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TURA COSMÈ (1430 env.-1495)

<it>Vierge en trône</it>, C. Tura - crédits :  Bridgeman Images

Vierge en trône, C. Tura

En 1449, Piero della Francesca et Rogier van der Weyden séjournent à Ferrare. Cosmè Tura, dont l'activité est attestée dès 1451, y connaît certainement leurs œuvres avant de partir pour Padoue, où il se fixe probablement jusqu'en 1456 et où il découvre Squarcione, Mantegna, Donatello. À partir de ces expériences, il élabore un style profondément original qui marquera à travers lui toute l'école ferraraise : sens de la monumentalité issu de Piero della Francesca, vigueur sculpturale empruntée à Donatello, goût de la rigueur, des formes ciselées, aiguisées jusqu'aux déformations dérivées des squarcionesques et de Mantegna. C'est le style qu'il impose au décor de la salle des Mois, au palais Schifanoia à Ferrare (1470-1478) et que développent, selon leur tempérament propre, ses collaborateurs Ercole de'Roberti et Francesco del Cossa : l'iconographie complexe du programme accentue la force d'évocation de la vision, en opposant les brillantes scènes de la vie de cour ou les travaux des champs aux allégories des Mois et des Signes du zodiaque. De même, dans un autre registre, le Polyptyque Roverella (1470-1474, Vierge en trône — panneau central — National Gallery, Londres ; Pietà — lunette — au Louvre ; panneaux latéraux dispersés ou perdus) allie, comme le décor du palais Schifanoia, une ordonnance puissante à une fascination étrange pour les détails des ornements et des matériaux, et joint à une symbolique singulière les fantasmes d'une imagination aux multiples curiosités. C'est ce qu'expriment également les œuvres postérieures au Polyptyque Roverella : la Vierge à l'Enfant entre sainte Madeleine et saint Jérôme, provenant de Santa Maria della Consolazione à Ferrare (musée d'Ajaccio) ; Saint Jacques (musée de Caen), Saint Dominique (musée des Offices, Florence), Saint Antoine (musée du Louvre), qui proviennent sans doute d'un même polyptyque, enfin les beaux panneaux d'orgues de la cathédrale de Ferrare (détachés), L'Annonciation et Saint Georges (1499).

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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Pour citer cet article

Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE. TURA COSMÈ (1430 env.-1495) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Vierge en trône</it>, C. Tura - crédits :  Bridgeman Images

Vierge en trône, C. Tura

Autres références

  • COSSA FRANCESCO DEL (1436 env.-env. 1478)

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 770 mots

    Avec Ercole De' Roberti (Ercole da Ferrara) et Cosme Tura, Francesco del Cossa est l'une des personnalités marquantes de l'école brillante et singulière qui se développe à Ferrare grâce à l'impulsion donnée aux arts et à la culture par Lionello, puis par Borso d'Este....

  • DE' ROBERTI ERCOLE (1450 env.-1496)

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 481 mots
    • 1 média

    Formé avec Francesco Del Cossa près de Cosme Tura à Ferrare, Ercole De' Roberti fait comme lui ses débuts au palais Schifanoia, dans la salle des Mois. Travaillant, dans la plupart des cas, sur des dessins de Tura, les deux disciples élaborent leur propre manière en développant, dans des...

  • ÉMILIE

    • Écrit par Noëlle de LA BLANCHARDIÈRE
    • 2 403 mots
    • 2 médias
    ...depuis le xve siècle. Mais la ville n'est plus ce monde de fête que créèrent, pour la famille d'Este, les artistes ferrarais : Cosmè Tura (1430 env.-1495) au trait cruel, presque outré, mais à la force constructive et à l'imagination colorée ; Francesco Del Cossa (1436 env.-1478...

Voir aussi