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NOVALIS (1772-1801)

Les aphorismes

Ces quatre années qui lui restent à vivre, Novalis les passe dans les salons d'Iéna, s'abreuvant à une source gigantesque d'informations aussi diverses que l'alchimie, la philosophie de la nature, la physique, la chimie. Les fragments qui naissent de cette réflexion sont souvent plus achevés que le roman, destinés qu'ils sont à être cette « nouvelle bible » dont rêvait l'auteur. L'homme est le centre de cette somme romantique de toutes les connaissances, conçue selon le principe suivant : « Tout doit être encyclopédisé. » On y note déjà les jalons du futur roman, des pensées auxquelles manque encore la perfection du vers ou l'élaboration du roman. Ainsi, cette conviction maintes fois reprise par Novalis : « Nous ne nous comprendrons jamais tout à fait, mais nous pouvons et pourrons faire beaucoup mieux que de nous comprendre. » Ou encore ce fragment qui fait mieux saisir chez le poète cet étrange épanchement de la vie dans la mort, du jour dans la nuit : « La vie est le début de la mort. La vie n'existe qu'en fonction de la mort. La mort est achèvement et commencement à la fois, séparation et union plus étroite avec soi-même. » Plus rarement, Novalis fait une allusion, souvent voilée, à Sophie : « Tout objet aimé est le centre d'un paradis. » Formules lapidaires sans lien aucun ? Certes non, si l'on se réfère aux éditions dûment annotées et dont le classement restitue la logique profonde. Plutôt prélude d'une œuvre dont Novalis connaissait l'extrême dispersion : ne note-t-il pas dans le Journal : « Il faut que j'apprenne à achever, à parfaire, à mettre une œuvre au net » ?

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Pour citer cet article

Catherine KOENIG. NOVALIS (1772-1801) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Novalis - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Novalis

Autres références

  • ALLEMANDES (LANGUE ET LITTÉRATURES) - Littératures

    • Écrit par Nicole BARY, Claude DAVID, Claude LECOUTEUX, Étienne MAZINGUE, Claude PORCELL
    • 24 585 mots
    • 29 médias
    Lorsque paraissent en 1795 Les Années d'apprentissage, tout le monde salue d'abord ce roman comme la Bible des temps nouveaux. Jusqu'au moment où Novalis (1772-1801) le dénonce comme un nouveau Candide, hostile à la poésie. La sagesse temporelle du livre négligeait selon lui l'essentiel : la vie...
  • ATHENÄUM, revue littéraire

    • Écrit par Pierre GRAPPIN
    • 768 mots
    • 1 média

    La singularité de la revue Athenäum, qui a paru de 1798 à 1800, est d'avoir été constituée expressément pour servir d'organe à une école littéraire en cours de formation, celle des romantiques allemands du groupe d'Iéna. C'est là, autour des frères August et ...

  • ROMANTISME

    • Écrit par Henri PEYRE, Henri ZERNER
    • 22 170 mots
    • 24 médias
    ...plusieurs philosophes du xviiie siècle y ont souscrit, mais ce n'est qu'avec le romantisme qu'elle prend sa forme généralisée. Schlegel et Novalis ont formulé à ce sujet un grand nombre de propositions qui ne semblent pas seulement des réflexions, mais des expériences très audacieuses au cours...
  • HEINRICH VON OFTERDINGEN (XIIIe s.)

    • Écrit par Pierre SERVANT
    • 582 mots

    C'est grâce à Novalis que le nom de Heinrich von Ofterdingen a gardé aujourd'hui toute sa puissance d'évocation ; comme il veut répliquer par un roman poétique au Wilhelm Meister de Goethe, qu'il juge trop réaliste et bourgeois, ce romantique de la première génération choisit...

  • Afficher les 9 références

Voir aussi