Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ISRAËL

Nom officiel

État d'Israël (IL)

    Chef de l'État

    Isaac Herzog (depuis le 7 juillet 2021)

      Chef du gouvernement

      Benyamin Nétanyahou (depuis le 29 décembre 2022)

        Capitale (proclamée)

        Jérusalem ; le statut de capitale n'est pas reconnu par la communauté internationale

          Langues officielles

          Arabe, hébreu

            Unité monétaire

            Shekel (ILS)

              Population (estim.) 9 177 000 (2024)
                Superficie 22 072 km²

                  La littérature

                  Trois ans à peine après la révélation à la face du monde de l'étendue du malheur qui a frappé le peuple juif, renaît un État indépendant (1948) qui, dix-neuf siècles après l'exil, rassemble les dispersés. Les écrivains de cette génération sont en majorité natifs du pays, membres de kibboutzim et du Palmah (unités de choc de l'armée), d'où leurs surnoms de « génération de la guerre d'Indépendance » ou de « génération du Palmah ».

                  Le roman dans l'histoire

                  Profondément intégrés à la vie du kibboutz, ces écrivains s'attachent à l'exaltation des valeurs collectives. Leurs héros, à la fois bâtisseurs et combattants, font délibérément le sacrifice de leur vie pour défendre leur idéal. Ils n'ont pratiquement pas d'existence en dehors du microcosme du kibboutz. Les auteurs les plus en renom sont Yigal Mossinsohn (1917-1994)[Gris comme un sac], Moshe Shamir (1921-2004)[Il marcha par les champs, De ses propres mains], Nathan Shaham (1925-2018)[Toujours nous] ; Aharon Megged (1920-2016)[Vent des mers, Hedva et moi]. Yizhar (1916-2006) note cependant un certain désenchantement du kibboutz dans Ephraïm retourne à la luzerne. Ses romans les plus importants sont ceux où il livre des drames de conscience : Le Prisonnier de guerre et Les Jours de Tsiqlag. Le poète le plus marquant de la génération du Palmah est sans nul doute Haïm Gouri (1923-2018), avec Fleurs de feu et Rose des vents.

                  Les années qui suivent la création de l'État d'Israël font rapidement exploser les conceptions idéologiques qui prévalaient jusque-là. Les valeurs défendues par le kibboutz ne résistent pas à l'expansion rapide de la nouvelle société. Dès lors, les écrivains tentent de jeter d'autres bases pour une existence individuelle. Le « nous » fait place au « moi », le héros est remplacé par l'antihéros d'une autre réalité. C'est au travers de personnages historiques que Moshe Shamir exprime la déception qu'il éprouve à l'égard d'un État dans lequel la corruption et la décadence sociale ne sont pas absentes (Un roi de chair et de sang, La Brebis du pauvre).

                  Les auteurs de cette génération découvrent, bien qu'avec recul, l'horreur de l'Holocauste. Dans leurs rencontres avec les rescapés des camps de la mort, ils prennent conscience de toute la portée de la tragédie : Six Ailes pour chacun, de Hanoch Bartov (1926-2016), Ni de maintenant, ni d'ici, de Yehouda Amichaï (1924-2000), L'Affaire chocolat de Haïm Gouri s'en font l'écho.

                  La littérature du génocide est au moins autant l'œuvre de témoins, de victimes dont la langue d'expression est une des langues occidentales (Primo Levi, André Schwartz-Bart, Élie Wiesel) que celle d'auteurs israéliens. Nombre de ces derniers, devant un drame aussi terrible, n'ont pu réagir que par le silence. Pourtant, les survivants commencent à écrire. Ainsi, Aharon Appelfeld (1932-2018) n'évoque pas, au moins au début, directement la Shoah, mais le temps d'avant et d'après la tragédie. Ses héros, des Juifs assimilés, ignorant leur véritable identité, se trouvent en plein désarroi lorsqu'ils doivent affronter leur destin, ou des rescapés incapables de se libérer d'un passé qui les poursuit, tentant en vain de se forger une vie nouvelle (Fumée, La Vallée fertile, Givre sur la terre, Le Temps des prodiges, Badenheim 1939). Ce sont les mêmes thèmes que traite Yoram Kaniuk (1930-2013) dans Adam ressuscité.

                  Aharon Appelfeld - crédits : Will Yurman/ Hulton Archive/ Getty Images

                  Aharon Appelfeld

                  Avec le temps, le génocide du peuple juif commence à servir de toile de fond aux romans d'Aharon Appelfeld, qui deviennent plus autobiographiques. Ainsi, Histoire d'une vie (1999) nous livre quelques clés de son œuvre : son enfance, ses parents et grands-parents qu'il a perdus, les années d'errance et le début de sa vie[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne
                  • : professeur à la faculté de droit de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël)
                  • : maître de conférences à l'université Paris-I
                  • : docteur en études hébraïques, maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : enseignant-chercheur, critique de cinéma
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Marcel BAZIN, Universalis, Claude KLEIN, François LAFON, Lily PERLEMUTER et Ariel SCHWEITZER. ISRAËL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Israël : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Israël : carte physique

                  Israël : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Israël : drapeau

                  Guerre de Six Jours, 1967 - crédits : National Archives

                  Guerre de Six Jours, 1967

                  Autres références

                  • INDÉPENDANCE D'ISRAËL PROCLAMATION DE L' (1948)

                    • Écrit par Sylvain VENAYRE
                    • 237 mots
                    • 1 média

                    Alors que le mandat britannique sur la Palestine doit expirer le lendemain, David Ben Gourion proclame, le 14 mai 1948 à Tel-Aviv, l'indépendance de l'État d'Israël. Celui-ci est aussitôt reconnu par les principales puissances mondiales qui, au sein de l'O.N.U., recherchaient...

                  • ISRAËL, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ABBAS MAHMOUD (1935- )

                    • Écrit par Universalis, Aude SIGNOLES
                    • 2 006 mots
                    • 1 média

                    Homme d’État palestinien, Mahmoud Abbas a été Premier ministre de l’Autorité palestinienne en 2003, sous la présidence de Yasser Arafat, avant de succéder à ce dernier en 2005.

                    Mahmoud Abbas est né le 26 mars 1935 à Safed, ville de haute Galilée, aujourd'hui située à l'intérieur des frontières...

                  • ACCORDS DE WASHINGTON

                    • Écrit par Christophe PÉRY
                    • 246 mots
                    • 1 média

                    La fin de la guerre froide a modifié les données du conflit du Proche-Orient. Après la guerre du Golfe, les États-Unis poussent Israël à participer à une conférence de paix. Le retour au pouvoir des travaillistes israéliens, en 1992, facilite la conclusion des accords secrètement négociés...

                  • ACRE ou AKKA, anc. SAINT-JEAN-D'ACRE

                    • Écrit par Robert MANTRAN
                    • 336 mots

                    Ville et port de Palestine, qui apparaît dans l'Ancien Testament sous le nom de ‘Acco et au temps des Ptolémées d'Égypte sous celui de Ptolemaïs, époque où elle connut une certaine prospérité. Conquise par les Arabes en 636, elle fut reconstruite peu après et son port réaménagé à la fin du ...

                  • AKABA ou AQABA GOLFE D'

                    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                    • 416 mots
                    • 1 média

                    Bras de mer étroit (de 20 à 30 km) allongé sur 180 kilomètres, séparant l'Arabie de la presqu'île du Sinaï. Par sa structure, le golfe d'Akaba (ou ‘Aqaba) est un fossé d'effondrement profond (1 828 m maximum), prolongeant celui de la mer Rouge en changeant de direction...

                  • Afficher les 105 références

                  Voir aussi