Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NUTRITION ARTIFICIELLE

Nutrition artificielle par voie veineuse : nutrition parentérale

Indiquée lorsque la nutrition orale et entérale est impossible, la nutrition parentérale constitue un véritable « intestin artificiel » permettant de suppléer de façon transitoire ou parfois très prolongée la fonction d'un intestin grêle défaillant ou absent.

Le concept même de nutrition veineuse peut être retrouvé dans les documents les plus anciens : pour Galien (Cor., iv, 7), « toutes les parties du corps tirent leur nourriture des veines qui naissent de la veine cave ; celle-ci la puise dans les veines du foie, qui la tirent, elles, des veines qui vont aux portes du foie, ces veines-là prennent à l'estomac et aux intestins, enfin, vu qu'aucune partie ne peut fournir de nourriture à l'estomac, l'animal doit remplir ce viscère de matériaux tirés du dehors. L'homme prend ses aliments au moment où l'estomac en éprouve le besoin »... La première notion d'infusion intraveineuse remonte à 1656 lorsque sir Christopher Wren étudiait expérimentalement les effets de l'injection de nutriments et de médicaments dans les veines de chiens. Les premières administrations parentérales de nutriments énergétiques chez l'homme datent de la fin du xixe siècle. Mais il y a loin de la simple perfusion veineuse périphérique de sucre, de sel, d'hydrolysat de protéines ou même de lipides pendant quelques jours aux techniques actuelles de nutrition parentérale prolongée à l'hôpital ou à domicile. Les progrès récents concernent la sécurité technique de délivrance des nutriments, la meilleure connaissance du métabolisme protéino-énergétique du malade en assistance nutritive, l'amélioration de la qualité de vie des patients grâce à la nutrition parentérale nocturne et au traitement à domicile des sujets candidats à une nutrition de très longue durée.

Nutrition artificielle : accès veineux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nutrition artificielle : accès veineux

L'apport des nutriments se fait, dans la grande majorité des cas, dans le réseau veineux profond : la nutrition veineuse périphérique est nécessairement de durée limitée. Le site le plus utilisé est la terminaison de la veine cave supérieure, à sa jonction avec l'oreillette droite : pour ce faire, un cathéter souple (en élastomère de silicone) et de petit calibre (donc parfaitement toléré par la paroi veineuse) est introduit, sous anesthésie locale ou générale et avec une asepsie chirurgicale rigoureuse, par une veine de la base du cou ou par une veine sous-clavière, et est poussé vers la veine cave. L'entrée veineuse du cathéter est protégée du contact extérieur (donc de l'infection) par un trajet sous-cutané qui l'amène, généralement, de la base du cou à la partie moyenne du thorax où il ressort sous la peau. Au cathéter traditionnel peut être préféré un système d'accès veineux totalement implantable, c'est-à-dire un cathéter siliconé à implantation jugulaire interne relié à une chambre totalement implatable fixée dans le tissu cellulaire sous-cutané, à l'aponévrose du grand pectoral. La chambre implantable peut être ponctionnée par voie percutanée tout en conservant son étanchéité (chambre limitée à son pôle supérieur par une membrane en silicone perforable, mais auto-obturable). Enfin, une communication (fistule) dans le système vasculaire périphérique entre une artère et une veine, soit directement, soit par l'intermédiaire d'une prothèse permet d'obtenir chez l'enfant d'intéressants résultats, et est proche de celle qui est utilisée en hémodialyse.

Apports nutritionnels en nutrition parentérale

La mise en route d'une nutrition parentérale implique une bonne connaissance des aspects qualitatifs et quantitatifs des apports en matière de nutriments énergétiques, azote, minéraux, vitamines, électrolytes et oligo-éléments.

Nutriments énergétiques. Ils sont représentés[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de gastro-entérologie, chef de service de gastro-entérologie et d'assistance nutritive au C.H.U. de Poitiers

Classification

Pour citer cet article

Claude MATUCHANSKY. NUTRITION ARTIFICIELLE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Nutriments apportés par voie parentérale ou latérale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nutriments apportés par voie parentérale ou latérale

Voies parentérales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Voies parentérales

Nutrition artificielle : accès veineux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nutrition artificielle : accès veineux

Autres références

  • DÉNUTRITION

    • Écrit par Jean TRÉMOLIÈRES
    • 3 905 mots
    L'alimentation parentérale n'est qu'une méthode alimentaire d'exception. Elle est en effet difficile à réaliser et généralement insuffisante. Il convient donc de la réserver aux cas où l'alimentation par voie digestive est absolument impossible, car celle-ci, si difficile soit-elle à faire accepter...
  • THÉRAPEUTIQUE - Réanimation

    • Écrit par Maurice GOULON, François NOUAILHAT
    • 3 614 mots
    Les apports nutritionnels doivent être élevés pour éviter le catabolisme tissulaire ; quand la voie orale est impossible, on procède soit par sonde gastrique, soit par perfusions veineuses continues. Il faut surveiller les apports par sonde gastrique chez les malades qui ne sont ni intubés, ni trachéotomisés,...

Voir aussi