Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ORCHESTRE

Structure de l'orchestre classique

Classique ou romantique ?

L'orchestre symphonique classique d'aujourd'hui devrait plutôt être nommé, depuis Berlioz et Wagner, orchestre romantique. En effet, l'orchestre utilisé par Haydn, Mozart et même Beethoven, comparé à celui de Berlioz, Wagner ou Debussy, a un effectif relativement réduit. Il est d'usage, pour décrire cet orchestre romantique, de répartir les instruments en quatre grandes familles : des instruments à vent en bois, ou groupe des bois (dénomination d'ailleurs impropre car, depuis très longtemps, les flûtes sont construites en métal), des instruments à vent en cuivre, celle des instruments à percussion et celle des cordes. Jusqu'au début du xxe siècle, on a travaillé à compléter, à l'intérieur de chaque famille, les différents pupitres d'instruments afin d'essayer de représenter chaque timbre par une série d'instruments embrassant la plus grande échelle sonore possible. Le pupitre des flûtes s'est enrichi de la petite flûte (ou piccolo), jouant à l'octave aiguë de la flûte normale, et de la flûte en sol, jouant une quarte plus bas ; celui des clarinettes, de la petite clarinette en mi bémol, plus haute, de la clarinette basse, et même de la clarinette contrebasse. D'une manière un peu schématique, on rend souvent compte de l'effectif et des moyens d'un orchestre en disant qu'il est « par deux », « par trois », ou « par quatre », ce qui signifie que les représentants de certains pupitres, notamment les flûtes, les hautbois, les clarinettes et les bassons, sont au nombre de deux, trois ou quatre. Il en résulte que, pour équilibrer la sonorité des instruments à vent, il est nécessaire d'avoir un nombre plus ou moins élevé d'instruments à archets. Dans la famille des cuivres, les cors, instruments dont la tessiture est très étendue, sont traditionnellement au nombre de quatre, le premier et le troisième cors étant spécialisés dans les notes aiguës, les deuxième et quatrième cors dans les notes graves. En plus des familles instrumentales déjà énumérées, il faut ajouter la harpe et le piano qui, tout en étant intégrés à l'orchestre, gardent leurs caractères propres.

Clarinette contrebasse : exemple sonore (1) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clarinette contrebasse : exemple sonore (1)

Orchestre - crédits : Encyclopædia Universalis France

Orchestre

Instruments utilisés - crédits : Encyclopædia Universalis France

Instruments utilisés

Le tableau donne une idée de l'évolution de l'orchestre symphonique depuis Haydn et Mozart jusqu'à Messiaen. Il faut remarquer que le modeste effectif demandé par Haydn ou Mozart correspond à ce que, au xxe siècle, nous appelons parfois un orchestre « de chambre » S'il existe effectivement des orchestres conformes à ce que souhaitait Berlioz, il est inutile de dire que celui qui était seulement « rêvé » par ce dernier est complètement utopique, surtout si l'on considère le nombre invraisemblable de harpes et de pianos.

Il arrive que l'on utilise seulement soit la famille des cordes, soit celle des vents (bois plus cuivres), soit même celle des cuivres seuls. L'orchestre à cordes est généralement composé de 12 à 30 musiciens. On rencontre assez fréquemment l'effectif suivant : 8 premiers violons, 6 seconds violons, 4 altos, 4 violoncelles et 2 contrebasses. Pour constituer un orchestre d'harmonie, il est d'usage d'ajouter, aux instruments à vent habituellement présents dans l'orchestre symphonique, un certain nombre de familles entières d'instruments qui, en d'autres cas, sont utilisés assez exceptionnellement (cornets, bugles, saxophones). Quand on limite aux cuivres les instruments employés, l'orchestre ainsi composé s'appelle une fanfare. Les musiques militaires réunissent une harmonie et une fanfare.

Mais les conceptions modernes et l'imagination des compositeurs ont fait éclater la notion traditionnelle de l'orchestre. Alors qu'il semblait que les associations instrumentales devaient se faire, presque systématiquement,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris

Classification

Pour citer cet article

Michel PHILIPPOT. ORCHESTRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Clarinette basse : exemple sonore (1) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clarinette basse : exemple sonore (1)

Clarinette basse : exemple sonore (2) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clarinette basse : exemple sonore (2)

Clarinette contrebasse : exemple sonore (1) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clarinette contrebasse : exemple sonore (1)

Autres références

  • BASIE WILLIAM dit COUNT (1904-1984)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 871 mots
    • 1 média
    ...Rushing. L'année suivante, en compagnie d'une partie des musiciens de l'orchestre, il rejoint la formation de Bennie Moten. À la mort de celui-ci, en 1935, il fonde son premier orchestre. Le célèbre critique John Hammond le distingue et le fait engager au Grand Terrace Café de Chicago. L'ensemble se produit...
  • BBC ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA

    • Écrit par Alain PÂRIS
    • 618 mots
    • 1 média

    Fondé à Londres en 1930 pour donner des concerts diffusés en direct sur l'antenne de la B.B.C., l'Orchestre symphonique de la B.B.C. (B.B.C. Symphony Orchestra) voit son profil d'activité se diversifier avec l'essor du disque, et il commence à donner régulièrement des concerts publics...

  • BERLIN ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE

    • Écrit par Alain PÂRIS
    • 1 289 mots
    • 4 médias

    Fondé en 1882, l'Orchestre philharmonique de Berlin (Berliner Philharmonisches Orchester) a toujours été considéré comme l'une des meilleures et des plus prestigieuses formations symphoniques du monde. Son homogénéité, l'élan collectif qui s'en dégage reflètent dans ce qu'elle a de plus fort...

  • BOLLING CLAUDE (1930-2020)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 685 mots

    Pianiste, compositeur et chef d’orchestre, Claude Bolling se jouait des frontières qui séparent, en Europe, œuvres classiques, jazz, chanson et musique de film. Il aura été l’un des ultimes défenseurs du mainstream, c’est-à-dire de l’ère du swing.

    Né le 10 avril 1930 à Cannes, Claude...

  • Afficher les 61 références

Voir aussi