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MASSIF CENTRAL

Réalités et perspectives

Sur cette terre d'élevage, les surfaces en herbe représentent 60 p. 100 de la superficie agricole. Le troupeau bovin est en augmentation régulière. En 2000, le nombre de bêtes (4 millions) a dépassé pour la première fois le nombre d'habitants de la région. En raison des quotas imposés par l'Union européenne, le secteur laitier a dû limiter sa production. Pour s'adapter à cette nouvelle donne, il a généré d'importants gains de productivité. Sans contrainte communautaire, la catégorie des vaches allaitantes est, quant à elle, en forte augmentation. L'élevage ovin reste une importante composante de l'agriculture du Massif central. Les Grands Causses possèdent quelques grandes fermes prospères grâce aux fromageries de Roquefort qui assurent un débouché au lait de brebis. Mais la filière viande connaît une baisse sensible de son activité, qui conduit à la diminution générale du cheptel ovin. Les zones de cultures ne sont pas pour autant absentes : les plaines des Limagnes, dans le département du Puy-de-Dôme, sont couvertes de céréales (blé et maïs), de colza et de betterave à sucre. Les efforts de productivité ont conduit au regroupement des exploitations agricoles et, en conséquence, à la suppression de main-d'œuvre. C'est ainsi que la population agricole ne représente plus que de 8 p. 100 de la population totale du Massif alors que le chiffre s'élevait à 12 p. 100 en 1988.

Les petites villes ne manquent pas dans le Massif central : on pourrait dénombrer plus d'une centaine de minuscules villes de 2 000 à 10 000 habitants. Ce sont, le plus souvent, des « villes-marchés », lieux de foire et de ravitaillement pour les campagnes environnantes. Mais ces petites cités souffrent de la perte de leur clientèle rurale. L'industrie est à peu près absente de ces bourgades. À un niveau supérieur, on trouve des villes moyennes dont le rayonnement régional est plus vaste. Ainsi Rodez, ou encore Aurillac : points de convergence des lignes d'autobus ou de chemins de fer régionaux, petits centres bancaires et administratifs vivant surtout d'une clientèle campagnarde.

D'autres villes ont maintenu et modernisé une vieille tradition industrielle. Celle-ci pouvait tenir à l'utilisation précoce de la force des cours d'eau, au traitement des matières premières locales (bois, laines, cuirs), à l'esprit inventif des artisans. Mazamet, ville du tissage de la laine, a su se spécialiser au bon moment dans le délainage des peaux de mouton et conserve une renommée mondiale. Saint-Junien, en Limousin, et Millau, dans l'Aveyron, fabriquent encore une bonne partie des gants de peau français mais souffrent cruellement de la concurrence étrangère. Thiers vit comme autrefois de la coutellerie et, depuis peu, des matières plastiques. Ces petites villes industrielles comptent beaucoup de petites affaires mal dégagées de l'artisanat.

Les bassins houillers, systématiquement exploités à partir de 1835-1850, ont déterminé une vie urbaine et industrielle de plus grande ampleur. Les mines, les hauts fourneaux et les aciéries ont profondément marqué la vie économique à Alès, Decazeville, Montluçon et Commentry, Le Creusot et Saint-Étienne. Mais une reconversion devint nécessaire avec l'épuisement des mines de charbon et la sidérurgie déclina avant même les grandes unités de Lorraine et du nord de la France. Il en résulta de graves crises, comme à Decazeville. Certaines villes ont réussi leur reconversion, comme Montluçon (49 900 hab. en 1982 et 41 360 en 1999), qui a développé une industrie chimique moderne (pneus Dunlop, Air Liquide) et un secteur de haute technologie (Sagem), pendant que Le Creusot se spécialisait dans les aciers fins, les turbines, les moteurs et accueillait en 2005 le pôle Nucléaire Bourgogne.

Les grandes métropoles[...]

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Écrit par

  • : professeur de géographie à l'université de Clermont-Ferrand
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et André FEL. MASSIF CENTRAL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

France : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

France : carte physique

Autres références

  • AUVERGNE

    • Écrit par Christian JAMOT
    • 2 924 mots
    • 2 médias
    L'Auvergne s'organise autour d'un couloir de plaines d'axe méridien, situé au sud du Bassin parisien et qui pénètre profondément au cœur du Massif central (Grande Limagne, Petites Limagnes, bassins tel celui d'Ambert). Ces espaces ont de tout temps constitué un ensemble de bonnes...
  • CAUSSES

    • Écrit par Jean-Paul VOLLE
    • 696 mots
    • 1 média

    Au revers des Cévennes méditerranéennes taillées en serres, les grandes tables calcaires des Causses (de 600 à 1 250 mètres d'altitude) surprennent par la nudité de leurs horizons. Les assises calcaires très épaisses de ces terres de haute solitude se sont formées au Jurassique dans une vaste dépression...

  • CÉVENNES

    • Écrit par Jean-Paul VOLLE
    • 753 mots

    Les Cévennes constituent le rebord montagneux du Massif central tombant brutalement sur l'avant-pays languedocien selon une direction nord-est - sud-ouest, du plateau volcanique des Coirons aux contreforts de la Montagne Noire. Les blocs cristallins basculés et soulevés culminent au mont Lozère (1 702...

  • CLERMONT-FERRAND

    • Écrit par Christian JAMOT
    • 972 mots
    • 1 média

    Clermont-Ferrand, métropole régionale de l'Auvergne jusqu’au 31 décembre 2015, s'est établie au contact de la plaine et de la montagne. Des villes proches pouvaient se targuer d'une même situation : Montferrand, Riom, chacune ayant ses propres atouts, le pouvoir comtal à Montferrand, celui de la...

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Voir aussi