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MÉTAUX RARES

Les producteurs de métaux rares

En raison des quantités faibles mises en jeu, même avec des prix élevés, le chiffre d'affaires de chaque métal rare (valeur de la production) reste faible, de quelques millions à quelques centaines de millions de dollars en moyenne. Par exemple, il est de l'ordre de 250 millions de dollars pour l'indium (In), 270 millions de dollars pour le rhénium (Re), 700 millions de dollars pour le lithium (Li). Seuls quelques-uns, comme le cobalt (Co), le platine (Pt) et le molybdène (Mo), dépassent le milliard de dollars.

Cette faible importance économique explique non seulement pourquoi les métaux rares ont peu de visibilité, écrasés par le poids des grands métaux industriels, mais aussi pourquoi ils n'intéressent pas les grandes entreprises minières (les « majors »), autrement que comme sous-produits de leurs usines métallurgiques, dont la commercialisation ne représente qu'un apport de liquidités supplémentaire. Cela explique aussi pourquoi, hors des périodes de crises, les prix des métaux rares sont le plus souvent stables et proches de leur prix plancher.

De nombreux métaux rares sont des sous-produits de la métallurgie de métaux industriels, voire parfois même des sous-produits de sous-produits. Ainsi, le rhénium est un sous-produit du molybdène, qui est lui-même essentiellement un sous-produit du cuivre. Pour certains sous-produits, une surproduction semble inévitable à long terme, sous le double effet de la production minière croissante de métaux industriels et de la baisse régulière des teneurs. De ce fait, nombre de sous-produits vont avoir davantage d'importance dans l'économie des nouveaux projets miniers. C'est déjà le cas du cobalt pour les mines de nickel latéritique ou les mines de cuivre de la Copperbelt (Zambie et République démocratique du Congo), ou encore du molybdène pour les porphyres cuprifères des Andes.

Seules de petites sociétés minières spécialisées exploitent les mines où les métaux rares sont des coproduits ou des produits principaux. Mais, pour survivre aux périodes de faible demande où les prix sont bas, elles doivent exploiter un gisement exceptionnel de classe mondiale (c'est-à-dire de qualité exceptionnelle tant par sa taille que par sa teneur), leur permettant d'avoir une position dominante sur leur substance. Elles présentent souvent une forte intégration verticale (c'est-à-dire de l'amont minier et de la métallurgie jusqu'à la transformation aval avec l'élaboration d'alliages et se semi-produits), comme la société américaine Brush Wellman pour le béryllium ou la Companhia Brasileira de Metalurgia e Mineração (C.B.M.M.) pour le niobium.

Il peut aussi y avoir des productions artisanales plus ou moins temporaires, mais toujours très élastiques en fonction du prix. Une telle production existe, par exemple, pour le tantale dans la région des Grands Lacs en République démocratique du Congo. Celle-ci a contribué à résorber la crise de ce métal en 2000, lors de l'explosion des ventes de téléphones mobiles.

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Écrit par

  • : ingénieur géologue, économiste matières premières au Bureau de recherches géologiques et minières

Classification

Pour citer cet article

Christian HOCQUARD. MÉTAUX RARES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Liste des métaux rares - crédits : Encyclopædia Universalis France

Liste des métaux rares

Métaux et minéraux rares qualifiés de critiques par l'Union européenne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métaux et minéraux rares qualifiés de critiques par l'Union européenne

Métaux rares : la crise du palladium - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métaux rares : la crise du palladium

Voir aussi