MOKṢA
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Dans l'hindouisme, le terme sanskrit mokṣa, ou moksha (« libération »), désigne la délivrance ultime par laquelle se trouve brisé tout lien avec le cycle des renaissances. En principe, le mokṣa n'est possible que par la mort, mais certains pensent qu'il peut s'obtenir au cours de la vie, quand on adopte l'état du « renonçant solitaire », devenant ainsi un « délivré vivant » (jīvana-mukta). Le mokṣa apparaît alors comme la quatrième étape de la vie, celle qui vient après la réalisation des trois buts védiques de l'existence (devoir, profit, plaisir) ou à la suite des trois autres stades d'étudiant, de chef de famille et d'ermite.
Les bouddhistes connaissent la délivrance surtout sous le nom de vimukti ou vimokṣa. Pour le bouddhisme primitif, c'est l'arrêt de la douleur. Le but de l'arhat est de mettre fin au cycle infernal des naissances et des morts dans ce monde et d'aboutir enfin au nirvâna. Le bouddhisme du Grand Véhicule va substituer à l'idéal de l'arhat celui du bodhisattva. Pour ce dernier, ce n'est plus le salut personnel qui constitue le but premier à atteindre mais, au contraire, la libération de tous les êtres, tâche que le bodhisattva va poursuivre durant de multiples existences.
— Jean-Christian COPPIETERS
Écrit par :
- Jean-Christian COPPIETERS : remisier près la Bourse de commerce de Paris
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Autres références
« MOKSA » est également traité dans :
BHIKṢU
Nom donné à ceux des hindous qui, pour obtenir la délivrance ( moksha , [ ṃoksa ], c'est-à-dire le « salut »), décident de renoncer au monde et se doivent de ne plus rien posséder qu'un bâton pour s'aider dans leur marche et un bol pour recueillir les aumônes. On les nomme encore sâdhus ( sādhu : « saint »), samnyâsins ( saṃnyāsin : « renonçant »). L'appellation de bhikshu (« mendiant ») est éga […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/bhiksu/#i_44356
BUDDHI
Le terme sanskrit « buddhi » désigne l'intelligence dans la psychologie de l'hindouisme. Selon les données traditionnelles du brahmanisme, l'homme se compose de quatre éléments qui sont autant de modalités de son être propre : le corps, la pensée, l'intelligence, l'âme. Ce dernier élément (en sanskrit, ātman : « soi ») transcende les trois autres, car il est, en fait, l'absolu ( brahman ou puru […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/buddhi/#i_44356
DVAITA
Terme qui, dans l'hindouisme, caractérise la doctrine de la dualité, par opposition à celle qui professe une sorte de monisme. La métaphysique hindoue est dominée par la problématique propre au vedānta. Ce darśana (« point de vue », « système philosophique ») s'efforce de définir les relations entre l'âme ( ātman ) et l'absolu ( brahman ). Le plus souvent, les adeptes du vedānta, s'appuyant sur de […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/dvaita/#i_44356
JÑĀNA
La réflexion philosophique indienne (tant bouddhiste qu'hindoue) est déterminée par un certain nombre de présupposés, parmi lesquels l'idée que le sujet pensant est modifié, dans sa nature même, par le type de connaissance qu'il acquiert au cours de son existence. Ainsi le salut est-il fonction de ce que l'on sait plutôt que de ce que l'on fait. L'action, en effet, est inéluctable : respirer, mang […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/jnana/#i_44356
KĀMA
Le terme sanscrit kāma couvre à peu près le même champ sémantique que le grec erôs : s'y combinent, pour former des configurations variables suivant les textes et les contextes, les notions de « désir » et de « plaisir ». Le kāma sanscrit est avant tout le désir du plaisir des sens, et plus particulièrement du plaisir sexuel. Il fait l'objet, dans la tradition indienne, d'un savoir codifié ( […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/kama/#i_44356
KARMAN
Substantif dérivé du radical sanskrit kṛ qui signifie « faire » au sens le plus large du terme, karman désigne, dès la littérature la plus ancienne de l' Inde, n'importe quel acte, mais plus particulièrement l'acte rituel, tout rite accompli selon les prescriptions des textes révélés. Comme tel, il relève du vocabulaire technique du brahmanisme classique le plus orthodoxe qui distingue les rites […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/karman/#i_44356
NIRVĀṆA ET SAṂSĀRA
Dans le chapitre « Le nirvāṇa dans les autres religions de l'Inde » : […] Le mot nirvāṇa sert aussi parfois à désigner le salut dans la littérature des autres religions de l'Inde, des diverses sectes du jainisme et de l' hindouisme ; cependant il y prend un sens différent puisque celles-ci admettent l'existence d'un principe personnel – « soi », « principe vital » ou autre – qui, étant éternel, subsiste donc dans l'état de délivrance et peut en goûter la béatitude. Ce […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/nirvana-et-samsara/#i_44356
SAINTETÉ
Dans le chapitre « Idéal de sainteté et devoir social » : […] Il semble qu'il y ait eu de tout temps en Inde des « renonçants » ( saṃnyāsin ), hommes (et même parfois femmes) se retirant loin de tout environnement humain, adonnés à la méditation, à l'ascèse yogique, pratiquant une rigoureuse chasteté, en vue de conquérir une réalité supérieure cachée derrière notre monde visible, illusoire, mirage de la māyā . Ermites forestiers ou moines errants, ils ne son […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/saintete/#i_44356
ŚVETĀMBARA
Une des deux sectes principales du jaïnisme — l'autre étant celle des digambaras — entre lesquelles, à la suite d'une dissension très ancienne (sans doute vers le ~ iii e s.), éclata un schisme définitif en 79 (en 83 selon les śvetāmbaras). Les divergences portèrent d'abord sur la question de la propriété monastique et du port du vêtement ; les digambaras, ou les « nus », soutenant que la nudité […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/svetambara/#i_44356
TANTRISME
Dans le chapitre « La question du tantrisme » : […] Le mot tantrisme – du sanskrit tantra , « trame », d'où « doctrine » et, de là, « traité enseignant cette doctrine » (que celle-ci soit ou non tantrique) – est dû aux orientalistes européens qui, vers la fin du xix e siècle, découvrirent dans des textes nommés tantras des doctrines et des pratiques différentes de celles du brahmanisme et de l'hindouisme classique issus du Veda et des Upaniṣad c […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/tantrisme/#i_44356
YOGA
Dans le chapitre « Les textes » : […] Les textes fondamentaux qui exposent l'essentiel de la doctrine appartiennent à divers genres littéraires, selon qu'ils sont tenus pour révélés par la divinité (telles la Bhagavad Gītā et les Upaniṣad) ou simplement composés par des techniciens (comme les Yoga sūtra et la Gheranda samhitā ). Le yoga, en effet, se présente pour la première fois en tant que discipline autonome dans quelques-unes de […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/yoga/#i_44356
Pour citer l’article
Jean-Christian COPPIETERS, « MOKṢA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 décembre 2019. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/moksa/