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ÉQUILIBRATION

Afin d'assurer l'efficacité de l'exécution des mouvements mis en jeu au cours de la locomotion, de l'orientation et de la préhension, les animaux font usage d'un ensemble de mécanismes sensorimoteurs qui permettent le maintien de l' équilibre du corps en dépit des causes qui tendent à le perturber : les accélérations d'origine interne et externe et la force de gravité, qui agit en permanence sur le monde vivant, qu'il soit aquatique, aérien ou terrestre.

Le maintien de l'équilibre des vertébrés dépend de l'action du système nerveux qui assure le contrôle du tonus musculaire responsable de la cohésion mécanique entre les constituants du squelette osseux. Dans les conditions statiques (sujet immobile), la répartition du tonus musculaire entre les différents groupes de muscles permet le déploiement d'attitudes posturales fondamentales propres à chaque espèce. Dans les conditions dynamiques (sujet en mouvement), le système nerveux fait intervenir un certain nombre de mécanismes de correction et de rattrapage de l'équilibre. Quelles que soient les conditions, statiques ou dynamiques, les centres nerveux responsables de l'équilibration reçoivent des informations issues de la plupart des récepteurs sensoriels, mais, parmi ceux-ci, l'organe vestibulaire et les récepteurs visuels jouent un rôle prépondérant. L'interaction entre les informations issues de ces deux catégories de récepteurs peut créer, chez le sujet sain et dans certaines conditions, des situations conflictuelles préjudiciables au maintien de l'équilibre. Par ailleurs, de nombreux troubles pathologiques de l'équilibre trouvent également leur origine dans ces interactions entre les systèmes visuel et vestibulaire.

Posture et équilibre

Équilibre et contrainte gravitaire

Contrôle postural - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contrôle postural

Sur terre, tout organisme vivant est soumis aux lois inéluctables de la gravité. De nombreuses évidences expérimentales entraînent la conclusion que le vecteur de gravitation joue le rôle de guide au développement de l'organisme. On reconnaît notamment que la morphologie est clairement marquée par l'adaptation au stimulus de gravitation chez les animaux dont le squelette osseux constitue un moyen de résistance à l'action de la gravité. Cette architecture osseuse est néanmoins caractérisée par un grand nombre de pièces mobiles autorisant, grâce au jeu des articulations, une grande variété de mouvements. Aussi, dans la lutte contre la gravité, une cohésion mécanique est-elle nécessaire entre les segments osseux afin que cette architecture ne s'effondre pas comme le ferait un pantin articulé que l'on dresse sur ses pieds et que l'on relâche. Cette cohésion est assurée par les ligaments et les muscles qui croisent chaque articulation. Toutefois, les seules propriétés purement mécaniques conférant aux muscles, privés de leur innervation, leur caractère viscoélastique ne suffisent pas pour maintenir la cohésion entre les différentes pièces osseuses. De fait, le système nerveux central suscite et entretient la décharge tonique des fibres nerveuses commandant les muscles afin d'assurer un état de rigidité musculaire, ou tonus musculaire, qui équilibre les forces mécaniques au niveau des articulations. La répartition du tonus musculaire entre les différents muscles n'est pas égale. Elle privilégie les muscles qui s'opposent à l'action de la pesanteur. Ainsi, on peut constater que, pour maintenir l'attitude posturale représentée sur la figure, les muscles extenseurs et fléchisseurs du bras se contractent pour supporter le poids de la main et de l'avant-bras, avec cependant une sollicitation plus importante au niveau des fléchisseurs. Au niveau des muscles de la jambe, l'activité musculaire des extenseurs du pied est par contre très importante en regard de celle des muscles[...]

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Pour citer cet article

Francis LESTIENNE. ÉQUILIBRATION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Contrôle postural - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contrôle postural

Organe vestibulaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Organe vestibulaire

Autres références

  • ASTASIE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 67 mots

    Ce symptôme qui réalise une véritable « apraxie de la marche » se rencontre dans les lésions bilatérales du cortex frontal ou des noyaux lenticulaires. L'astasie-abasie est l'impossibilité de maintenir la station debout et de marcher, en l'absence de paralysie et sans qu'existent des troubles du...

  • ATAXIE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 132 mots

    Perturbation de la motricité (volontaire et involontaire) qui fait suite à une altération de la sensibilité profonde. La possibilité de mouvements normaux sous le contrôle de la vue contraste dans l'ataxie avec les troubles qui se produisent dès l'occlusion des yeux. Lorsque ses yeux sont fermés,...

  • BÁRÁNY ROBERT (1876-1936)

    • Écrit par Samya OTHMAN
    • 202 mots

    Neurologiste autrichien, né à Vienne, Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1914 pour ses travaux sur la physiologie et les pathologies de l'oreille interne.

    Après de brillantes études de médecine à l'université de Vienne (1900), Bárány se spécialise en neurologie en Allemagne...

  • CERVELET

    • Écrit par Jean MASSION
    • 7 767 mots
    • 13 médias
    L'atteinte du cervelet se manifeste par des troubles de l'équilibre, du tonus et des mouvements qui se traduisent par une incoordination motrice ou ataxie.
  • Afficher les 12 références

Voir aussi