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STATIONS ORBITALES

Skylab, la première station spatiale américaine

Mission Skylab-4 - crédits : NASA

Mission Skylab-4

Aux États-Unis, l'arrêt prématuré du programme Apollo, en 1972, avait rendu disponibles quelques lanceurs Saturn V, dont l'un va être utilisé pour réaliser la première station orbitale américaine, Skylab. Construite à partir du troisième étage de Saturn V, cette station, d'une masse de 77 tonnes, est plus imposante que ses homologues soviétiques. Le 14 mai 1973, Skylab est placée par une Saturn V sur une orbite quasi circulaire à 430 kilomètres d'altitude. Mais, durant le lancement, le bouclier de protection contre les météorites ne peut se mettre dans la bonne position, ce qui empêche le déploiement de l'un des panneaux solaires et diminue le rendement du second : la station ne dispose que de la moitié de la puissance électrique nominale et la température interne s'accroît, atteignant 49 0C, au-delà des limites permettant de recevoir un équipage. La mission Skylab-2, prévue pour le lendemain, et qui devait amener des astronautes, doit par conséquent être retardée. Les ingénieurs trouvent une solution sous la forme d'un « parasol » en Mylar et Nylon aluminisés. Skylab-2 quitte Cape Canaveral le 25 mai, avec cet équipement et trois astronautes – Charles Conrad Jr., Joseph Peter Kerwin et Paul Joseph Weitz –, qui installent ce parasol le lendemain, ce qui permet d'abaisser à 24 0C la température à l'intérieur de la station. Les astronautes demeureront 28 jours en orbite, jusqu'au 22 juin. Deux autres missions succéderont à Skylab-2 : Skylab-3 (59 jours, du 28 juillet au 25 septembre 1973) et Skylab-4, au cours de laquelle sera battu le record de séjour dans l'espace : 84 jours, du 16 novembre 1973 au 8 février 1974, par l'équipage constitué de Gerald Paul Carr, Edward George Gibson et William Reid Pogue. Skylab sera occupée au total durant 171 jours seulement ; elle se désintégrera dans l'atmosphère le 11 juillet 1979. Engagés depuis 1972 dans le développement de leur navette spatiale, qui absorbe la majeure partie des crédits de la N.A.S.A., les Américains ne souhaitaient pas poursuivre leurs expérimentations en matière de stations.

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Écrit par

  • : membre de l'Académie de l'air et de l'espace et de l'International Academy of Astronautics, ancien président de l'Institut français d'histoire de l'espace

Classification

Pour citer cet article

Jacques VILLAIN. STATIONS ORBITALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Station Mir photographiée depuis Soyouz TM-21 - crédits : NASA

Station Mir photographiée depuis Soyouz TM-21

Navette spatiale Discovery - crédits : Andy Thomas/ NASA

Navette spatiale Discovery

La Station spatiale internationale en août 2005 - crédits : NASA

La Station spatiale internationale en août 2005

Autres références

  • CNES (Centre national d'études spatiales)

    • Écrit par
    • 4 273 mots
    • 4 médias
    Le volet le plus spectaculaire de la coopération spatiale internationale du C.N.E.S. demeure toutefois l'envoi de spationautes français à bord des stations soviétiques (puis russes) Saliout et Mir. Le premier d'entre eux sera Jean-Loup Chrétien, qui, le 24 juin 1982, décolle de Baïkonour...
  • ESPACE (CONQUÊTE DE L') - Des pionniers à la fin de la guerre froide

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    • 37 médias
    ...retrouver un prestige perdu. Les Soviétiques se concentrent alors sur les vols habités circumterrestres en mettant sur orbite plusieurs générations de stations orbitales, les Saliout-1 à Saliout-7, à vocation tant civile que militaire, qui vont permettre d'accueillir des cosmonautes sur de plus longues...
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