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NIGER, fleuve

Le Niger, troisième plus long fleuve d'Afrique (4 200 km) après le Nil et le Congo, dispose d'un bassin de 2 274 000 kilomètres carrés. Malgré sa navigabilité et sa situation centrale au Mali et au Nigeria, il ne constitue pas l'axe majeur espéré. Plus de 100 millions de personnes comptent cependant sur lui pour subvenir à leurs besoins. En marge de l'Afrique utile depuis le xve siècle, il redevient une ressource d'autant plus recherchée que ses abords et ses deux deltas étaient sous-peuplés et sous-aménagés. L'exploitation de son potentiel mobilise tous les acteurs locaux et extérieurs, générant même des conflits qui justifient la nécessité de rester attentif aux déséquilibres qui l'affectent (dont, parmi eux, les aléas climatiques).

Un potentiel peu valorisé

Contrôle de l'eau et ensoleillement important auraient pu permettre une culture permanente dans les deltas si des États efficaces avaient existé. L'utilisation des eaux du Niger se limite donc à la navigation en pirogues, à la pêche pratiquée par des ethnies spécialisées dans cette activité et à quelques cultures. Pour le transport, le fleuve est concurrencé partout par la route. Des voies ferrées insuffisantes, à l'exploitation chaotique, n'ont pu s'imposer. Le fleuve est toutefois navigable une partie de l'année sur 3 177 kilomètres et d'importantes potentialités restent sous-exploitées. L'existence de terres considérées comme neuves, sans pour autant être libres de droits d'usage et fonciers, n'a pas manqué d'attirer l'intérêt de colons et d'autorités soucieuses de rééquilibrer un développement qui, au Nigeria par exemple, est trop concentré sur les côtes.

L'Office du Niger fut créé par le pouvoir colonial en 1932 pour aménager plus d'un million d'hectares, dans ce qui était alors l'Afrique occidentale française. Avec le barrage de Markala (ou Sansanding), édifié en 1947, 55 000 hectares seulement furent irrigués au Mali. Opération hors de prix si l'on y inclut la réhabilitation du système depuis 1982, et les résultats obtenus dans l'approvisionnement en riz et sucre, sans que les paysans installés y trouvent toujours un intérêt. Au Nigeria furent édifiés trois barrages (Kainji construit en 1969, Jebba en 1985 et Shiroro en 1990). Transport fluvial et périmètres irrigués en ont bénéficié. D'autres sont prévus, à Zungeru au Nigeria et à Kandadji au Niger.

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Écrit par

  • : ancien directeur de recherche I.R.D., professeur associé à l'Institut de coopération au développement économique et social, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Georges COURADE. NIGER, fleuve [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    ...kilomètres, qui modifie localement le climat et, en retenant les limons, a des incidences sur l'agriculture de la basse Égypte et l'hydrologie du delta. Sur le Niger, le profil presque plat du fleuve à la sortie du delta intérieur se brise aux rapides de Tosaye et d'Ansongo (Mali) ; plus en aval, ceux de Kainji...
  • ASKIA MOHAMMED (1443-1538) empereur du Songhaï (1493-1529)

    • Écrit par Alfred FIERRO
    • 366 mots

    À peine Sonni Ali est-il mort (1492) que l'empire Songhaï connaît un changement de dynastie. Son fils, Sonni Baro, est évincé par la faction pro-islamique de son armée dès 1493. L'empereur, Mohammed Silla ou Touré, prend le titre d'askia et fonde une nouvelle dynastie. Il adopte une politique d'islamisation,...

  • BAMAKO

    • Écrit par François BOST
    • 555 mots
    • 1 média

    Capitale du Mali (du bambaraBammakô qui signifie le « marigot du caïman »), Bamako a été fondée à la fin du xvie siècle, sur la rive gauche du fleuve Niger. Longtemps gros village fortifié où se tenait un important marché (bétail, cola, sel, riz), la ville connaît un vigoureux essor commercial...

  • BURKINA FASO

    • Écrit par Universalis, Michel IZARD, René OTAYEK, Jean-Fabien STECK
    • 7 432 mots
    • 5 médias
    ...de choix des chefs de canton. Après la période des recrutements militaires de la guerre de 1914-1918 vient le temps des recrutements de main-d'œuvre : le projet de création d'un Office du Niger, chargé de la mise en valeur du delta intérieur du fleuve (Mali actuel, région de Ségou) et les besoins en main-d'œuvre...
  • Afficher les 14 références

Voir aussi