Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ROCHELLE LA

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative

La Rochelle, chef-lieu du département de la Charente-Maritime, est une ville presqu’aussi importante que Poitiers à l’échelle régionale. La commune comptait 77 119 habitants et l'agglomération 126 435 personnes lors du recensement général de 2012. Au fond d'une anse, abritée par trois îles, Oléron, Aix et Ré, La Rochelle a, dès sa naissance au xe siècle, fondé sa renommée sur l'océan pour devenir l'un des principaux ports de la façade atlantique (6e port français en 2014 pour l'ensemble de l'activité avec 9,4 millions de tonnes).

Après la ruine de Châtelaillon en 1130-1131, les comtes de Poitiers transforment La Rochelle, bourgade de pêcheurs, en ville nouvelle, qui sera entourée de remparts dès 1173. À partir de La Rochelle, c'est l'ensemble de l'Aunis qui entreprend la mise en valeur de ses ressources : les défrichements fournissent les terres au vignoble, l'exploitation du sel se poursuit. Dès le xiie siècle, La Rochelle, avec Bordeaux et Bayonne, concentre le négoce maritime international : Espagne, Angleterre, villes de la Ligue hanséatique, mer Baltique. Un nouveau port est aménagé au fond de la baie.

Le cabotage et l'exportation de produits agricoles – blés du Poitou, vins, eaux-de-vie, papier d'Angoumois, sel –, et un vaste arrière-pays relié par la Charente constituent des atouts vis-à-vis de clients d'Europe du Nord. Au xvie siècle, l'essor se poursuit, soutenu par une renommée de place libre protestante : la ville refuse de se soumettre à l'autorité royale en 1568 et devient une place forte huguenote. Après la période troublée des guerres de religion, le siège de La Rochelle (1627-1628) par les troupes royales menées par Richelieu affaiblit la ville, qui perd une grande partie de ses habitants, ses fortifications et une partie de ses privilèges. Très vite, grâce à un fort courant migratoire, la ville se repeuple, mais au profit des catholiques.

La promotion de La Rochelle au rang de chef-lieu de généralité renforce la bipolarité avec Poitiers. Place active sur le plan financier, ville marchande et portuaire, La Rochelle va continuer à se développer avec le commerce vers le Nouveau Monde, les Antilles et le Canada, ainsi qu'avec le commerce colonial au xviiie siècle. Née d'une fonction économique, La Rochelle acquiert des fonctions administratives et politiques, au détriment de Saintes mais également de Poitiers. En 1810, La Rochelle devient chef-lieu d'un département dont les limites correspondent à celles des anciennes provinces d'Aunis et de Saintonge.

Jusqu'à la fin du xixe siècle, La Rochelle connaît une crise de reconversion : les difficultés des grands trafics coloniaux, le déclin des marais salants, la crise du vignoble avec le phylloxera entraînent un reflux des activités économiques. À partir des années 1870, l'expansion démographique de La Rochelle est très vigoureuse et la ville devance Poitiers de 1921 à 1962. Les activités liées à la pêche évoluent, la pêche au thon remplace celles à la morue et à la sardine ; l'ostréiculture et le tourisme balnéaire stimulent les bourgades du littoral. En 1890, l'ouverture du port de La Pallice complète les anciens ports et relance le commerce maritime. Les chantiers navals et le transport de passagers favorisent la création d'un nouveau centre d'activités.

La façade maritime ne permet pas un étalement circulaire de la ville. La périurbanisation marque l'aire urbaine selon plusieurs étapes : entre 1954 et 1962, les communes situées immédiatement autour de La Rochelle, comme Lagord et Aytré, voient leur population augmenter de plus de 75 p. 100 ; depuis 1975, ce sont les communes de la deuxième et de la troisième couronnes, comme Saint-Vivien, Esnandes, Périgny et Saint-Rogatien qui accueillent de nouveaux arrivants.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur des Universités, géographe, université de Poitiers

Classification

Pour citer cet article

Yves JEAN. ROCHELLE LA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative

Autres références

  • AQUITAINE

    • Écrit par Jean DUMAS, Charles HIGOUNET
    • 7 512 mots
    • 4 médias
    ...enceinte et donna aux habitants une charte communale (1199). Saintes fut, au contraire, entravée dans son développement par celui de la nouvelle ville de La Rochelle qui s'est formée dans la seconde moitié du xiie siècle. Limoges et Périgueux ont eu un essor curieux : à côté des deux antiques cités...
  • AUNIS

    • Écrit par Gabriel LLOBET
    • 344 mots
    • 1 média

    Ancienne province de France sur la côte atlantique, formée d'îles et de la presqu'île délimitée par le marais de la Sèvre et celui de la Charente. Elle fit partie du pays de Saintes, puis entra dans la dépendance du Poitou au xe siècle. Les véritables créateurs du pays sont les...

  • CRÉPEAU MICHEL (1930-1999)

    • Écrit par Bruno DIVE
    • 605 mots

    Né en 1930 à Fontenay-le-Comte (Vendée), avocat, membre du Parti radical dès l'âge de dix-huit ans, Michel Crépeau est élu maire de La Rochelle (Charente-Maritime) en 1971. Il le restera jusqu'à son décès. Dès 1973, il met en place la première zone piétonne de France et, en 1974, un système...

  • FRANÇAIS EMPIRE COLONIAL

    • Écrit par Jean BRUHAT
    • 16 688 mots
    • 19 médias
    ...Louisiane en compensation. C'est la dislocation du premier empire colonial français. Mais personne en ce temps n'imaginait qu'il pût s'agir d'un empire. Sans doute des ports concernés par le trafic des fourrures comme La Rochelle ou par l'approvisionnement des colonies comme Bordeaux, émettent-ils...

Voir aussi