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MONOTHÉISME

Le monothéisme chrétien

Le Nouveau Testament reprend à son compte le monothéisme de l'Ancien Testament comme un élément traditionnel (cf. Marc, xii, 29, où Jésus cite le Shema ; I Cor., viii, 4 ; Jacq., ii, 19 ; I Tim., ii, 5). On y retrouve les anciennes formules : « Dieu des pères » (Actes, iii, 13 ; v, 30) ; « Dieu d'Israël » (Matth., xv, 31 ; Luc, i, 68 ; Jean, viii, 41 ; Actes, xiii, 17 ; Hébr., xi, 6) ; « Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob » (Actes, iii, 13 ; vii, 32 ; Matth., xxii, 32 ; Marc, xii, 36 ; Luc, xx, 37).

La confession de foi monothéiste est une évidence pour les premiers chrétiens, mais leur sens de Dieu se vérifie à la manière dont ils rejettent les idoles (II Cor., vi, 16) ou bien Mammon (Matth., vi, 24) ou les puissances du cosmos (Gal., iv, 8-9). Comme dans le judaïsme postérieur, on trouve dans le Nouveau Testament un certain dualisme, surtout chez saint Jean et chez saint Paul. Satan est le prince de ce monde (Jean, xii, 31), le dieu de ce monde (II Cor., iv, 4) et le seigneur du royaume des démons (I Jean, iii, 8). En enlevant son pouvoir au prince de ce monde, le Christ ne compromet pas le monothéisme, il le consolide plutôt. Comme fils de Dieu, le Christ a les attributs et les pouvoirs de Dieu même. Il est le mandataire de Dieu, mais il ne le supplante pas. Il ne met pas en question l'unicité et la monarchie de Dieu, car il n'existe comme fils que dans sa dépendance et son appartenance absolue au Père.

Enfin, le monothéisme israélite trouve son accomplissement ultime dans la confession trinitaire (cf. Matth., xxviii, 19) d'un Être divin unique en une pluralité de personnes. Loin de compromettre l'unité et l'unicité de Dieu, la révélation chrétienne du mystère trinitaire invite à ne pas comprendre le monothéisme dans un sens purement ontologique et spéculatif. L'unité du Dieu vivant est autre chose que l'identité de l'Être absolu comme fondement des étants.

— Claude GEFFRÉ

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Pour citer cet article

Claude GEFFRÉ. MONOTHÉISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABRAHAM

    • Écrit par René Samuel SIRAT
    • 868 mots
    Abraham est une figure centrale dans les trois religions monothéistes. Le Midrash (commentaire traditionnel juif de la Bible) nous relate avec force détails la vie du patriarche : on le voit briser les idoles de son père Terah, résister à la tyrannie de Nemrod, être sauvé miraculeusement de la fournaise...
  • ANIMISME

    • Écrit par Mircea ELIADE, Nicole SINDZINGRE
    • 4 102 mots
    Finalement, on est arrivé au monothéisme par plusieurs voies. Par exemple, en donnant la suprématie à l'un des dieux du polythéisme ; ou bien en élaborant un panthéon d'après le modèle de l'organisation politique, où le rôle du roi fut dévolu à un des dieux ; ou encore en imaginant l'univers animé par...
  • ARIANISME

    • Écrit par Michel MESLIN
    • 2 439 mots
    ...été engendré par le Père. Dieu second, il occupe une place intermédiaire entre le Dieu le plus transcendant et la création. Ainsi, Arius, aboutit à un monothéisme strict. Mais son Dieu unique, inconnu, inconnaissable, infini, immuable, sans commencement ni origine et qui ne peut communiquer avec le cosmos...
  • ĀRYA-SAMĀJ

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 729 mots

    Expression sanskrite qui veut dire « Société aryenne », Ārya-Samāj désigne un des mouvements réformateurs les plus originaux qui se manifestèrent au xixe siècle à l'intérieur de l'hindouisme. Son fondateur, Mūla Shankar, qui prit plus tard le nom de Dayānanda Sarasvatī (1824-1883),...

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Voir aussi