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VALOIS

Une ère de magnificence

Les entreprises de prestige

De la première guerre d' Italie entreprise par Charles VIII en 1494 à la signature du traité du Cateau-Cambrésis par Henri II en 1559, la France du dernier Valois direct, Charles VIII, devenue celle des Valois-Orléans avec Louis XII et celle des Valois-Angoulême avec François Ier et Henri II, va être engagée, soixante-cinq ans durant, dans une suite de guerres qui contribueront puissamment à lui donner son nouveau visage et qui, toutes, ont leur origine dans des prétentions ou des droits à faire valoir qui sont autant de mirages auxquels les princes de la maison de Valois se sont constamment laissé gagner : droits sur le royaume de Naples que Charles VIII déclare tenir de son lointain ancêtre Charles d'Anjou, frère de Saint Louis ; droits sur le Milanais que Louis XII a hérité de sa grand-mère, Valentine Visconti, épouse de Louis, duc d'Orléans, frère de Charles VI et que François Ier reprendra à son compte ; prétentions à l'Empire quand, en 1519, François Ier se posera en rival de Charles Quint et rencontrera au Camp du Drap d'or (1520), le roi d'Angleterre Henri VIII dans l'espoir, tôt déçu, de s'en faire un allié dans la rivalité qui opposera les rois Valois à la maison de Habsbourg. Guerres aux fortunes diverses qui auront le plus souvent l'Italie pour théâtre, où s'inscrivent les noms de Fornoue (1495), Agnadel (1509), Ravenne (1512), Novare (1513), Marignan (1515), Pavie (1525), Cerisoles (1544), Sienne (1552), mais aussi la frontière du nord-est du royaume avec Metz (1552), Saint-Quentin (1557), sans oublier l'Écosse où l'amiral de Villegagnon va chercher (1548) la petite Marie Stuart avant de conduire une expédition qui assurera une première présence française sur les côtes du Brésil (1555-1557). On comprend la déception qu'éprouvèrent les grands capitaines, dont Brantôme et Blaise de Monluc se sont faits l'écho, lorsqu'ils durent, conformément aux dispositions du traité du Cateau-Cambrésis, abandonner les places qu'ils tenaient encore solidement ; seule l'occupation par la France des Trois Évêchés, Metz, Toul et Verdun, n'avait pas été remise en cause : elle s'inscrit ainsi à l'actif du règne d' Henri II, brutalement interrompu en 1559 par la blessure mortelle que le roi reçut au tournoi organisé pour célébrer le rétablissement de la paix, dans la plus pure tradition chevaleresque, tradition qui n'avait jamais cessé d'être entretenue dans la maison de Valois.

L'œuvre intérieure

De 1494 à 1559, les rois Valois se sont appliqués à parfaire l'héritage qu'ils avaient reçu de leurs prédécesseurs et à mettre en place les instruments qui allaient leur permettre de faire du royaume de France un État monarchique, fortement centralisé, dont la meilleure image nous est donnée dans l'ouvrage de Claude de Seyssel La Grande Monarchie de France (1519). Aux côtés du souverain, le conseil du roi est le moteur de l'action gouvernementale, mais aussi la juridiction suprême à laquelle les sujets peuvent avoir recours au-delà des parlements. Au réseau administratif des bailliages et sénéchaussées se superposent désormais les gouverneurs, toujours choisis dans la plus haute noblesse, et la centralisation des revenus est assurée par la création en 1521 du Trésor de l'épargne. C'est à Henri II que l'on doit la mise en place en 1547 des quatre premiers secrétaires d'État.

L'unification monarchique sera réalisée avec le rattachement à la couronne des biens du connétable de Bourbon et de la Bretagne, et complétée par l'expansion de la langue d'oïl aux dépens de la langue d'oc et l'obligation d'employer le français exclusivement dans tous les actes de justice (ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539). Sans doute, la prépondérance de la langue[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, directeur de l'École nationale des chartes

Classification

Pour citer cet article

Michel FRANÇOIS. VALOIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Bataille d'Azincourt - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Bataille d'Azincourt

Tombeau de Louis XII, basilique de Saint-Denis - crédits : Hulton Archive/ Hulton Royals Collection/ Getty Images

Tombeau de Louis XII, basilique de Saint-Denis

Assassinat de Henri III - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Assassinat de Henri III

Autres références

  • ANJOU

    • Écrit par Gabriel LLOBET
    • 626 mots

    Ancienne province de France dont l'essentiel a formé le département du Maine-et-Loire (chef-lieu : Angers). Riche en vestiges néolithiques, l'Anjou était peuplé par les Andes au temps de César. Dans la seconde moitié du ixe siècle, il souffre particulièrement des pillards normands...

  • ANNE DE BRETAGNE (1477-1514) duchesse de Bretagne (1488-1514) et reine de France

    • Écrit par Jean FAVIER
    • 369 mots

    Fille de François II, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, Anne devint duchesse de Bretagne à la mort de son père conformément à une décision prise par les états convoqués à cette fin en 1486. Par le traité du Verger (19 août 1488), le roi Charles VIII avait donné son accord et...

  • ANNE DE FRANCE, dite LA DAME DE BEAUJEU (1462-1522)

    • Écrit par Universalis
    • 319 mots

    Fille aînée de Louis XI et de Charlotte de Savoie, Anne de France fut régente du royaume pendant la minorité de son frère Charles VIII, de 1485 à 1491, avec son mari Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu.

    Une intelligence politique aiguë, alliée à une grande énergie, la rendit capable de surmonter...

  • BERRY JEAN DE FRANCE duc de (1340-1416)

    • Écrit par Jean FAVIER, Danielle GABORIT-CHOPIN
    • 800 mots

    Troisième fils de Jean II le Bon, roi de France, et de Bonne de Luxembourg (eux-mêmes amateurs d'art), Jean devient comte de Poitiers en 1356 et duc de Berry en 1360. Otage en Angleterre, pour le paiement de la rançon de Jean le Bon, le duc de Berry fut un homme politique sans envergure et un...

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Voir aussi