Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SÉMINAIRE

Terme qui — tout en bénéficiant, à la suite de sa récente importation d'Allemagne (Seminar), du sens nouveau de « groupe de travail d'étudiants ou de chercheurs » — désigne un centre de formation pour les futurs ministres ordonnés de l'Église catholique (du latin ecclésiastique seminarium, « pépinière », qui vient à son tour de semen, « semence »). Dès le ive siècle, l'Église institua des écoles presbytérales ayant cette destination et, plus tard, des écoles cathédrales. Le IVe concile du Latran (1215) fit une obligation d'en créer un aux Églises qui le pourraient. Le concile de Trente, au xvie siècle, décida d'étendre cette prescription à tous les diocèses, dans le souci de promouvoir une réforme profonde du clergé. Les séminaires assurent alors la première formation générale littéraire, puis l'enseignement de la théologie et des disciplines sacrées, telles que l'éloquence. Ainsi sont apparus peu à peu le « petit » et le « grand » séminaire. L'institution nouvelle a été souvent confiée à des instituts de prêtres spécialisés, notamment en France, à la congrégation des Lazaristes fondée par saint Vincent de Paul et à la compagnie de Saint-Sulpice créée par Jean-Jacques Olier.

Selon la discipline actuelle, chaque diocèse devrait avoir un séminaire et, si possible, pour les deux étapes de formation, un petit et un grand séminaire, sis dans la ville épiscopale. Le séminaire est placé sous l'autorité de l'évêque, assisté de quelques membres du clergé diocésain pour la discipline et la gestion du temporel. Selon le droit canonique, le séminaire est une personne morale possédant son patrimoine et dirigée par un recteur ou supérieur. À défaut de séminaire diocésain, un séminaire régional ou national doit être constitué selon les règles établies par les évêques intéressés et approuvées par le Siège apostolique. Tel est de plus en plus souvent le cas en de nombreux pays, en raison de la raréfaction des vocations à l'état ecclésiastique. Les conditions d'admission sont aujourd'hui plus souples qu'autrefois et la formation à la pastorale y tient une plus grande place. L'enseignement théologique est précédé d'une formation humaine générale et chrétienne. Les séminaires sont sous la tutelle de la Sacrée Congrégation de l'enseignement catholique.

— Jean PASSICOS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean PASSICOS. SÉMINAIRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONTRE-RÉFORME

    • Écrit par Jean DELUMEAU
    • 4 234 mots
    • 2 médias
    ...diocésains (tous les ans) ne fut pas respecté, non plus que celui des visites pastorales (chaque paroisse devait être inspectée tous les deux ans). Les séminaires, créés en grand nombre en Italie dès la seconde moitié du xvie siècle, conformément au vœu du concile, consistaient à rassembler de façon...
  • EUDISTES

    • Écrit par Charles BERTHELOT DU CHESNAY
    • 320 mots

    Membres d'une société de prêtres séculiers, groupés en 1643 par saint Jean Eudes (1601-1680) pour s'occuper de la formation du clergé dans les séminaires diocésains et raviver la foi des fidèles par des missions paroissiales. Les Eudistes dirigent, jusqu'à la Révolution, la plupart des séminaires...

  • MISSION DE FRANCE

    • Écrit par Universalis
    • 411 mots

    Institution interdiocésaine créée, le 24 juillet 1941, par les cardinaux et archevêques de France. Dans la décennie qui avait précédé, l'épiscopat français avait en effet pris conscience de ce qu'on a appelé la déchristianisation : l'abandon de la pratique religieuse par un grand nombre de catholiques,...

  • MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARIS SOCIÉTÉ DES

    • Écrit par André DUVAL
    • 328 mots

    La fondation du séminaire parisien des missions étrangères, rue du Bac, a pour origine lointaine le passage à Paris, en 1653, d'un missionnaire jésuite du Tonkin, le père Alexandre de Rhodes, et les informations qu'il donna à quelques prêtres encore étudiants sur les problèmes de jeunes communautés...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi