PRÉCOLOMBIENS Méso-Amérique
L'Amérique moyenne a fait l'objet, sous le nom de Mesoamerica, d'une proposition de définition de la part de l'ethno-historien Paul Kirchhoff en 1943. Cette proposition s'appuie sur les similitudes d'un ensemble de traits culturels, répartis sur un vaste territoire et identifiés depuis la Conquête. Au centre et au sud du Mexique, une grande partie de l'Amérique centrale, jusqu'au sud du Costa Rica, la Méso-Amérique représente une vaste aire culturelle homogène.
L'Amérique moyenne précéramique
L'histoire de l'Amérique moyenne à l'époque précéramique reste encore en grande partie à écrire. Après des débuts prometteurs dans les années 1950 et 1960, l'archéologie de cette partie du monde s'est avant tout consacrée à l'étude des vestiges appartenant aux civilisations précolombiennes majeures, notamment celles ayant laissé des structures architecturales monumentales. La part croissante du tourisme dans les choix guidant la politique de l'archéologie, en particulier au Mexique et au Guatemala, explique, au moins en partie, que les sites moins spectaculaires aient été délaissés. Il est vrai que les conditions de la recherche sur ces périodes reculées posent aussi de nombreux problèmes : les vestiges sont discrets et donc vulnérables, en particulier les grottes et abris-sous-roche qui ont souvent été occupés comme habitation temporaire ou comme étable pendant de longues périodes et parfois même jusqu'à aujourd'hui. Par ailleurs, les sites précéramiques les mieux conservés, et qui présentent également les meilleures possibilités de fournir des vestiges végétaux identifiables, se trouvent dans les vastes zones arides du nord du Mexique, encore trop peu étudiées. Néanmoins, depuis le milieu des années 1990, on assiste à un regain d'intérêt et les recherches portant sur les périodes les plus anciennes ont repris. De nouvelles données sont peu à peu publiées sur le début du peuplement et sur la période précédant l'apparition des premiers villages, en particulier dans la portion septentrionale du Mexique.
L'évolution des recherches
Pour évoquer le début des recherches, il faut revenir sur les travaux pionniers de Richard S. MacNeish et de son équipe dans l'État de Tamaulipas, à partir des années 1950, et sur ceux, à peu près contemporains, menés par José Luis Lorenzo dans le cadre du département de Préhistoire, alors nouvellement créé au sein de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (I.N.A.H.). Soutenu par la National Science Foundation, MacNeish publie en 1958 les premiers résultats de ses travaux dans la sierra du Tamaulipas, avec une proposition préliminaire concernant la sédentarisation. La séquence chronologique débute vers 10 000 avant J.-C. avec la phase Diablo et se poursuit durant l'Holocène, couvrant la séquence de la domestication des plantes. Le postulat initial consistait à chercher à démontrer que la première plante domestiquée était le maïs, qui constituera par la suite la base de l'alimentation des populations de l'Amérique moyenne. Pourtant, dès les travaux au Tamaulipas, il apparaît que d'autres cultigènes surgissent antérieurement. Ces premiers résultats demandaient néanmoins à être confortés par un nouveau projet, qui fut entrepris dans la vallée de Tehuacán, située dans l'état de Puebla (MacNeish, 1967). À une époque où sont formulés les principes théoriques de la New Archaeology, MacNeish conçoit un projet régional de grande envergure, résolument pluridisciplinaire, qui aboutit à la proposition d'un véritable modèle sur les processus de néolithisation dans les régions semi-arides. Dans ce modèle, la proportion et la variété des plantes cultivées dans la diète croît de façon régulière au cours de la chronologie. La pratique de l'horticulture, puis d'une véritable agriculture va permettre une amélioration des conditions de vie, une croissance démographique et enfin l'apparition des premiers établissements sédentaires et de la céramique. De son côté, J. L. Lorenzo débute les travaux sur le site de Tlapacoya, dans le Bassin de Mexico, qui aboutiront, eux aussi, à la proposition d'une séquence comprenant le passage de l'économie de chasse-cueillette à l'agriculture. Bien que publiés de manière moins exhaustive que ceux de MacNeish, c'est à partir des travaux de ces deux équipes que seront proposés les découpages chronologiques toujours utilisés aujourd'hui.
Depuis un certain nombre d'années cependant, et surtout grâce à l'obtention de données provenant de régions distinctes sur le plan écologique, les chercheurs formulent des hypothèses plus nuancées sur les processus de sédentarisation, mettant en avant la variabilité des trajectoires selon les régions. Par ailleurs, on privilégie aujourd'hui une perspective moins strictement évolutionniste qu'auparavant, en soulignant la complexité des différents phénomènes d'adaptation.
Dans les années 1980, les travaux de Kent Flannery et de son équipe à Guilá Naquitz (Oaxaca) ou de Christine Niederberger à Zohapilco (bassin de Mexico) avaient déjà contribué à nuancer le modèle proposé par MacNeish, et c'est aujourd'hui des régions arides du nord du Mexique, en particulier de Basse-Californie et de Nuevo Léon, que des connaissances nouvelles nous parviennent, mettant en relief les variabilités régionales du peuplement. En revanche, les fouilles continuent à se heurter au manque de données concernant l'apparition de la céramique qui demeure l'un des évènements les moins bien documentés ; les rares informations récentes disponibles ne faisant même que remettre en question certains acquis antérieurs.
Enfin, d'importantes transformations dans les connaissances ont été générées par l'utilisation de techniques plus performantes, notamment pour l'obtention des datations : l'utilisation de l'accélérateur de particules, qui permet désormais de dater directement les vestiges végétaux ou osseux, et non plus simplement leur contexte, est à l'origine de changements majeurs qui concernent, en particulier, les dates de la domestication du maïs et d'autres cultigènes. De même, les datations par A.M.S. (ou en français S.M.A., spectrométrie de masse avec accélérateur, est une méthode de datation par radiocarbone[14C]) effectuées sur certains ossements humains, antérieurement considérés comme provenant de contextes précéramiques, ou tout simplement mal datés, ont suscité quelques surprises. Parmi les ossements des 41 individus nouvellement datés, figuraient notamment ceux du célèbre homme de Tepexpan, dont un crâne mésocéphale très caractéristique, découverts en 1947 dans des niveaux du Pléistocène final. Ces restes étaient ainsi considérés comme ceux d'une figure emblématique, celle du plus ancien mexicain. Une nouvelle étude anthropologique et les datations directes ont permis de déterminer qu'il s'agissait en réalité très probablement d'un individu de sexe féminin qui, pour comble, avait vécu à l'époque préclassique, soit au début de notre ère approximativement.
Les divisions temporelles
Pour les chercheurs défendant l'hypothèse d'un peuplement ancien, la première période où se manifeste la présence humaine en Amérique moyenne est appelée Archéolithique (Lorenzo, 1975) ou Stade lithique, sous-stade 1 et 2 (MacNeish et Nelken Terner, 1983) et se développe entre 40 000-30 000 avant J.-C. et 12 000 avant J.-C. C'est une période appartenant au Pléistocène supérieur, caractérisée par un climat globalement très froid, le dernier maximum glaciaire ayant lieu entre 20 000 et 12 000 avant J.-C.
La fonte des glaces débute vers 13 000 ou 12 000 avant J.-C. et aboutit, vers 7000 avant J.-C. à la fin du Pléistocène et à la transition vers l'Holocène. Au cours de cet intervalle, les sites deviennent alors beaucoup plus nombreux et de fortes mutations interviennent dans l'équipement des groupes humains avec l'apparition des pointes de projectile, d'où le nom donné parfois à cette période caractérisée par une « culture des pointes ». D'autres auteurs qualifient cette période de Stade Lithique, sous stade 3, ou encore de Cénolithique inférieur.
La première période postglaciaire à proprement parler s'ouvre avec l'Holocène ancien ou Cénolithique supérieur, qui débute vers 7000 avant J.-C. pour se poursuivre jusqu'à 5000 avant J.-C. et marque l'entrée dans la période dite « archaïque ». C'est une période au cours de laquelle les écosystèmes se modifient considérablement. Dès le début, les grands mammifères, mammouths, bisons, camélidés et équidés, disparaissent pour laisser la place à des espèces de taille plus réduite, les cervidés (Odocoïleus virginianus et Odocoïleus hemonius) devenant les animaux les plus intéressants à chasser. L'outillage s'adapte à ces nouvelles contingences, avec une réduction de la taille des pointes de projectile et une diversification des artéfacts, tandis qu'apparaissent les premières pierres à moudre qui témoignent d'une proportion plus importante dans la diète des produits végétaux. Cet intérêt déclenche progressivement des modifications au sein de la structure des plantes les plus utiles à l'homme et marque ainsi le début des phénomènes de domestication.
L'Holocène moyen ou Protonéolithique, entre 5000 à 2500 avant J.-C., voit l'aboutissement de ce processus. Dans les zones arides du centre du Mexique, l'apprentissage de l'agriculture va déboucher sur l'apparition des premières habitations permanentes. Néanmoins, une sédentarisation précoce est aussi identifiée dans certains secteurs écologiques, au bord des lacs ou dans les zones côtières, sans pratique de l'agriculture.
Par ailleurs, on constate une particularité dans cette région du monde : non seulement la sédentarisation va emprunter des schémas très différents selon les régions, mais elle ne constitue pas non plus une évolution inéluctable et uniforme. En effet, les modes de vie nomades ou semi-nomades vont persister dans les secteurs septentrionaux du Mexique et dans certaines régions des États-Unis jusqu'au xixe siècle. Appelées parfois « cultures du désert » (Jennings, 1964) ou « cultures des steppes » (Rodriguez Loubet, 1988), elles pourraient avoir acquis leurs spécificités culturelles dès l'Holocène moyen, voire la fin du Pléistocène selon certains, et se seraient poursuivies, avec une remarquable continuité technologique, jusqu'à ce que la colonisation européenne mette un terme définitif à leur existence. De ce fait, aux données archéologiques traditionnelles viennent s'ajouter des informations d'ordre ethnographique et historique, fournissant ainsi aux chercheurs une documentation exceptionnelle.
Les premières céramiques apparaissent vers 2300 avant J.-C. et se généralisent rapidement à partir de 2000-1800 avant J.-C. Elles correspondent, en général, à des sociétés sédentaires, même si on sait que, par la suite, des céramiques très élaborées seront aussi fabriquées par des populations nomades. Là encore, le schéma évolutif classique associant agriculture, sédentarité et céramique ne représente qu'un exemple parmi les multiples possibilités d'adaptations humaines.
Polémiques autour des plus anciens gisements
Les polémiques sur les différents processus ayant conduit au peuplement du double continent américain concernent également l'Amérique moyenne. En effet, pendant longtemps les datations les plus anciennes, provenant du centre et du nord du Mexique, mais aussi du Nicaragua, ont été jugées comme peu fiables, car elles provenaient de contextes dans lesquels le contrôle stratigraphique n'a pas été suffisamment clairement démontré ou bien ce sont les indices objectifs d'activité humaine qui restent douteux. Parmi ces travaux, on trouve les fouilles réalisées dans le site de El Bosque, au Nicaragua, à Valsequillo et à Tlapacoya dans le Mexique central et à El Cedral, également au Mexique, dans l'État de San Luis Potosí. Dans tous les cas, des restes de mégafaune (Mammuthus, Stegomastodon, Bison, Amerhippus...) sont retrouvés associés à du matériel considéré comme anthropique par les auteurs des fouilles. Les datations, qui ont été obtenues à partir de l'analyse des charbons provenant du niveau stratigraphique correspondant ou de coquilles de gastéropodes associées avec les artefacts, sont comprises entre 20 000 et 35 000 avant J.-C. approximativement. L'outillage est, pour cette période, composé de pièces unifaciales qui auraient pu être retouchées marginalement, comme le grattoir circulaire localisé à El Cedral et daté de 31 000 avant J.-C., mais également de fragments osseux dont certains auraient pu être travaillés. Les outils sur galets sont aussi nombreux, notamment les choppers et chopping-tools.
Ces incertitudes et la rareté des gisements antérieurs à 20 000 avant J.-C. ont fourni des arguments de poids aux chercheurs défendant l'hypothèse d'un peuplement plus récent, qui n'aurait pas été antérieur à 12 000 ans, date à partir de laquelle les sites deviennent effectivement beaucoup plus nombreux. Néanmoins, les recherches les plus récentes, encore non totalement confirmées, tendent à appuyer l'hypothèse d'un peuplement débutant entre 40 000 et 30 000 B.P. (before present). En effet, les fouilles réalisées en 1996 par Harumi Fujita dans l'île de Espíritu Santo, au sud de la péninsule de Basse-Californie, ont permis de dater les débuts de l'occupation de 38 000 avant J.-C. approximativement. Le site, la Cueva Babisuri, a été occupé par des groupes pratiquant la chasse, la cueillette, la pêche et la collecte de plusieurs espèces de coquillages. Six échantillons provenant de la couche inférieure de l'abri ont pu être datés d'environ 40 000 B.P. Ces coquillages étaient associés à des outils en basalte, principalement des éclats retouchés, des racloirs et des nucléus, ainsi qu'à des ornements de nacre, mais des épanchements cendreux, issus peut être d'activités domestiques, ont également été détectés.
Une autre confirmation de l'ancienneté du peuplement, obtenue à partir des analyses radiocarbones (A.M.S.) pratiquées directement sur certains ossements, s'appuie à son tour sur la datation d'un crâne masculin provenant de Chimalhuacán (bassin de Mexico) de 33 000 avant J.-C. Par ailleurs, une autre date obtenue pour un crâne découvert lors des travaux du métro de la ville de Mexico (17 000-10 000 avant J.-C.) vient, en dépit de son caractère imprécis, augmenter le nombre des très anciens ossements issus du Mexique central.
La fin du Pléistocène
Les sites de cette période, comprise entre 12 000 et 8000-7000 avant J.-C., ont été pendant longtemps considérés comme étant exclusivement des stations d'abattage de gibier. Ils se répartissent sur l'ensemble du territoire de l'Amérique moyenne, depuis les zones arides du nord, jusqu'au Guatemala. Les séquences établies dans plusieurs gisements débutent au cours de cet intervalle chronologique, notamment au Mexique dans l'état de Tamaulipas (phase Diablo), à Tehuacán, dans l'état de Puebla (phase Ajuereado), mais aussi dans les abris secs de la vallée de Oaxaca ou au Chiapas. De nombreuses données nouvelles continuent également à être publiées sur les régions arides du Mexique, même si elles consistent encore trop souvent en vestiges de surface.
Le site le plus célèbre fut donc pendant longtemps Santa Isabel Iztapan, dans le bassin de Mexico, où des ossements désarticulés de Mammuthus imperator et de Mammuthus columbi furent localisés et associés à des pointes de projectile appartenant aux types Scottsbluff et Lerma. Plus récemment, ont été dégagés à Tocuila, près de l'ancien lac de Texcoco, ou à Metepec, dans la vallée de Toluca, plusieurs ossements appartenant à des espèces aujourd'hui disparues, mis en forme par l'homme pour en faire des outils, et qui témoignent également d'une activité humaine essentiellement tournée vers la chasse autour de 10 000 avant J.-C.
Mais aujourd'hui, on considère que ces vestiges représentatifs des derniers chasseurs de mégafaune utilisant des pointes Clovis, Plainview ou Scottsbluff ne sont pas uniques et que d'autres traditions culturelles se seraient développées de façon parallèle. Ainsi, le site de Los Grifos, au Chiapas, a fourni une variante de la pointe Clovis, appelée parfois type « queue de poisson », mais aussi d'autres pointes de tailles nettement inférieures, grossièrement retouchées, et également plusieurs sortes de bifaces et d'outils sur éclats. Les animaux chassés sont de taille moyenne et petite (cervidés, rongeurs) et la consommation de végétaux y est bien représentée avec la présence de pierres à moudre et de vestiges de fruits et de graminées.
En dehors des sites stratifiés, de nombreuses découvertes de surface sont attribuées à cette période. Les découvertes de pointes Clovis, facilement reconnaissables grâce à leur base concave et leur longue cannelure médiane obtenue par « flutâge », sont relativement fréquentes dans la portion septentrionale du Mexique : deux exemplaires en obsidienne proviennent du lieu dit El Batequi, en Basse-Californie, d'autres du Sinaloa, du Nuevo Léon, de la vallée de Mezquital ou encore des régions occidentales du Mexique. Dans la Sierra madre orientale, elles sont souvent associées avec des pointes de type Painview et Lerma, alors qu'au Michoacán, un exemplaire a été retrouvé en association avec une pointe de type Agate Basin, caractéristique du nord des États-Unis. Au début de l'Holocène apparaissent en outre, dans le Mexique central, les types pédonculés (en particulier les types Pedernales, Gower et Hidalgo) qui impliquent des types d'emmanchement très différents et qui privilégient le travail par pression. Les premières lames prismatiques pourraient d'ailleurs également dater de cette fourchette chronologique.
Des traditions distinctes se dessinent donc pour cette période au cours de laquelle s'amorcent déjà les bouleversements qui vont se généraliser avec l'Holocène. À côté des derniers chasseurs de mégafaune se développe une économie mixte, axée sur la chasse au moyen gibier et sur la cueillette, tandis que les traditions lithiques se diversifient.
L'holocène et les différents processus de néolithisation
À partir de 8000 avant J.-C. environ, l'évolution climatique s'accentue pour aboutir à l'instauration d'un climat assez proche de celui que nous connaissons aujourd'hui. Avec cette évolution, les hommes continuent à diversifier leur alimentation en s'appuyant, semble-t-il, de plus en plus sur les ressources végétales. Ces interventions humaines vont progressivement aboutir à la domestication de nombreuses plantes, processus de long terme qui s'étale sur une période de plus de 5 millénaires. Au cours de l'Holocène ancien, entre 8000 et 5000 avant J.-C., la présence de pierres à moudre qui servent à la préparation des végétaux est, de fait, attestée pour la plupart des gisements, dans les sites de la vallée Tehuacán, à Tlapacoya et Zohapilco, dans le Bassin de Mexico, ou dans les sites du nord du Mexique. Avec l'Holocène moyen (5000-2500 avant J.-C.), les sites connus augmentent encore très nettement et on perçoit désormais clairement l'ébauche de grandes traditions culturelles
Le début de la domestication des plantes
Dans un contexte de discussions sur l'origine du maïs domestique, qui ont donné lieu à bien des controverses, l'étude de la domestication des plantes américaines a constitué la problématique principale du projet de R. S. MacNeish dans la vallée Tehuacán, au début des années 1960. Le schéma interprétatif proposé alors sur la trajectoire suivie pour aboutir à la sédentarisation continue à être accepté dans ses grandes lignes pour les régions sèches du Mexique central, mais des modifications importantes ont néanmoins été apportées, notamment grâce à de nouvelles datations effectuées directement sur les vestiges botaniques localisés dans les fouilles. À Tehuacán, l'avocat (Persea americana) et le piment (Capsicum ssp.) sont les plantes qui seraient domestiquées le plus tôt, peut être même lors de la phase El Riego (7000-5000 avant J.-C.), alors que des datations effectuées directement sur des graines de courges (Cucurbita ssp.), qui donnent une date de 5900 avant J.-C., placent ce végétal parmi les plus anciens modifiés par l'homme. Lors de la phase suivante, Coxcatlán (5000-3400 avant J.-C.), l'horticulture concernerait le maïs (Zea Mays), avec une date A.M.S. de 3500 avant J.-C. (Long, 1989) et peut-être l'amarante (Amaranthacae). Ces réels débuts de l'agriculture se confirment lors de la phase suivante, Abejas (3400-2300 avant J.-C.), avec une augmentation de la part des produits cultivés dans la diète, tandis que le coton fait son apparition. À Oaxaca, les travaux de Flannery (1985) ont dévoilé des dates plus anciennes qu'à Tehuacán, avec notamment le cas des courges, qui apparaissent vers 8000 avant J.-C., et du maïs, vers 4200 avant J.-C. Enfin, les datations directes réalisées jusqu'à présent sur le haricot (Phaseolus vulgaris), et qui demandent à être confirmées, indiquent une domestication tardive située peu avant le début de notre ère.
Depuis quelques années on dispose, en outre, de données nouvelles concernant la domestication dans les basses terres tropicales. Des études paléoécologiques ont montré la présence de maïs domestiqué (Zea mays) sous forme de pollen à une date proche de 5000 avant J.-C., alors que le manioc (Manihot) serait cultivé vers 4600 avant J.-C. et le tournesol (Helianthus annuus) à Santa Elena, dans le Tabasco, vers 2150 avant J.-C. Selon certains chercheurs, les premiers pas de l'agriculture seraient ainsi à chercher dans les milieux tropicaux (Pope, 2001), même si la diversité des espèces concernées dans des environnements très contrastés incite à penser que plusieurs foyers de domestication ont pu coexister ou se succéder dans le temps.
Trajectoires distinctes et traditions locales
Selon les milieux écologiques, plusieurs trajectoires vont être empruntées pour arriver à l'instauration des sociétés agraires, suivant des évolutions qui peuvent être linéaires et régulières, ou bien au contraire discontinues. Par ailleurs, la relative abondance des sites connus pour cette période permet d'ébaucher aussi plusieurs traditions différentes au sein des assemblages lithiques identifiés.
Les traditions des hautes terres
Dans la vallée de Tehuacán, comme dans les abris secs de la vallée de Oaxaca, une alternance saisonnière en microbandes et macrobandes s'établit progressivement, les périodes de regroupements s'allongeant en fonction de la proportion croissante des produits issus de l'agriculture. Les groupes chassent des animaux de moyenne ou petite taille et collectent de nombreux végétaux sauvages, puis en voie de domestication. Au terme de cette évolution, la pratique agricole va permettre la sédentarité des groupes et l'apparition de la céramique. L'outillage se diversifie beaucoup : les pointes de projectiles adoptent une grande variété de formes, les amygdaloïdes (Abasolo) et sub-triangulaires (Nogales, Tortugas) sont fréquentes, ainsi que les pédonculées (Coxcatlán, Trinidad, Hidalgo ou San Nicolás). Les lames deviennent majoritairement plus fines et les instruments de mouture liés à la consommation de végétaux, les meules, molettes, pilons et mortiers, adoptent des formes plus normatives.
À Santa Marta (Chiapas), des pointes de type Trinidad, San Nicolás et Nogales témoignent d'activités de chasse, mais les meules et molettes sont également abondantes. Dans la Cueva du Texcal (Puebla), le type Coxcatlán domine parmi les pointes de projectile, mais on trouve également des types Catan, Desmuke et Pandora, tandis que les galets taillés en andésite témoignent d'activités liées au travail du bois. Par ailleurs, l'industrie osseuse, sous forme de poinçons sur métapodes de cervidés notamment, est bien représentée.
Les bords de lac du haut plateau central mexicain présentent pour leur part un schéma d'adaptation différent (Niederberger, 1985) : l'abondance et la multiplicité des ressources tout au long de l'année permettent une sédentarisation précoce, probablement dès la phase Playa I (5500-4500 avant J.-C.) dans un contexte pré ou protoagraire, grâce à la possibilité d'exploiter simultanément les ressources terrestres (cervidés, rongeurs, graines, baies...) et aquatiques (poissons, insectes et plantes aquatiques, oiseaux migrateurs).
Pour tous ces sites, les instruments lithiques sont donc abondants et diversifiés, ce qui permet de distinguer des traditions lithiques différentes. En revanche, c'est à cette période que la fabrication des lames prismatiques devient une spécialité pour l'ensemble de la zone nucléaire mésoaméricaine. La présence d'importants gisements d'obsidienne, matériau qui se prête mieux que tout autre à la taille de ces outils minces et tranchants, va probablement jouer un rôle important dans les évolutions technologiques. De fait, l'essentiel de l'outillage fin sera fabriqué de façon préférentielle dans cette matière première, et ce jusqu'à l'époque de la conquête espagnole.
Les traditions du nord du Mexique
En Basse-Californie, au Sinaloa et au Nuevo Léon, les sites appartenant à cette période sont nombreux, mais sont surtout connus pour leurs vestiges de surface et pour leurs œuvres rupestres, les fouilles n'ayant réellement débuté que récemment. Pour cette immense région, comme d'ailleurs pour le nord du Michoacán, la sédentarisation apparaîtrait tardivement, voire ne sera jamais acquise à l'époque préhispanique. Tout au long de la séquence chronologique, les groupes s'adaptent aux conditions fluctuantes de leur environnement. À partir d'une certaine époque, ils connaissent la pratique de l'agriculture, mais peuvent ne s'y consacrer que de façon occasionnelle, en fonction des possibilités offertes par les variations climatiques et les caractéristiques de leur environnement local. Dans l'État de Nuevo Léon, les périodes II et III (7500-1000 avant J.-C.) seraient présentes dans la majorité des 160 sites identifiés. Appartenant à des sociétés de chasseurs, de semi-nomades ou de sédentaires, ces sites consistent en champs de matériel lithique à l'air libre, en grottes et abris-sous-roche et en ensembles rupestres couvrant plusieurs kilomètres carrés d'extension. Des dates radiocarbones, dont certaines effectuées sur des foyers, ont permis d'ancrer le début de l'occupation dans la période archaïque. Par ailleurs, la révision des premières données de MacNeish indique que la pratique de l'agriculture aurait débuté dans certains secteurs de la Sierra du Tamaulipas entre 3300 et 2000 avant J.-C.
Plusieurs traditions lithiques se répartissent dans ce vaste territoire. La tradition Cochise, qui couvre également une partie du sud-ouest nord-américain (Arizona, Nouveau-Mexique, Texas), semble avoir englobé la portion centre-occidentale du nord du Mexique, alors que dans le Tamaulipas se développe la tradition Repelo. On trouve alors en abondance des pointes de projectiles appartenant aux types Tortugas, Nogales, Catán et Shumla, des grattoirs discoïdaux très caractéristiques, de nombreuses meules, molettes, pilons et mortiers. Dans les États de Guanajuato, Querétaro et Hidalgo domineraient les pointes de type Coxcatlán, Trinidad, Abejas, San Nicolás, Catán, dans des complexes lithiques assez diversifiés comportant également des lames grossières et des choppers. D'ailleurs, la permanence exceptionnelle dans le temps de certains outils aménagés sur galets, comme les choppers et chopping tools, représente indéniablement un point commun partagé par l'ensemble de ces traditions.
Les traditions côtières
Les sites côtiers sont pour la grande majorité des amas coquilliers. On considère d'une manière générale, que l'abondance des ressources de l'intérieur des terres et du littoral a permis aux hommes de vivre de façon sédentaire sans avoir recours à l'agriculture. Néanmoins, les nouvelles données concernant les dates précoces de l'apparition des plantes cultivées dans les basses terres tropicales contribuera peut être à une réévaluation de ces conclusions.
Les sites côtiers sont localisés le long de la façade pacifique, depuis Matanchén, au Nayarit, à Monagrillo dans la baie de Parita, en passant par le Guerrero (complexe Ostiones) et la côte du Chiapas, tandis que plusieurs sites se trouvent dans la portion nord de la côte du Vera Cruz, notamment Palma Sola et Santa Luisa.
À Santa Luisa, la phase Palo Hueco (vers 3000 avant J.-C.) aurait vu se développer un campement permanent : les vestiges précéramiques témoignant de l'exploitation des milieux terrestre et côtier sont distribués le long d'une rivière sur plus d'un kilomètre de long, mais aucun élément architectural n'a été trouvé. En revanche, des vestiges plus substantiels proviennent de la côte du Chiapas. Lors de la phase Chantuto A (3800-2700 avant J.-C.), les populations auraient adopté une vie sédentaire dans un milieu particulier associant l'exploitation de l'intérieur des terres, du milieu de mangrove et de la côte elle-même (Voorhies, 2000). À côté des amas coquilliers ont été localisés de probables restes d'habitations avec un sol d'argile et des trous de poteaux, ainsi que des vestiges lithiques assez diversifiés, dont des haches, des grattoirs, des percuteurs et des bifaces en roche cristalline.
L'apparition de l'art rupestre et d'autres possibles rituels
Une autre caractéristique de l'Holocène ancien et moyen est l'apparition spectaculaire des vestiges qui se réfèrent à des préoccupations liées au surnaturel. Ce que l'on considère comme étant la première œuvre d'art en Amérique moyenne est en réalité un simple sacrum de camélidé provenant du site de Tequixquiac, dans le Bassin de Mexico, mais dont les parties articulaires ont été abrasées de façon à évoquer une tête de chien ou de coyote. Cet objet remarquable pose cependant un certain nombre de problèmes : les découvreurs notent, en 1870, qu'il provient de formations géologiques de la fin du Pléistocène, mais cette attribution chronologique reste peu fiable. Par ailleurs, la datation directe de l'os n'exclurait pas, si elle était réalisée, la possibilité que les modifications de la forme aient été nettement postérieures à la mort de l'animal. La création d'œuvres d'art est, en revanche, clairement attestée pour la période suivante. Dès le début de l'holocène apparaissent les gravures et peintures rupestres, notamment dans le nord du Mexique. Dans l'État de Chihuahua, dans un environnement de dunes désertiques situées sur les bords du Rio Bravo, des pétroglyphes représentant des animaux seraient datés de l'intervalle 8 000-5000 avant J.-C. Au Nuevo Léon, un ensemble rupestre de 6 km2 comprenant de 8 000 à 10 000 pétroglyphes figuratifs et géométriques a été localisé à Boca de Potrerillos. Ces gravures, qui étaient accompagnées d'autres vestiges anthropiques, témoignent d'une longue tradition qui remonterait au moins à 6000 avant J.-C. Mais c'est la péninsule de Basse-Californie qui a fourni les vestiges les plus spectaculaires, notamment la Sierra de Guadalupe et la Sierra de San Francisco où quelques 320 sites d'art rupestre ont été inventoriés. Des projets d'analyse, de restauration et de protection de ces œuvres ont été entrepris en 1993 à la suite du classement par l'U.N.E.S.C.O. des grands muraux de la Sierra de San Francisco au Patrimoine mondial de l'humanité et 81 dates radiocarbone ont été obtenues, dont deux à partir de l'analyse de pigments. Il a pu être ainsi déterminé que les peintures appartenaient à une longue tradition s'étendant entre le sixième millénaire et 295 B.P. Les figures géantes de la Sierra de Guadalupe auraient été datées d'au moins 5500 avant J.-C., ce qui les rend de 1 000 ans plus anciennes que celles des États-Unis, et les gravures de la même région de 1700 avant J.-C. Les peintures et les gravures représentent avec réalisme une grande variété d'animaux caractéristiques de la région (des cervidés, différents types d'oiseaux, des mouflons, des mammifères marins, comme les baleines), souvent dans des attitudes dynamiques, ainsi que des anthropomorphes. Si plusieurs styles ont été définis, le plus connu est le style « grand mural », auquel appartiennent les peintures de la Cueva de las Pinturas, dans la sierra de San Francisco : les peintures, réalisées en rouge, noir, blanc et jaune représentent des anthropomorphes, imposants par la taille, ainsi que des animaux, fréquemment superposés. Une des caractéristiques majeures de ce style est que les personnages sont représentés les bras levés, traversés par des flèches ou des lances. Les interprétations les plus récentes évoquent des liens avec les rituels chamaniques, bien documentés en Basse-Californie pour la période du contact, avec des représentations de chamans tenant des éventails de plumes ou des bâtons cérémoniels, d'esprits animaux, de visions, de vols d'âmes, de transformations et de transes. Des datations directes réalisées sur des pigments provenant de figures appartenant à ce style ont fourni un intervalle allant de 1690 à 1030 avant J.-C. (en dates calibrées).
Enfin, des polémiques ont aussi vu le jour pour déterminer quels étaient plus anciens aménagements architecturaux ayant pu servir de cadre à des activités rituelles. J. Marcus et K. Flannery ont avancé récemment à ce propos l'hypothèse qu'une place localisée dans le site de Gheo-Shih (Oaxaca) aurait pu être utilisée pour réaliser des rituels communautaires dès 7600 avant J.-C., lorsque plusieurs familles se réunissaient lors de travaux de cueillette durant la saison des pluies. Cet exemple, isolé et contesté par certains chercheurs à cause de la faible profondeur des vestiges et donc des possibilités de mauvaise conservation du contexte général, est utilisé comme argument pour défendre l'idée que les activités rituelles auraient pu commencer à se développer en même temps que la pratique de l'agriculture. Il faudra néanmoins attendre de nombreuses années pour qu'apparaissent de véritables structures construites consacrées aux rituels, les temples n'étant clairement reconnus dans la même région que vers 1300 avant J.-C.
Les inventions de la céramique
L'apparition de la céramique est encore en Amérique moyenne un sujet controversé. On considère néanmoins depuis plusieurs années que différents foyers d'invention ont probablement vu le jour entre 2300 et 2000 avant J.-C., même si des données récentes viennent jeter des doutes sur certaines de ces connaissances.
La pièce en céramique la mieux datée et probablement la plus ancienne provient du site de Zohapilco, dans le Bassin de Mexico. Il s'agit d'une figurine féminine de terre cuite datée de 2300 avant J.-C., grossièrement modelée dans l'argile, mais représentant visiblement une femme enceinte. Les figurines féminines liées au culte de la fertilité seront, par la suite, très abondantes dans le préclassique mésoaméricain et on peut voir ici le début d'une longue tradition liée aux sociétés agraires.
Dans la séquence de Tehuacán, la céramique apparaît au cours de la phase Purron (2300-1500 avant J.-C.), malheureusement fort mal documentée dans les fouilles. Cette céramique rougeâtre, mal cuite et friable, comportant un dégraissant grossier, compose des formes de récipients très simples. Cet aspect fruste semble bien correspondre à un période d'apprentissage de la technique, qui se ferait ainsi progressivement.
Enfin, la poterie appelée « Pox » à cause de l'irrégularité de sa surface, identifiée par Brush dans la région d'Acapulco (Guerrero) était jusqu'à récemment considérée comme contemporaine de la céramique Purron. Néanmoins la reprise des fouilles sur le site de Puerto Marquez semble indiquer qu'elle est en fait plus récente et qu'elle daterait des environs de 1000 avant J.-C. seulement.
Les données sont donc rares et clairsemées. Il est intéressant de noter que l'apparition de la céramique dans le Bassin de Mexico se fait par le biais d'un objet non utilitaire, alors que la sédentarité semble précisément acquise sur le plan local depuis longtemps. Dans ces conditions, les populations de l'Amérique moyenne, y compris sédentaires, auraient dû développer pendant longtemps des systèmes de préparation et de consommation, et en particulier de cuisson des aliments, qui ne rendaient pas forcément nécessaire l'usage de la terre cuite.
Mais, après des inventions relativement tardives, la céramique va se diffuser rapidement. La vie en village est perceptible dans l'ensemble de l'Amérique moyenne vers 1800-1500 avant J.-C., tandis que les premiers signes révélateurs d'une organisation sociale complexe commencent à apparaître dès 1500-1400 avant J.-C.
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Écrit par
- Rosario ACOSTA NIEVA : docteure en archéologie à l'université Paris I-Panthéon Sorbonne, chercheuse associée Universidad de Guadalajara (Mexique)
- Brigitte FAUGÈRE : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Oruno D. LARA : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
- Éric TALADOIRE : professeur émérite des Universités
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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