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VALOIS

Le temps des troubles

Catholiques et huguenots

L'année 1559 constitue une date charnière autour de laquelle bascule le xvie siècle français. À la Réforme adhèrent désormais de grands seigneurs, tandis que la noblesse, démobilisée depuis la paix du Cateau-Cambrésis, est redevenue disponible et qu'à la cour, l'esprit de tolérance – dont témoigne, de la part de Catherine de Médicis et de son chancelierMichel de L'Hospital, la réunion du colloque de Poissy, suivie de la signature de l'édit de janvier 1562 – est balayé par les factions dressées en armes. Au massacre des protestants de Wassy succède l'assassinat du duc de Guise (1563) : la monarchie est prise dans l'engrenage des huit « guerres de religion », dont sept seront menées par les derniers rois Valois, alors que Catherine de Médicis, régente ou reine mère, étend sa domination et renonce elle-même à pactiser avec les réformés après les tentatives de conciliation marquées par la signature des édits d'Amboise (1563), de Longjumeau (1568) et de Saint-Germain (1570). Au reste, elle a pris soin entre-temps de rallier à la cause du roi le royaume tout entier en entreprenant avec Charles IX un long voyage (1564-1566) de Paris jusqu'aux Pyrénées, voyage dont la fin coïncidera avec la promulgation de la grande ordonnance de réformation de 1566, la dernière qu'ait inspirée Michel de L'Hospital. Au complot manqué des protestants contre Charles IX à Meaux en 1567 répondent les victoires remportées sur eux à Jarnac et à Moncontour par Henri, duc d'Anjou (1569). L'amiral Gaspard de Coligny, dont l'ascendant sur le roi n'a cessé de grandir, obtient de lui qu'il conduise une entreprise contre Philippe II en se portant à l'appui des réformés des Pays-Bas. Contre ce projet se dresseront les Guise au moment où, dans Paris demeuré catholique, les émeutes se multiplient : elles entretiennent un climat de violence dont le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) est l'aboutissement.

Au bord du gouffre

La stupeur et le deuil n'ont pas empêché Catherine et ses fils de poursuivre un autre rêve, qui devait assurer la présence des Valois aux confins orientaux de l'Europe avec l'élection d'Henri, duc d'Anjou, comme roi de Pologne ; mais la mort prématurée de Charles IX (mai 1574) met brusquement fin à cette illusion, encore qu'Henri ait été profondément marqué par son séjour d'une année parmi les Polonais. Rentré précipitamment en France, Henri III va mettre tout en œuvre pour pacifier le royaume, où la situation politique et économique n'a fait que se dégrader. À l'égard des réformés, qui depuis le synode de La Rochelle (1571) se sont constitués en un véritable « État huguenot », il usera alternativement de la force et de la persuasion. Il multiplie les appels à la noblesse du royaume pour qu'elle l'aide au rétablissement de la paix, d'autant plus compromise que son frère cadet, François, duc d'Alençon, puis d'Anjou, est entré en lutte ouverte avec lui et reprend à son compte le projet d'intervention aux Pays-Bas. Dans un dernier effort de conciliation, Catherine de Médicis intervient auprès d'Henri de Navarre, cependant qu'Henri III signe la paix de Bergerac (1577) qu'il a expressément voulue, non seulement pour rassembler son royaume sous son autorité, mais aussi pour mettre fin aux ruines qui se sont accumulées et l'ont contraint, la même année, à une dévaluation de la livre, qui sera abandonnée comme monnaie de compte au profit de l'écu.

De la faillite à l'espoir

Assassinat de Henri III - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Assassinat de Henri III

La mort de François, duc d'Anjou (1584), allait remettre tout en question : avec lui disparaissait en effet le dernier des Valois qui pût assurer leur descendance, puisqu'Henri III n'avait pas de postérité et que le plus proche héritier[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, directeur de l'École nationale des chartes

Classification

Pour citer cet article

Michel FRANÇOIS. VALOIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Bataille d'Azincourt - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Bataille d'Azincourt

Tombeau de Louis XII, basilique de Saint-Denis - crédits : Hulton Archive/ Hulton Royals Collection/ Getty Images

Tombeau de Louis XII, basilique de Saint-Denis

Assassinat de Henri III - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Assassinat de Henri III

Autres références

  • ANJOU

    • Écrit par Gabriel LLOBET
    • 626 mots

    Ancienne province de France dont l'essentiel a formé le département du Maine-et-Loire (chef-lieu : Angers). Riche en vestiges néolithiques, l'Anjou était peuplé par les Andes au temps de César. Dans la seconde moitié du ixe siècle, il souffre particulièrement des pillards normands...

  • ANNE DE BRETAGNE (1477-1514) duchesse de Bretagne (1488-1514) et reine de France

    • Écrit par Jean FAVIER
    • 369 mots

    Fille de François II, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, Anne devint duchesse de Bretagne à la mort de son père conformément à une décision prise par les états convoqués à cette fin en 1486. Par le traité du Verger (19 août 1488), le roi Charles VIII avait donné son accord et...

  • ANNE DE FRANCE, dite LA DAME DE BEAUJEU (1462-1522)

    • Écrit par Universalis
    • 319 mots

    Fille aînée de Louis XI et de Charlotte de Savoie, Anne de France fut régente du royaume pendant la minorité de son frère Charles VIII, de 1485 à 1491, avec son mari Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu.

    Une intelligence politique aiguë, alliée à une grande énergie, la rendit capable de surmonter...

  • BERRY JEAN DE FRANCE duc de (1340-1416)

    • Écrit par Jean FAVIER, Danielle GABORIT-CHOPIN
    • 800 mots

    Troisième fils de Jean II le Bon, roi de France, et de Bonne de Luxembourg (eux-mêmes amateurs d'art), Jean devient comte de Poitiers en 1356 et duc de Berry en 1360. Otage en Angleterre, pour le paiement de la rançon de Jean le Bon, le duc de Berry fut un homme politique sans envergure et un...

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Voir aussi