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PENDULES & MOUVEMENTS PENDULAIRES

On appelle pendule un solide pesant soumis à une liaison rotoïde parfaite ou cylindrique par rapport à un repère de référence quelconque (λ), l'axe du rotoïde ne passant pas par le centre d'inertie G de ce solide (S). Depuis Huygens, la notion de pendule a joué un rôle important dans le développement de la mécanique, d'une part dans la définition des durées égales en chronométrie, d'autre part comme exemple d'application des principes de la dynamique. De plus, on a souvent tendance à dénommer pendule un ensemble de solides animés de mouvements vibratoires assez généraux.

Mouvement pendulaire relatif à un repère galiléen

Étudions d'abord le mouvement d'un seul solide relativement à un repère de référence galiléen (g) et supposons que l'axe du rotoïde soit Ogzg = Oz, faisant avec le plan horizontal du lieu d'expérience un angle β constant (− π/2 < β ≤ π/2). Désignons alors par [O|xs, ys, z]un trièdre, lié au solide (S), dont le plan (zOxs) contient le centre d'inertie G tel que OG = axs + cz, avec a > 0 par choix d'orientation de xs. Si m est la masse de (S) et si l'opérateur d'inertie (I) de (S) en O est représenté dans la base (xs, ys, z) par la matrice suivante :

Alors les équations du mouvement de (S) sont, dans le cas très général,

où α = (xg, xs) = (yg, ys) est mesuré sur z, où (XA, YA, ZA|LA, MA, NA) sont les composantes sur (xs, ys, z) des éléments de réduction en O du torseur de liaison exercé par l'articulation rotoïde (NA = 0 si cette articulation est parfaite) et où (X, Y, Z|L, M, N) sont les composantes sur (xs, ys, z) des éléments de réduction en O du torseur extérieur connu agissant sur (S) ; dans le cas de la pesanteur, s = − mgZg où Zg est le vecteur unitaire de la verticale ascendante, M0 = OG ∧ s, et donc :

Ainsi, les équations du mouvement sont, dans les hypothèses indiquées :

Au temps t = 0, α et α′ prennent des valeurs α0 et α′0 que l'on suppose connues ; dans ces conditions, la fonction α(t) se déduit par intégration de la dernière équation ; on calcule ensuite XA, YA, ZA, LA, MA en fonction du temps à l'aide des cinq équations qui précèdent, et le problème est ainsi résolu dans son ensemble.

L'équation différentielle en α s'écrit, en posant ge = g. cos β, où le cas β = π/2 (c'est-à-dire zg vertical) est exclu, et ω2 = mgea/C, où ω est la pulsation et C le moment d'inertie de (S) par rapport à Oz :

On voit que α″0 = − ω2 sin α0 ne peut être nul que si α0 est de sinus nul. Si α′0 = 0, α0 = 0 correspond à un équilibre stable et α0 = π correspond à un équilibre instable. Par intégration, on obtient une équation où les variables se séparent :

ou :

Excluant les cas d'équilibre où α′ ≡ 0, on voit que ε = + 1 ou − 1 (ε étant du signe de α′0 si α′0 n'est pas nul et du signe de α0″ si α′0 = 0). La fonction t(α) est donnée par une intégrale elliptique.

L'expression cos α − cos α0 + α′02/2 ω2 doit être positive ; si α′02 > 2 ω2(1 + cos α0), cette expression ne s'annule pour aucune valeur de α, c'est-à-dire que α′ reste du même signe au cours du temps : α varie de manière monotone (croissante ou décroissante) et le solide (S) est animé d'un mouvement révolutif qui n'est pas concerné par cette étude ; si α′02 < 2ω2(1 + cos α0), on peut au contraire poser :

et α reste compris entre − α1 et + α1 ; la fonction α(t) est alors périodique et de période T telle que :

On voit que la période des oscillations du pendule (S) dépend de l'amplitude α1 ; on peut, par développement en série, obtenir l'expression suivante de la période :[...]

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Écrit par

  • : professeur au Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Pour citer cet article

Michel CAZIN. PENDULES & MOUVEMENTS PENDULAIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Oscillations synchrones - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oscillations synchrones

Pendule d'Euler - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pendule d'Euler

Pendule double - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pendule double

Autres références

  • CHAOS, physique

    • Écrit par Pierre BERGÉ, Monique DUBOIS
    • 3 388 mots
    • 6 médias
    ...cet espace est le lieu des points correspondant aux valeurs prises par les variables à chaque instant. Ainsi l'espace des phases relatif au mouvement dupendule est un plan dont les coordonnées (variables) sont la position et la vitesse et dans lequel la trajectoire dynamique est une boucle fermée.
  • FOUCAULT LÉON (1819-1868)

    • Écrit par Cyril VERDET
    • 990 mots
    • 1 média

    Léon Foucault, physicien français, a mis son sens pratique et son ingéniosité au service de la physique expérimentale notamment dans les domaines de l’optique, de la mécanique et de l’électrodynamique. Son nom, qui figure parmi les soixante-douze inscrits sur la tour Eiffel, est notamment associé...

  • GRAVIMÉTRIE

    • Écrit par Jean GOGUEL
    • 6 129 mots
    • 2 médias
    La théorie newtonienne de la gravitation prévoyant des variations de l'intensité de la pesanteur selon les lieux, l'observation du pendule apparaissait comme la manière la plus simple de les mettre en évidence.
  • HORLOGERIE

    • Écrit par Claude ATTINGER, André BEYNER
    • 7 798 mots
    • 18 médias
    Les solutions trouvées pour réduire l'influence des facteurs extérieurs diffèrent selon qu'il s'agit du pendule ou du système balancier-spiral.
  • Afficher les 8 références

Voir aussi