MÉSOPOTAMIEL'archéologie
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L'archéologie en Mésopotamie
Les premiers travaux archéologiques sur le sol mésopotamien furent menés par P. E. Botta, consul de France à Mossoul, dont les recherches à Quyundjik et à Khorsabad en 1843-1844 permirent les premières découvertes archéologiques des sites assyriens. À cette époque, on ne connaissait guère de l'Ancien Orient que ce qu'en disait la Bible. L'Anglais H. Layard, dès 1845, travaillait à Nimrud et Assur et fut remplacé en 1851 par H. Rawlinson. La rivalité franco-anglaise battait alors son plein et les consuls ou les agents politiques tenaient lieu d'archéologues. On s'intéressait surtout à la découverte des reliefs sculptés et des tablettes cunéiformes. L'architecture de briques crues fut la grande victime de ces entreprises fébriles, menées au bénéfice des grands musées européens, sous la surveillance discrète et lointaine de l'empire ottoman. Les découvertes furent sensationnelles : à Khorsabad, les grands taureaux androcéphales du palais de Sargon II, à Ninive, les reliefs d'Assurbanipal dont la belle série des chasses, orgueil du British Museum. Dans le Sud, les Anglais exploraient les tells de basse Mésopotamie (Loftus, Taylor). Dès 1877, le consul français de Bosrah, E. de Sarzec, commença l'étude de Tello d'où il rapportait au Louvre la superbe série des statues de Gudéa, révélant ainsi au monde la culture sumérienne, dont la Bible ne parlait pas.
Taureau ailé à tête humaine gardant Sargon II (721-705 av. J.-C.), à Khorsabad, Irak. Albâtre gypseux. Hauteur : 4,40 m. Époque néo-assyrienne. Musée du Louvre, Paris.
Crédits : Bridgeman Images
Statuette assise de Gudéa, prince de Lagash, dédiée au dieu Ningishzida. Diorite noire. Hauteur : 46 cm ; largeur : 33 cm, profondeur : 22,5 cm. Époque néo-sumérienne. Vers 2120 avant J.-C. Provenance : Tello (ancienne Girsu), Mésopotamie. Musée du Louvre, Paris.
Crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images
Mésopotamie : chronologie comparée avec d'autres civilisations
Chronologie comparée des civilisations mésopotamienne, égyptienne, des pays bibliques et du monde égéen.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
À la fin du xixe siècle, on entreprend sur tout le territoire mésopotamien de grandes explorations, en particulier à Babylone, Assur et Suse. La recherche se concentrait en effet sur quelques grands sites prestigieux. Les archéologues allemands, formés à l'école de l'architecture, dotèrent alors la recherche archéologique de méthodes plus assurées et menèrent à bien des dégagements minutieux. Ce fut le cas à Babylone avec R. Koldewey (1899-1917) et surtout à Assur avec W. Andrae (1903-1914). [...]
Assur, capitale de l'Assyrie (d'après W. Andrae, « Das Wiederstandene Assur », J. C. Hinrich, 1930).Le développement de cette ville, dès le IIIe millénaire, est lié au culte du dieu Assur (Ashour) et au commerce avec l'Anatolie (Turquie aujourd'hui). Au milieu du IIe...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
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Écrit par :
- Jean-Louis HUOT : professeur d'archéologie orientale à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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Pour citer l’article
Jean-Louis HUOT, « MÉSOPOTAMIE - L'archéologie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mesopotamie-l-archeologie/