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VERTÈBRES ET RACHIS

Anatomie fonctionnelle

Chez les Mammifères, la colonne possède une zone de coalescence des vertèbres, appelée sacrum, qui participe à la formation du squelette pelvien. En avant du sacrum, les vertèbres dites céphaliques ou présacrées s'ordonnent à partir de la tête en vertèbres cervicales, dorsales et lombaires, mobiles chez toutes les espèces. En arrière du sacrum, les vertèbres caudales ou coccygiennes s'atrophient progressivement vers l'extrémité libre du rachis. Elles peuvent se souder en un coccyx comportant un petit nombre d'éléments pratiquement immobiles (cas des singes anthropoïdes et de l'homme). Elles peuvent rester indépendantes, au nombre d'une vingtaine par exemple, formant le squelette de la queue des quadrupèdes, douée d'une grande mobilité.

Le mode de station et le mode de locomotion conditionnent, dans une très large mesure, les variations du rachis des Mammifères, chez lesquels on peut schématiquement distinguer trois groupes : les quadrupèdes, à rachis horizontal, possédant quatre membres locomoteurs ; les semi-érigés, singes anthropoïdes, à rachis oblique, munis de longs membres antérieurs prenant appui au sol pendant la marche ; enfin l'homme, au rachis vertical, seul adapté à la station érigée vraie et à la locomotion bipède.

Le rachis cervical varie peu ; il possède sept vertèbres chez la plupart des espèces. Support de la tête, il figure une tige relativement gracile, horizontale chez les quadrupèdes, verticale chez l'homme, dirigeant toujours sa convexité du côté ventral (lordose cervicale).

Les quadrupèdes possèdent un rachis dorso-lombaire très long (minimum treize dorsales et six lombaires), tendu en arc à concavité ventrale entre quatre piliers, les membres. On rapproche de ce modèle les singes du Nouveau-Monde, du type atèle, quadrumanes munis de douze vertèbres thoraciques, de sept vertèbres lombaires, d'un sacrum court, à trois éléments, et d'une longue queue comprenant une vingtaine de vertèbres.

Les singes anthropoïdes se caractérisent par l'attitude semi-érigée du tronc et de très longs membres antérieurs, qui prennent contact avec le sol en pronation (pronogrades). L'appui principal s'effectuant sur les membres postérieurs, on assiste au développement du sacrum, pourvu de cinq à six éléments et à la réduction du rachis lombaire, à six éléments chez le gibbon, cinq éléments chez le chimpanzé, et même quatre chez l'orang-outan. Le coccyx se réduit à deux ou trois éléments.

Certaines variations morphologiques ou numériques du rachis humain s'éclairent par cette rapide comparaison. Ainsi, l' apophyse transverse de la septième vertèbre cervicale peut s'hypertrophier au point de devenir une veritable côte cervicale. De même un rudiment costal peut s'articuler avec l'apophyse transverse de la première vertèbre lombaire. Inversement, la douzième côte, parfois très courte, devient un simple élément vestigial, affecté à la douzième vertèbre dorsale.

Colonne vertébrale humaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Colonne vertébrale humaine

Les variations les plus intéressantes et les plus fréquentes se situent à la charnière lombo-sacrée, relais entre le rachis mobile et le rachis fixe. Tantôt les apophyses transverses de la cinquième lombaire s'hypertrophient, formant deux ailerons latéraux, qui prennent appui sur l'aileron du sacrum, et parfois se soudent à lui : on parle de sacralisation, réduction du rachis lombaire à quatre éléments mobiles. Tantôt la première sacrée se détache du bloc sacré, devient un élément mobile, et cette lombalisation aboutit à une colonne lombaire comportant six éléments. La grande caractéristique du rachis humain est une disposition des vertèbres lombaires en un arc convexe en avant, appelé lordose lombaire. Elle succède à une courbure inverse du rachis dorsal, la cyphose. La lordose lombaire semble liée à la station[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
  • : professeur à la faculté de médecine de Paris

Classification

Pour citer cet article

Yves FRANÇOIS et Claude GILLOT. VERTÈBRES ET RACHIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Embryon de Vertébré : corde dorsale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Embryon de Vertébré : corde dorsale

Sélacien : vertèbre - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sélacien : vertèbre

Sclérotomes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sclérotomes

Autres références

  • ABDOMEN

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 6 346 mots
    • 9 médias
    a) Le squelette abdominal est essentiellement formé par la portion lombaire dela colonne vertébrale (fig. 2). En situation postérieure et médiane, elle représente le seul pont osseux tendu de la cage thoracique au bassin. Les cinq vertèbres lombaires, très larges, unies par des disques épais, s'ordonnent...
  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER, Jean-Claude RAGE
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    ...axial s'organise autour de la corde dorsale, par ossification. L'adaptation à la vie terrestre correspond à un renforcement de la colonne vertébrale. Dans le groupe de poissons ancêtres des Tétrapodes, chaque vertèbre était constituée de trois parties : deux d'entre elles forment le corps vertébral et la...
  • ARTICULATIONS

    • Écrit par Claude GILLOT, André-Paul PELTIER
    • 6 073 mots
    • 4 médias
    Lesarticulations discovertébrales qui unissent entre eux les corps vertébraux de deux vertèbres adjacents constituent la variété numériquement la plus importante d'amphiarthroses. Fonctionnellement, ces articulations ont une place majeure, et pratiquement, en pathologie humaine, leur atteinte est...
  • COMPRESSION MÉDULLAIRE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 421 mots

    Selon qu'elles sont le résultat d'une évolution lente ou qu'elles se sont constituées brusquement, les compressions de la moelle épinière, dites compressions médullaires, dans le canal rachidien posent des problèmes bien différents.

    La compression médullaire lente, qui...

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Voir aussi