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PETTIFORD OSCAR (1922-1960)

Oscar Pettiford est le premier bassiste à faire bénéficier le be-bop naissant des innovations apportées par Jimmy Blanton, dans la filiation duquel il s'inscrit directement. Avant Ray Brown et Charlie Mingus, sur lesquels il exercera une influence profonde, Pettiford confère à la contrebasse le statut d'instrument soliste, capable de rivaliser avec les bois et les cuivres. S'il dispose bien entendu d'une technique éprouvée et d'une très enviable agilité, il reste avant tout un incomparable mélodiste. Ce musicien raffiné et rompu aux plus fines subtilités harmoniques sidère par son prodigieux sens de l'anticipation. Grâce à une sonorité d'une remarquable plénitude – que ce soit à la contrebasse ou au violoncelle –, à une imagination toujours en éveil, à l'intelligence de ses interventions, son instrument parle avec une force de conviction rare. On retrouvera dans les thèmes qu'il a signés – Oscalypso, The Laverne Walk, Tricotism, Blues in the Closet, Bohemia after Dark, Swingin' Till the Girls Come Home... – un écho de ce jeu idéalement flexible et inventif.

Oscar Collins Pettiford naît le 30 septembre 1922 dans une réserve indienne à Okmulgee (Oklahoma) : sang-mêlé, il est d'ascendance amérindienne et afro-américaine. Sa famille, très musicienne, s'établit à Minneapolis alors qu'il a trois ans. Il commence à étudier le piano à onze ans puis la contrebasse à quatorze ; il aurait également pratiqué la trompette et le trombone. C'est comme chanteur qu'il se produit d'abord, jusqu'en 1941, avec l'orchestre familial que dirige son père, le pianiste et ex-vétérinaire Harry « Doc » Pettiford, qui effectue des tournées dans le Midwest et le Sud. De janvier à mai 1943, il est bassiste dans le big band de Charlie Barnet, où il côtoie Chubby Jackson et commence à se forger une réputation.

Au printemps de 1943, Oscar Pettiford décide de s'établir à New York, où il s'affirme rapidement comme un des protagonistes des clubs de la 52e Rue : il joue au sein d'un quintette dirigé par Roy Eldridge, qui triomphe alors à l'Onyx Club ; de novembre 1943 à avril 1944, toujours à l'Onyx Club, il codirige avec le remuant Dizzy Gillespie l'un des tout premiers orchestres de style be-bop. Il se produit et enregistre aux côtés de Billy Eckstine, Cootie Williams, Art Tatum, Shelly Manne, Louis Armstrong, Billie Holiday, Barney Bigard, Boyd Raeburn, Coleman Hawkins (son solo sur The Man I Love, enregistré le 23 décembre 1943, est célèbre), Lionel Hampton, Max Roach, Earl Hines, Ben Webster, Charlie Parker, Dizzy Gillespie... De 1945 à la fin de 1947, il joue dans le grand orchestre de Duke Ellington. En 1948, il fonde son trio personnel avec le pianiste Erroll Garner (parfois remplacé par George Shearing) et le batteur J. C. Heard. À la fin de 1948 et au début de 1949, un éphémère Oscar Pettiford All Stars se produit au club The Clique de Broadway (qui deviendra le Birdland) : il comprend Fats Navarro, Kai Winding, Lucky Thompson, Milt Jackson, Bud Powell et Kenny Clarke, auxquels se joindra Miles Davis. Oscar Pettiford joue chez Woody Herman en 1949.

En 1950, Oscar Pettiford profite de quelques mois d'inactivité dus à un accident pour se mettre à pratiquer le violoncelle, instrument qu'il va utiliser avec brio en pizzicati ; le 13 septembre 1950, Oscar Pettiford, His Cello & Quartet (avec Duke Ellington au piano, Billy Strayhorn au célesta, Lloyd Trotman à la contrebasse et Jo Jones à la batterie) enregistre Take the « A » Train, Blues For Blanton et Perdido. Pettiford enregistre avec le sextette de Miles Davis en 1952 (aux côtés de J. J. Johnson, Jackie McLean, Gil Coggins et Kenny Clarke) et, en 1955, avec le quartette de Miles Davis (aux côtés de Red Garland et de Philly Joe Jones). Il rejoue au sein du big band[...]

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Pierre BRETON. PETTIFORD OSCAR (1922-1960) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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