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NOVALIS (1772-1801)

Le roman inachevé

>« Le roman doit être poésie de part en part », écrit Novalis. Poésie, par le héros, Heinrich von Ofterdingen, qui ne conserve de son homonyme troubadour que peu de chose, hors les récits de guerres saintes et de chevaliers. Poésie, de par cette volonté de l'auteur d'en faire un « Anti-Meister », un antiroman de formation à la manière de Goethe. Car si Wilhelm Meister « devenait » quelqu'un, Heinrich n'aspire qu'à rester un poète, n'aspire qu'à la métamorphose finale, que nous ne connaissons que grâce au canevas de Ludwig Tieck, fort sujet à caution. Car cette recherche de la Fleur bleue rêvée au commencement de la partie terrestre du roman devait s'achever sur la transfiguration de Mathilde, qui est la Fleur bleue, et de l'Univers tout entier. Auparavant ont été traversés les mondes divers de la révélation romantique. « Le pays de la poésie, l'Orient romantique, vous a salué de sa douce mélancolie ; la guerre vous a dit sa sauvage splendeur et vous avez rencontré la nature et l'histoire sous les traits d'un vieillard et d'un mineur. » « Vous oubliez le meilleur, répond Heinrich à ces paroles de son maître Klingsohr, l'apparition de l'amour. » Si certaines clefs nous sont dévoilées, si le livre feuilleté par Heinrich se trouve réalisé dans ses moindres détails, il reste que, malgré un dernier mouvement à cette symphonie inachevée, de la main de Tieck, le lecteur cherche irrésistiblement dans le Journal, dans les fragments quelques lueurs que Novalis lui-même livre sur ce dernier roman qui est une manière de testament.

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Pour citer cet article

Catherine KOENIG. NOVALIS (1772-1801) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Novalis - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Novalis

Autres références

  • ALLEMANDES (LANGUE ET LITTÉRATURES) - Littératures

    • Écrit par Nicole BARY, Claude DAVID, Claude LECOUTEUX, Étienne MAZINGUE, Claude PORCELL
    • 24 585 mots
    • 29 médias
    Lorsque paraissent en 1795 Les Années d'apprentissage, tout le monde salue d'abord ce roman comme la Bible des temps nouveaux. Jusqu'au moment où Novalis (1772-1801) le dénonce comme un nouveau Candide, hostile à la poésie. La sagesse temporelle du livre négligeait selon lui l'essentiel : la vie...
  • ATHENÄUM, revue littéraire

    • Écrit par Pierre GRAPPIN
    • 768 mots
    • 1 média

    La singularité de la revue Athenäum, qui a paru de 1798 à 1800, est d'avoir été constituée expressément pour servir d'organe à une école littéraire en cours de formation, celle des romantiques allemands du groupe d'Iéna. C'est là, autour des frères August et ...

  • ROMANTISME

    • Écrit par Henri PEYRE, Henri ZERNER
    • 22 170 mots
    • 24 médias
    ...plusieurs philosophes du xviiie siècle y ont souscrit, mais ce n'est qu'avec le romantisme qu'elle prend sa forme généralisée. Schlegel et Novalis ont formulé à ce sujet un grand nombre de propositions qui ne semblent pas seulement des réflexions, mais des expériences très audacieuses au cours...
  • HEINRICH VON OFTERDINGEN (XIIIe s.)

    • Écrit par Pierre SERVANT
    • 582 mots

    C'est grâce à Novalis que le nom de Heinrich von Ofterdingen a gardé aujourd'hui toute sa puissance d'évocation ; comme il veut répliquer par un roman poétique au Wilhelm Meister de Goethe, qu'il juge trop réaliste et bourgeois, ce romantique de la première génération choisit...

  • Afficher les 9 références

Voir aussi