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GARLAND RED (1923-1984)

William M. « Red » Garland naît le 13 mai 1923 à Dallas. De son enfance et de son adolescence, peu de chose nous est parvenu. C'est Hot Lips Page qui découvre ce jeune pianiste d'à peine vingt ans. À compter de 1945, il figure dans divers ensembles animés par les grands noms de l'époque, parmi lesquels il convient de citer Charlie Parker, Coleman Hawkins, Roy Eldridge, Billy Eckstine, Charlie Ventura, Sonny Stitt, Ben Webster et Lou Donaldson. Red Garland est en pleine possession de ses moyens dès le début des années1950. Sa collaboration avecMiles Davis et les divers groupes instrumentaux qu'il dirige date de 1955. Elle ne l'empêche pas de se produire à New York et dans sa région avec Donald Byrd, John Coltrane ou Art Taylor. En 1959, il forme un trio dont la vedette demeure Miles Davis. Peu attiré par le concert ou le disque en solo, il enregistre également avec Art Pepper. Il meurt à Dallas le 23 avril 1984.

Souvent controversé et taxé de superficialité, Red Garland est un pianiste complet, développant un jeu linéaire et bien assis rythmiquement. Comme beaucoup de musiciens de sa génération, il s'emploie à rajeunir la tradition du blues et du swing en y mêlant le sang neuf du bop. Son style, d'une grande souplesse, associe un accompagnement en blocs d'accords inspiré de la manière d'Ahmad Jamal à une ligne mélodique d'une simplicité parfaite. Red Garland sait créer un climat rythmique très particulier en accentuant à la main gauche les premier et troisième temps de chaque mesure. Un lyrisme profond se cache sous une sobriété que beaucoup ont prise pour une absence d'imagination. Il n'est que de réécouter les trois fameux albums (Soulin', Cookin' et Workin') qu'il réalisa avec Miles Davis et John Coltrane au milieu des années 1950 pour être convaincu que la discrétion est une composante essentielle de son art. Le soliste est bref et concis ; l'accompagnateur sait se faire oublier comme pour mettre mieux encore en valeur, par son classicisme, la modernité de la musique offerte par les deux souffleurs de génie. Au sein d'une section rythmique — où Paul Chambers tenait la basse et Philly Joe Jones la batterie —, dont on reconnaît unanimement l'idéale perfection, Red Garland tient un rôle aussi effacé que fondamental.

— Pierre BRETON

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Pierre BRETON. GARLAND RED (1923-1984) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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