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RADIOLAIRES

Radiolaires du plancton

Parmi la diversité de formes et de couleurs des micro-organismes du plancton, les radiolaires sont les plus élégants : leur fine coque treillissée combine presque à l'infini la sphère, le cylindre, le cône, le disque, l'anneau, la spirale... Pourtant, si élégants soient-ils, ils comptent parmi les protistes marins les moins bien connus des biologistes. Cette méconnaissance résulte, certes, de leur faible dimension (de 50 à 300 μm en moyenne), mais surtout de la complexité de leur organisation et de la difficulté de les maintenir en vie au laboratoire. Pendant longtemps, les paléontologues se sont peu intéressés à leur test car, même s'ils étaient connus dans des roches du Paléozoïque, leur utilité stratigraphique était entachée d'une solide réputation d'inefficacité et leur extraction de la roche semblait impossible.

Seuls les polycystines, ou radiolaires vrais, sont préservés à l'état fossile. Ils sont largement aussi nombreux que les autres groupes de microfossiles.

Organisation cellulaire

Radiolaires : structure - crédits : Encyclopædia Universalis France

Radiolaires : structure

Les radiolaires sont constitués d'un endoplasme séparé d'un ectoplasme par une membrane appelée membrane capsulaire (fig. 1). La partie la plus interne (endoplasme + membrane capsulaire) constitue la capsule centrale. L'endoplasme comprend la plupart des organites vitaux : noyau, mitochondries, appareil de Golgi, réserves sous forme de gouttelettes lipidiques (celles-ci, en quantités parfois très importantes, pourraient représenter une source primaire d'hydrocarbures), etc., et un organite particulier : l'axoplaste. L'ectoplasme comprend différentes vacuoles (digestives, régulatrices de l'hydrostatisme) et les symbiontes (zooxanthelles).

Selon Wentworth Thompson d'Arcy (1942), la géométrie du squelette répond aux mêmes lois de physique fondamentale que celles qui régissent les interfaces entre les fluides. Après les grandes crises biologiques, de nombreuses convergences de formes chez des faunes d'âges différents (formes voisines mais en réalité différentes au niveau du détail) ont été observées. Celles-ci constituent des réponses face à des modifications de l'environnement, ces réponses étant semblables au cours des temps géologiques pour un même type de contraintes (les possibilités de réaction des organismes étant limitées). Au cours du Cénozoïque, l'évolution de la morphologie des radiolaires tend vers une diminution des besoins en silice pour l'élaboration du test (régularisation de la forme, disposition des pores) : les radiolaires actuels sont quatre fois plus légers, en moyenne, que ceux de l'Éocène (53 à 34 millions d'années).

Écologie

Les radiolaires vivants sont, le plus souvent, observés dans la partie superficielle de la colonne d'eau, dans les deux cents à cinq cents premiers mètres, beaucoup d'entre eux ayant besoin de lumière en raison de la symbiose qu'ils réalisent avec des algues photosynthétiques (zooxanthelles). Des radiolaires morts existent effectivement dans des sédiments déposés sous une faible tranche d'eau tels les calcaires de Solnhofen (Allemagne). On les trouve également dans les sédiments de grandes profondeurs, car ce sont généralement les seuls organismes à y parvenir post mortem. Les squelettes des radiolaires se rencontrent donc dans des faciès dont les milieux de dépôt sont très variables et ne sont pas limités, comme on l'a longtemps cru, aux seuls dépôts d'eau profonde.

On a longtemps considéré comme normal que les radiolaires soient nombreux à proximité des émissions volcaniques sous-marines dont ils utiliseraient la silice pour élaborer leur test. Pourtant, aucune observation dans la nature ne corrobore cette hypothèse. En effet, ce n'est pas le long des rides médio-océaniques que les radiolaires sont les plus abondants mais dans les régions[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite, Muséum national d'histoire naturelle, Paris

Classification

Pour citer cet article

Patrick DE WEVER. RADIOLAIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Différentes formes de radiolaires - crédits : D.R.

Différentes formes de radiolaires

Radiolaires : structure - crédits : Encyclopædia Universalis France

Radiolaires : structure

Dissolution de la silice biogène - crédits : Encyclopædia Universalis France

Dissolution de la silice biogène

Autres références

  • ACTINOPODES

    • Écrit par Patrick DE WEVER, Robert GAUMONT
    • 3 748 mots
    • 7 médias
    ...surtout vers l'une de ses extrémités (Polycystines nassellaires). Ils vivent généralement en symbiose avec des algues et précipitent dans l'ectoplasme un squelette composé de silice amorphe. Des représentants fossiles sont connus depuis le Cambrien. Les Polycystines correspondent aux Radiolaires vrais.
  • MICROPALÉONTOLOGIE

    • Écrit par Patrick DE WEVER, Madeleine NEUMANN
    • 4 034 mots
    Parmi les autres protozoaires, les radiolaires, dont on retrouve la carapace siliceuse « grillagée » à partir de laquelle l'animal émet des pseudopodes, sont des organismes marins, planctoniques, jouant un rôle considérable dans la genèse des diverses roches siliceuses. Ces fossiles, longtemps...
  • PACIFIQUE OCÉAN

    • Écrit par Jean FRANCHETEAU
    • 14 740 mots
    • 6 médias
    Les boues bio-siliceuses, composées surtout de microfossiles diatomées (algues) et radiolaires (protozoaires) et aussi de fragments d'éponges ou de silicoflagellés, ont une distribution qui reflète celle des masses d'eau superficielles. Les boues à diatomées sont abondantes sous les masses d'eau...
  • PALÉOZOÏQUE ou ÈRE PRIMAIRE

    • Écrit par Alain BLIECK
    • 10 646 mots
    • 9 médias
    Les deux autres groupes importants de protistes au Paléozoïque sont les radiolaires et les foraminifères. Les radiolaires sont des actinopodes marins à endosquelette siliceux faisant partie du plancton. Ils sont apparus au Cambrien et ont persisté jusqu'à aujourd'hui. Ils sont classiquement associés...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi