SAÔNE

France : carte physique
Encyclopædia Universalis France
France : carte physique
Carte physique de la France métropolitaine.
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Affluent de rive droite du Rhône, qu'elle rencontre à Lyon, la Saône possède des caractères complémentaires de celui-ci. Le fleuve est puissant (près de 600 m3/s pour un bassin-versant de 20 350 km2), fougueux sur une pente forte, gonflé l'été des eaux de fusion. La Saône apporte un régime de hautes eaux d'hiver qui coulent doucement selon le profil le plus plat du bassin, étiré sur 480 kilomètres entre 404 mètres et 158 mètres. Sa contribution est modeste si on la rapproche de la surface drainée (29 950 km2), la plus vaste de tous les tributaires ; 14 litres par seconde et par kilomètre carré ou 442 millimètres ; la Saône verse cependant au Rhône 420 mètres cubes par seconde. Rivière de plaine qui s'allie à un fleuve montagnard, elle descend de Lorraine et s'étale de Gray à Trévoux à travers la Bresse, née d'un lac pliocène dont les dépôts sont surmontés au sud par le cône fluvio-glaciaire du plateau de la Dombes. Dans la vaste dépression alluviale du Rhône, elle abaisse la pente.
Le plus grand renfort vient du Doubs (bassin-versant de 77 000 km2), qui recueille la majeure partie des eaux du Jura. Le relief étant bien exposé aux vents d'ouest humides, il reçoit 1 200 millimètres de pluie et de neige (moins que l'Ain), dont une bonne moitié forme les 170 mètres cubes par seconde (22 l . s-1 . km-2) donnés à la Saône.
L'appoint est sensible et le régime des deux branches le même. Le karst du Jura est très évolué et laisse passer l'eau rapidement, la rétention nivale n'est ni constante ni tardive : à Ocourt, la fusion arrive en mars, de sorte qu'au confluent le maximum est en janvier et février, comme à Lyon. Or un tel régime pluvial océanique, unique dans le bassin du Rhône, n'exclut pas les excès. La Saône est descendue jusqu'à 20 mètres cubes par seconde et a roulé plus de 4 000 mètres cubes par seconde. Souvent elle déborde et inonde. Sa tranquillité peut devenir trompeuse et dissimuler l'inconstance.

Mâcon
C. Desroches
Mâcon
Les quais de la Saône à Mâcon; à l'arrière-plan, les deux clochers de l'église Saint-Pierre, bâtie…
C. Desroches
Rivière peu apte à fournir de l'énergie électrique, elle trouve sa vocation dans les liaisons navigables Rhône-Rhin (par le Doubs), avec la Marne et la Seine (par le canal de Bourgogne) et avec la Loire (par le canal du Centre).
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Écrit par
- Jean de BEAUREGARD : professeur à l'université de Montréal
Classification
Pour citer cet article
Jean de BEAUREGARD, « SAÔNE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias
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