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La Station spatiale internationale en août 2005

La ville aérienne est une figure de l'utopie : «Je me tournai vers le soleil, & je vis un grand corps opaque & mobile entre lui & moi, qui sembloit aller çà & là. Ce corps suspendu, qui me paroissoit à deux milles de hauteur, me cacha le soleil environ six ou sept minutes: mais je ne pûs pas bien l'observer, à cause de l'obscurité. Quand ce corps fut venu plus près de l'endroit où j'étois, il me parut être d'une substance solide, dont la base étoit platte, unie et luisante par la reverberation de la mer. [.] Mais en même tems, le Lecteur ne peut s'imaginer mon étonnement, de voir une espèce d'Isle en l'air, habitée par des hommes qui avoient l'art & le pouvoir de la hausser, de l'abaisser, & et de la faire marcher à leur gré; [.] Cependant elle s'approcha de mon côté, & j'y pus découvrir plusieurs grandes terrasses & des escaliers d'intervale en intervale pour communiquer des unes aux autres» (Jonathan Swift, «Voyages de Gulliver», traduit par l'abbé Desfontaines, d'après Barbier, J.  Guérin, Paris, 1727). La Station spatiale internationale (I.S.S.) est ici photographiée depuis la navette «Discovery» au-dessus de la mer Caspienne en août 2005. Les panneaux solaires principaux ont une «envergure» de 73 mètres environ.