entre les Florentins et Mantegna.

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Pour citer cet article

Pietro ZAMPETTI. MANTEGNA ANDREA (1431-1506) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<em>Portrait d’un homme</em>, A. Mantegna
 - crédits : Courtesy National Gallery of Art, Washington

Portrait d’un homme, A. Mantegna

<it>La Chambre des époux</it>, A. Mantegna - crédits :  Bridgeman Images

La Chambre des époux, A. Mantegna

<it>Ludovico Gonzague</it>, A. Mantegna, détail  la comtesse Barbara de Brandebourg - crédits : Electa/ AKG-images

Ludovico Gonzague, A. Mantegna, détail  la comtesse Barbara de Brandebourg

Autres références

  • MANTEGNA (exposition)

    • Écrit par Éléonore FOURNIÉ
    • 1 021 mots

    La première rétrospective consacrée à Andrea Mantegna au musée du Louvre, à Paris, du 26 septembre 2008 au 5 janvier 2009, amène le visiteur au cœur du Quattrocento italien. Là, une confrontation perspicace des œuvres du maître avec celles de ses contemporains permet, en l'espace de près de 190...

  • BELLINI LES

    • Écrit par Henri PERETZ
    • 2 346 mots
    • 10 médias
    ...ces expressions pathétiques, ces musculatures nerveuses qui appartiennent aux types mantégnesques. Giovanni Bellini ne serait-il que le continuateur d' Andrea Mantegna ? Certes, la typologie est la même, et les erreurs d'attribution suffisent à montrer combien la différence est parfois difficile à observer....
  • GRAVURE

    • Écrit par Barthélémy JOBERT, Michel MELOT
    • 8 567 mots
    • 3 médias
    Ce même désir de populariser leurs œuvres décida Andrea Mantegna, puis Raphaël, à utiliser la gravure qui apparaît ainsi comme indissolublement liée, dans son origine comme dans son principe, à l'éclosion d'un monde où l'œuvre d'art conquiert son indépendance, déborde le cadre des cours féodales et...
  • RENAISSANCE

    • Écrit par Eugenio BATTISTI, Jacques CHOMARAT, Jean-Claude MARGOLIN, Jean MEYER
    • 31 095 mots
    • 21 médias
    ...comme le serait un emblème de Paolo Giovio sans devise ou une illustration d'Alciat sans commentaire poétique. Le dialogue que Fiera a consacré à Mantegna donne une idée très nette du comportement d'un peintre mis dans une situation de compétition où il doit faire montre d'un maximum de subtilité...
  • LOMBARDIE

    • Écrit par Franco MAZZINI
    • 3 753 mots
    • 10 médias
    À Mantoue, l'hégémonie artistique de Mantegna faisait place, toujours à l'ombre de la cour des Gonzague, à celle de Jules Romain. Cet artiste fut un merveilleux interprète du classicisme romain et de la tradition de Raphaël. Par lui, cette tradition se répandra en Lombardie et en Vénétie...

Voir aussi