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THÉRAPEUTIQUE Réanimation

La réanimation est une discipline médicale qui a pour but de traiter comme de prévenir les désordres mettant la vie en danger ; son individualisation récente est le fruit des progrès réalisés en physiopathologie, en biologie, en technologie médicale, en pharmacologie, et surtout de leur application concertée au traitement, grâce à des soins dits intensifs, des états d' urgence d'origine médicale et chirurgicale.

Les thérapeutiques seront multiples et complémentaires, choisies d’après l'analyse rigoureuse des signes cliniques et biologiques, puis modifiées selon les nouvelles informations qu'apporte l'observation permanente du patient et le recueil des paramètres biologiques qui traduisent l’évolution de son état.

L'originalité et l'efficacité de la réanimation résultent aussi de la concentration des personnes qualifiées et des moyens les plus modernes de recherche et de traitement dans des locaux spécialement adaptés par leur disposition intérieure et par leur situation géographique.

Ne seront envisagées ici que les principales thérapeutiques des désordres aigus respiratoires, cardio-circulatoires, rénaux, métaboliques, hémorragiques, souvent réunis et liés chez le même malade.

Assistance respiratoire

L' insuffisance respiratoire aiguë (I.R.A.) se traduit par de la dyspnée, de la cyanose (sauf si le taux d'hémoglobine est abaissé) et souvent de la toux et une expectoration dont les caractères et l'abondance doivent être précisés. Elle est secondaire :

 soit à une atteinte de l'appareil respiratoire, tels un œdème de la glotte d'origine infectieuse ou allergique, un corps étranger dans la trachée, une crise d'asthme, une broncho-pneumonie, un œdème aigu du poumon, un épanchement pleural important, unilatéral ou bilatéral, gazeux ou liquidien ;

 soit à une paralysie des muscles respiratoires (diaphragme, intercostaux, sangle abdominale), avec ou sans atteinte des centres respiratoires situés dans le tronc cérébral ;

  soit à un obstacle apporté à la circulation sanguine pulmonaire, comme dans l'embolie pulmonaire ;

 soit enfin à un défaut de transport de l'oxygène par l'hémoglobine (dans l'intoxication oxycarbonée et dans la méthémoglobinémie) ou à l'absence d'utilisation de l'oxygène par les tissus, comme dans l'intoxication cyanhydrique.

Sauf dans cette dernière éventualité, l'I.R.A. entraîne une hypoxémie à laquelle s'associent selon les cas une hypercapnie ou une hypocapnie et des modifications du pH sanguin.

Les mesures thérapeutiques dont on dispose sont : l'oxygénothérapie, le maintien ou le rétablissement de la liberté des voies respiratoires, la respiration artificielle.

L'oxygénothérapie

L'oxygène peut être administré :

 à la pression atmosphérique, soit à un malade respirant spontanément, par l'intermédiaire d'une sonde nasale ou d'un masque, soit à un patient dont la ventilation est assistée par une machine ;

 à une pression supérieure à la pression atmosphérique, le sujet étant placé dans un caisson monoplace ou dans une chambre hyperbare (oxygénothérapie hyperbare, ou O.H.B.).

L'oxygénothérapie vise à augmenter l'oxygène du sang artériel, qui s'y trouve sous deux formes, la principale liée à l'hémoglobine, l'autre dissoute dans le plasma, cette fraction, qui est vitale, devant être renforcée. Il faut éviter cependant une correction trop rapide de l'hypoxémie qui supprimerait son rôle stimulant sur les centres respiratoires : l'hypoventilation s'accroît, l'hypercapnie augmente et le malade tombe dans le coma hypercapnique, bien qu'il soit mieux oxygéné qu'avant. L'oxygène pur administré de façon prolongée peut entraîner des lésions œdémateuses et hémorragiques du tissu alvéolaire et c’est pourquoi les séances[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-V-René-Descartes, membre de l'Académie nationale de médecine
  • : médecin des hôpitaux de Paris, maître de conférences agrégé

Classification

Pour citer cet article

Maurice GOULON et François NOUAILHAT. THÉRAPEUTIQUE - Réanimation [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACNÉ

    • Écrit par Corinne TUTIN
    • 3 313 mots
    • 4 médias
    Dans les formes très légères ou légères d’acné, le traitement est d’abord local sous forme de gel, crème ou lotion. Il repose sur l’usage de peroxyde de benzoyle (un agent oxydant antibactérien, également kératinolytique et antiséborrhéique) ainsi que sur les rétinoïdes topiques (dérivés du rétinol...
  • ACUPUNCTURE

    • Écrit par François BOUREAU
    • 3 000 mots
    • 1 média
    ...de façon à reproduire les effets de l'excitation manuelle. Ils se caractérisent par une fréquence basse (de 2 à 4 cycles par seconde) et par une intensité souvent élevée. Initialement utilisée lors d'interventions chirurgicales, son application s'est étendue au traitement symptomatique de la douleur.
  • ACUPUNCTURE AURICULAIRE ou AURICULOTHÉRAPIE

    • Écrit par Michel MARIGNAN
    • 999 mots

    L' acupuncture auriculaire, ou auriculothérapie, est une méthode thérapeutique du domaine des réflexothérapies pour laquelle le pavillon de l'oreille est utilisé à des fins thérapeutiques mais aussi diagnostiques. Technique médicale en première apparence semblable à l'acupuncture chinoise –...

  • ADN (acide désoxyribonucléique) ou DNA (deoxyribonucleic acid)

    • Écrit par Michel DUGUET, Universalis, David MONCHAUD, Michel MORANGE
    • 10 074 mots
    • 10 médias
    Il apparaît ainsi clairement que les quadruplexes d’ADN et d’ARN jouent des rôles importants dans la vie de la cellule, en participant aux processus clés de la prolifération des cellules. Dès lors, les dérégulations dans lesquelles sont impliqués les quadruplexes ont été scrutées du point de vue des anomalies...
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Voir aussi