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MÉTAUX Gisements métallifères

L'utilisation des métaux contenus dans les roches a été, dès la fin du Néolithique, une préoccupation de l'homme. La recherche des métaux natifs d'abord, des minerais ensuite, remonte donc fort loin. Plus près de nous, les Grecs et les Romains se révélèrent des exploitants habiles, et de nombreuses mines renferment des vestiges de ces époques.

Jusque vers 1930, seuls les corps minéralisés à forte teneur étaient exploitables ; c'est pourquoi les filons, riches en minerai massif, ont été les premiers étudiés. Dans le Harz comme en Cornouailles, berceaux de ces exploitations anciennes, les filons paraissent en relation avec des massifs de granite intrusifs. Les premières recherches sur la genèse des minerais, ou métallogénie, se sont appuyées sur ces observations pour conclure que les métaux, contenus dans le magma granitique, venaient de la profondeur, et qu'ils étaient distribués dans des filons autour des massifs granitiques suivant une certaine zonalité. Plus tard, quelques métallogénistes ont cherché à expliquer la formation de certains gisements, qui ne présentaient aucune relation avec des massifs granitiques ou des roches volcaniques, à l'aide de cette unique théorie ; il a fallu alors faire intervenir des processus compliqués, dont l'existence n'a jamais été prouvée.

Plus récemment, l'exploitation de gisements à faible teneur a conduit les métallogénistes à proposer d'autres théories concernant la genèse des minerais. Notamment, des concentrations dans les sédiments pourraient s'effectuer simplement quand certaines conditions de dépôt seraient réalisées.

Si la genèse des minerais est sans cesse remise en question au fur et à mesure que les connaissances se précisent et que les techniques s'améliorent, il n'en reste pas moins qu'elle n'a pas d'incidence directe dans la recherche du minerai. En effet, ce sont les faits d'observation sur les minéralisations connues qui permettent de dégager des guides et des contrôles qui conduiront, ailleurs, à découvrir du minerai neuf. Le métallogéniste devra, lui aussi, tenir compte de ces guides et contrôles dans les hypothèses génétiques qu'il proposera.

Le minerai est une roche et, comme tel, il entre dans le cycle géologique. Ainsi, il est soumis à l'érosion, et les métaux qu'il contient sont libérés, soit sous forme de particules, soit dissous. Ces métaux se retrouvent dans les couches sédimentaires et peuvent y être exploitables. Le volcanisme et le plutonisme donnent naissance, dans certains cas, à des gisements métallifères. Mais les circulations d'eau, les mouvements tectoniques, le métamorphisme et l'altération météorique n'agiront que sur des minéralisations déjà existantes pour éventuellement les concentrer.

Définitions

Un gisement, ou gîte, est l'endroit où se trouve (où gît) une substance minérale exploitable. Cet endroit est défini par ses trois coordonnées spatiales : longitude, latitude et profondeur. La substance sera, selon les cas, des métaux (gisement métallifère), du pétrole (gisement pétrolifère), de l'eau (gisement aquifère), des matériaux (gisement de barytine, fluorine, etc.), et même, par extension, des fossiles (gisement fossilifère), ou éventuellement des cristaux minéralogiques. Le minerai est exploitable quand son prix de revient est inférieur à son prix de vente. Or ce dernier, pour les métaux notamment, est très fluctuant. Ainsi, un « corps métallifère » peut devenir gisement parce que le prix de vente du métal qu'il contient a augmenté, puis redevenir corps métallifère non exploitable par suite de la baisse des cours de ce même métal.

Généralement, un métal n'est exploitable que si sa teneur dans la roche est plus forte que sa teneur moyenne dans l'écorce terrestre (ou clarke). Seul le magnésium[...]

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Pour citer cet article

Marie-José PAVILLON. MÉTAUX - Gisements métallifères [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Zonalité sédimentaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zonalité sédimentaire

Magnésite - crédits : A.Rizzi/ De Agostini/ Getty Images

Magnésite

Formes de gisements - crédits : Encyclopædia Universalis France

Formes de gisements

Autres références

  • ACIDES & BASES

    • Écrit par Yves GAUTIER, Pierre SOUCHAY
    • 12 364 mots
    • 7 médias
    Les métaux sont de même attaqués par les sels d'ammonium avec dégagement d'hydrogène :
  • AGRÉGATS, physico-chimie

    • Écrit par Jean FARGES, Rémi JULLIEN
    • 1 616 mots
    • 7 médias
    Dans un agrégat métallique suffisamment petit, les électrons de conduction ne peuvent plus sauter d'un état quantique à l'autre car la différence d'énergie entre deux états successifs (qui varie comme 1/N) devient plus grande que l'énergie thermique. Par conséquent, lorsque la valence du métal considéré...
  • ALLIAGES

    • Écrit par Jean-Claude GACHON
    • 7 362 mots
    • 5 médias

    Les alliages représentent une illustration matérielle du vieux dicton « l'union fait la force ». L'homme a toujours cherché des matériaux plus performants à l'utilisation, plus faciles à fabriquer ou à mettre en œuvre et plus économiques. Les alliages métalliques sont particulièrement...

  • ALUMINIUM

    • Écrit par Robert GADEAU, Robert GUILLOT
    • 9 636 mots
    • 19 médias

    Bien qu'il ne soit passé dans le domaine industriel qu'à la fin du xixe siècle, après la découverte par Paul Louis Toussaint Héroult et Charles Martin Hall du procédé de fabrication par électrolyse, l'aluminium est devenu le premier des métaux non ferreux. Sa légèreté, son inaltérabilité...

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Voir aussi