PÉTROLEÉconomie pétrolière
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Le contrechoc pétrolier de 1986 et la fin de la parenthèse 1979-1985
Malgré la disparition quasi totale des productions de l'Iran et de l'Irak en guerre, l'offre restait excédentaire et, compte tenu des surproductions des autres membres de l'O.P.E.P., l'Arabie Saoudite, assura de facto la gestion du prix du pétrole en effectuant des coupures quasi suicidaires dans sa propre production, laquelle chuta de 10 millions de barils par jour en 1980 à moins de 3 millions, en moyenne, en 1985. Géant pétrolier mais nain politique vis-à-vis de ses voisins peuplés et puissants, l'Arabie Saoudite menaça ses partenaires indélicats de l'O.P.E.P. mais ne voulut pas agir avant que le principe des contrats de vente de brut à marge de raffinage garantie (les contrats net back) par l'O.P.E.P ne soit accepté. Assurer une marge de raffinage dans un contexte de surcapacités de raffinage induisant des marges quasi nulles, revenait à baisser le prix du pétrole brut ; cette baisse des prix des produits pétroliers, créée par la marge de raffinage garantie, engendrait à son tour une nouvelle baisse du prix du pétrole, et ainsi de suite. Ce phénomène en boule de neige provoqua l'effondrement des prix, de 25 dollars le baril, à la fin de 1985, à moins de 10 dollars, en juillet 1986.
Ce contrechoc de 1986 fut un succès pour les Saoudiens. Leur production augmenta et arrêta la chute de leurs revenus pétroliers avant qu’ils ne progressent fortement les deux années suivantes grâce au rebond de l'économie mondiale, donc de la demande d’énergie, qu'il provoqua. En effet, en raison du ralentissement des livraisons de nouvelles centrales nucléaires ou à charbon, et de la faible progression des productions de pétrole hors O.P.E.P., ce rebond bénéficia au pétrole et particulièrement à l'Arabie Saoudite où il existait des capacités de production inutilisées.
Cela montre l'importance de l'effet différé des investissements énergétiques pour expliquer la baisse ou la hausse de la demande de pétrole. Pourtant, une lecture beaucoup plus superficielle était possible sur la base des constats suivants :
Production mondiale de pétrole (millions de barils par jour)
Les pays de l'O.P.E.P. ont beaucoup diminué leur production dans la première moitié des années 1980, notamment en raison d'un fort excédent de l'offre mondiale par rapport à la demande mondiale. Cette production a, depuis, augmenté plus vite que celle des pays non membres de l'O.P.E.P.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
– en 1973-19 [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 12 pages
Écrit par :
- Jean-Marie BOURDAIRE : consultant international
Classification
Autres références
« PÉTROLE » est également traité dans :
PÉTROLE - Le pétrole brut
Le pétrole brut est un fluide constitué principalement d'hydrocarbures ; il contient également des composés organiques soufrés, oxygénés et azotés. On le rencontre dans les bassins sédimentaires, où il occupe les vides de roches poreuses appelées réservoirs. Les gisements de pétrole correspondent à une accumulation dans une zone où le réservoir présente des caractéristiques favorables et constitue […] Lire la suite
PÉTROLE - Géographie du pétrole
Dans les vingt années qui ont précédé le premier choc pétrolier, de 1953 à 1973, la production mondiale de pétrole brut a plus que quadruplé, progressant de 654 millions de tonnes (Mt) à 2 870 Mt. Sous l'effet de la hausse brutale des prix, initiée en 1973, sa croissance s'est ralentie et, après avoir atteint 3 190 Mt en 1979, le deuxième choc pétrolier a entraîné une baisse de la production, la r […] Lire la suite
PÉTROLE - L'exploration pétrolière
L'exploration (ou prospection) pétrolière a pour but la découverte d'accumulations d'hydrocarbures liquides et gazeux éventuellement solides, techniquement et économiquement exploitables. Ces gisements se rencontrent plus ou moins profondément dans les bassins sédimentaires où ils sont reconnus par des forages. L […] Lire la suite
PÉTROLE - L'exploitation des gisements
S'il incombe aux équipes de prospection de trouver des gisements, le rôle de celles qui sont chargées de la production est d'en tirer le meilleur parti. Essentiellement empirique d'abord, l'extraction des hydrocarbures, pétrole et gaz naturel, est progressivement devenue une technique étayée sur des bases sci […] Lire la suite
PÉTROLE - Le transport
Malgré les nombreuses et considérables variations de prix qu'il a connues depuis 1973, le pétrole conserve toujours dans le monde une place prépondérante, en tête des différentes sources d'énergie, soit 36,4 p. 100 en 2005, alors que les combustibles solides représentaient 27,8 p. 100 et le gaz naturel 23,5 p. 100. Pour la France, qui a largement dévelop […] Lire la suite
PÉTROLE - La fin du pétrole : mythes et réalités
La forte augmentation du prix du pétrole depuis le début du xxie siècle, est venue remettre sur le devant de la scène une série de préoccupations concernant le futur énergétique de notre planète : perspective d'un épuisement des ressources pétrolières, exploitation d'énergies renouvelables, risque […] Lire la suite
PÉTROLE - Le raffinage
Le raffinage du pétrole est une industrie lourde qui transforme un mélange d'hydrocarbures, appelé pétrole brut, en produits énergétiques, tels que carburant et combustibles, et en produits non énergétiques, tels que matières premières pétrochimiques, lubrifiants, paraffines et bitumes. Les produits sont ensuite acheminés vers le consommateur final, so […] Lire la suite
PÉTROLE - Le stockage
On entendra par pétrole l'ensemble des hydrocarbures, qui, selon leur composition chimique, les conditions de température et de pression où ils se trouvent, ont des aspects physiques divers. Les techniques de stockage visent, tout au long de la chaîne qui va de la production à la consommation, à emmagasiner le plus économiquement possible toutes sortes […] Lire la suite
ALASKA
Dans le chapitre « Économie et transports » : […] Le développement de l'Alaska est caractéristique d'une économie encore jeune : à des périodes de croissance explosive ont succédé des temps de stagnation et de reflux. C'est au commerce des fourrures, aux ruées vers l'or, aux dépenses militaires, et enfin à l'exploitation du pétrole que l'on doit ces expansions économiques et démographiques. De 1988 à 2006, l'économie s'est stabilisée et a progre […] Lire la suite
ALCANES
Dans le chapitre « Craquage et isomérisation » : […] Portés pendant un temps très court (de 0,5 à 2 s) à une température élevée (700-850 0 C), les alcanes en C 5 -C 9 , qui sont les principaux constituants des coupes de distillation des pétroles appelées naphtas, subissent une série de réactions de fragmentation homolytique et de recombinaison qui les transforment en un mélange de molécules à chaîne plus courte, saturées (alcanes) et insaturées (a […] Lire la suite
Voir aussi
Les derniers événements
France. Réaction du gouvernement à l'augmentation du prix des carburants. 8-16 septembre 2005
Le 8, le ministre de l'Économie et des Finances Thierry Breton, interrogé lors du journal télévisé, évoque la possibilité d'instaurer une « taxe exceptionnelle correspondant [aux] profits exceptionnels » des compagnies pétrolières si celles-ci ne se comportent pas en « entreprises citoyennes […] Lire la suite
Pour citer l’article
Jean-Marie BOURDAIRE, « PÉTROLE - Économie pétrolière », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/petrole-economie-petroliere/