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AGRICULTURE Vue d'ensemble

L'agriculture consiste à cultiver des plantes et à élever des animaux domestiques pour en obtenir des aliments, mais aussi des textiles, des arômes, des médicaments, des ornements, des bois de chauffage, de construction, d'ameublement ou de pâte à papier, des animaux de travail, de course ou de compagnie, de l'énergie…

Les humains sont devenus agriculteurs au Néolithique seulement, il y a environ dix mille ans, après des centaines de milliers d'années d'évolution biologique, technique et culturelle durant lesquelles ils avaient vécu de pêche, de chasse et de cueillette. Depuis lors, au fil des millénaires, ils ont développé cultures et élevages dans les divers milieux exploitables de la planète, aboutissant ainsi à des agricultures très différenciées, très inégales en termes d'équipements et de performances.

En ce début de xxie_siècle, l'agriculture demeure la première activité de l'humanité : elle occupe plus de 40 p. 100 de la population active du monde. La très grande majorité des agriculteurs travaillent dans de petites unités de production familiales, en se servant exclusivement d'outils manuels. Seule une minorité utilise des animaux de traction ou de bât, ou encore des tracteurs.

L'agriculture est une activité grande utilisatrice d'énergie solaire qui est nécessaire à la photosynthèse : grâce à la chlorophylle, les plantes combinent l'eau puisée dans le sol par les racines avec le dioxyde de carbone (CO2) de l'air absorbé par les feuilles, produisant ainsi des glucides en libérant de l'oxygène. À partir de ces glucides, les plantes synthétisent d'autres molécules organiques complexes (lipides, protéines, acides nucléiques) en utilisant des éléments minéraux solubles puisés avec l'eau du sol (azote, phosphore, potassium et plus d'une vingtaine d'autres éléments). L'espèce humaine, comme les autres espèces animales, n'a pas cette faculté de photosynthèse : elle a donc besoin pour se nourrir de substances organiques initialement élaborées par les plantes, qu'elle consomme directement ou indirectement à travers les animaux. Et, comme l'industrie n'est pas en mesure de synthétiser à grande échelle ce genre de substances, il n'est pas d'autre voie pour nourrir l'humanité que de continuer à pratiquer l'agriculture.

Dans ces conditions, la fertilité utile d'un écosystème peut être mesurée par sa capacité à produire de la biomasse végétale utilisable par les humains ou les animaux domestiques. En un lieu donné, cette fertilité utile dépend de la teneur du sol en eau et en sels minéraux dissous absorbables par les plantes. Plus largement, elle dépend du climat, du sol (composition, texture, structure…) et des populations spontanées de plantes, d'animaux et de micro-organismes qui s'y trouvent. Pour répondre durablement aux besoins d'une population humaine croissante sur un territoire limité quel qu'il soit, les agriculteurs doivent étendre les cultures et les élevages sur toutes les terres utilisables, renouveler et si possible accroître la fertilité utile des terres cultivées, en amendant, engraissant et travaillant le sol de manière à maintenir ou améliorer les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l'écosystème cultivé. Mais, cela suppose que les agriculteurs exercent leur activité dans des unités de production économiquement viables qui leur permettent de couvrir leurs besoins et de renouveler leurs moyens de production.

Or, dans le monde contemporain, la majorité des personnes pauvres, souffrant de malnutrition ou affamées sont des paysans des pays en développement. Cette crise massive des agricultures paysannes les moins bien dotées par la nature et par l'histoire a des causes variées, dont deux sont essentielles : un accès très insuffisant aux[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à AgroParisTech (ex. I.N.A.-P.G.)
  • : professeure en sciences de la population et du développement, spécialisée dans les questions agricoles et alimentaires à l'Université libre de Bruxelles (Belgique)

Classification

Pour citer cet article

Marcel MAZOYER et Laurence ROUDART. AGRICULTURE - Vue d'ensemble [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGRICULTURE BIOLOGIQUE

    • Écrit par Céline CRESSON, Claire LAMINE, Servane PENVERN
    • 7 882 mots
    • 6 médias

    L’agriculture biologique (AB) est un mode de production et de transformation ayant pour objectif de préserver l’environnement, la biodiversité, le bien-être animal et le développement rural. Elle est définie dans ses principes par la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique...

  • AGRICULTURE DURABLE

    • Écrit par Jean-Paul CHARVET
    • 5 444 mots
    • 10 médias

    Dans le langage courant, l’expression « agriculture durable » fait d’abord référence à une agriculture respectueuse de l’environnement, avec, comme principaux objectifs, la limitation du recours aux intrants (engrais, produits phytosanitaires…) d’origine industrielle. S’y ajoute la diversification...

  • AGRICULTURE URBAINE

    • Écrit par Jean-Paul CHARVET, Xavier LAUREAU
    • 6 273 mots
    • 8 médias

    L’expression « agriculture urbaine », qui était devenue un oxymore dans les pays industrialisés avec la disparition progressive au cours du xxe siècle des ceintures maraîchères entourant les villes, a retrouvé du sens. En effet, dans un contexte d’étalement urbain (urbansprawl) et...

  • FRANCE - (Le territoire et les hommes) - Espace et société

    • Écrit par Magali REGHEZZA
    • 14 002 mots
    • 3 médias
    L’insertion dans la mondialisation a des conséquences sur l’ensemble des systèmes productifs. Dans le cas de l’agriculture, elles viennent s’ajouter à des évolutions plus anciennes : la révolution productiviste et l’intégration européenne.
  • ADVENTICES

    • Écrit par Marcel BOURNÉRIAS
    • 804 mots

    Étymologiquement, une plante qui s'ajoute à un peuplement végétal auquel elle est initialement étrangère est une plante adventice (lat. adventicium, supplémentaire). On distingue les adventices réellement étrangères (exotiques), spontanées dans des régions éloignées (érigéron du Canada),...

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    L'économie de l'Afghanistan est encore fondamentalement agricole : c'est le seul pays de la région où l'agriculture emploie plus de la moitié de la population active et contribue pour plus de 50 % à la formation du PNB. Rien pourtant de figé dans cette situation : l'agriculture afghane est brusquement...
  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par Augustin HOLL
    • 6 326 mots
    • 3 médias
    La troisième option s'articule davantage autour des pratiques agricoles, aussi bien céréaliculture qu'horticulture, dans les sous-zones équatoriales et tropicales. La céréaliculture comporte deux volets : l'un septentrional avec la culture du blé, de l'avoine et d'autres...
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Voir aussi