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MASSAÏ

Masaï - crédits : brittak/ Getty Images

Masaï

Le pays massaï, allongé du nord au sud, chevauche la frontière Kenya- Tanzanie. Région montagneuse creusée par la Great Rift Valley, l'altitude y varie de 1 500 à 3 000 mètres environ. Elle est dominée par les monts Elgon, Kenya, Kilimandjaro et Meru. L'eau est rare, les pluies peu abondantes. Les Massaï, qui étaient environ 800 000 à la fin des années 1990, comportent plusieurs tribus : les Samburu, les Arusha, les Baraguyn ou Kwavi et les Ilmaasaï, et se répartissent à peu près pour moitié entre les deux États.

Village masaï - crédits : Art Wolfe/ Getty Images

Village masaï

Samburu - crédits : Christopher Arnesen/ Photodisc/ Getty Images

Samburu

La majorité des Massaï tirent leur subsistance d'une forme de pastoralisme nomade. Méprisant les étrangers – leurs voisins bantous et les Européens –, ils ont résisté longtemps à toute acculturation. Leur histoire n'est pas connue : on suppose qu'ils viennent du Nord parce qu'ils parlent le maa, une langue nilo-hamitique.

Une économie d'élevage

Les Massaï possèdent environ une dizaine de bovidés par individu, et autant de chèvres et de moutons. Lait, sang et viande constituent la base de l'alimentation, et sont les seules nourritures permises aux guerriers. Les enfants et les personnes mariées consomment aussi des haricots, du millet, du maïs, obtenus, par échange, des populations voisines. La traite des vaches est faite par les femmes ; le bétail est saigné au moyen d'une flèche à tranchant transversal, tirée dans la veine jugulaire. Il est interdit d'absorber lait et viande le même jour ; le lait peut être bu mélangé à du sang, mais il ne doit pas être bouilli.

Comme un grand nombre d'animaux sont abattus pour la boucherie, le taux naturel de reproduction ne suffit pas à la demande. Les Massaï croient que Dieu leur ayant donné tout le bétail de la terre, ils ont seuls le droit d'en posséder. Aussi la principale occupation des hommes jeunes était-elle, jadis, la guerre afin de se procurer le bétail supplémentaire. Les troupeaux sont marqués au fer rouge d'un signe qui indique le clan du propriétaire. Leur soin est confié aux jeunes garçons et aux vieillards.

Les femmes ramassent le bois et puisent l'eau, construisent les huttes de terre, chargent les ânes et les conduisent lors des déplacements, font les vêtements de peau. Elles commercent avec les tribus voisines, les hommes n'ayant avec ces dernières que des contacts belliqueux.

La chasse, peu prisée, est pratiquée occasionnellement. Seuls, le buffle et l'élan, une grande antilope, considérés comme du bétail, sont propres à la consommation. Les lions et autres prédateurs sont tués pour défendre le bétail.

Les seuls artisans spécialistes sont les forgerons, caste méprisée.

Les Arusha de Tanzanie sont des Massaï devenus agriculteurs, depuis 1830 environ. Fermiers prospères, ils n'en ont pas pour autant rejeté les valeurs des Massaï et comme eux, ils ont résisté à l'occidentalisation. Les Massaï les tolèrent mieux que les Bantous et font beaucoup d'échanges avec eux.

Bracelets massaï - crédits : Galal/ Shutterstock

Bracelets massaï

Les campements massaï forment des groupes d'une cinquantaine de huttes : les guerriers habitent des camps spéciaux manyata, où ils vivent avec leurs mères et leurs sœurs célibataires. Les « kraals » (mot d'origine sud-africaine désignant des ensembles d'habitations groupées autour d'un parc à bétail) des personnes mariées sont entourés d'une palissade qui protège, la nuit, le bétail. L'usage de chaque entrée est réservé à une famille.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Californie à Los Angeles

Classification

Pour citer cet article

Jacques MAQUET. MASSAÏ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Village masaï - crédits : Art Wolfe/ Getty Images

Village masaï

Masaï - crédits : brittak/ Getty Images

Masaï

Samburu - crédits : Christopher Arnesen/ Photodisc/ Getty Images

Samburu

Autres références

  • CLASSES D'ÂGE, anthropologie

    • Écrit par Denise PAULME
    • 2 287 mots
    • 1 média
    ...aussi dans certaines tribus des Indiens des Plaines et du Brésil. On la trouve en Inde à l'état sporadique. Un des cas les mieux connus est celui des Masaï d'Afrique orientale. Les échelons sont ici au nombre de sept : les garçons non encore initiés (ilaiyok) ; les jeunes gens ou guerriers...
  • GROUPE SOCIAL

    • Écrit par Georges BALANDIER, François CHAZEL
    • 11 404 mots
    • 1 média
    ...investies des principales fonctions sociales. C'est le cas, en Afrique orientale, des sociétés non étatiques à organisation pastorale semi-militarisée ( Masaï, par exemple). Les garçons circoncis à la même époque appartiennent à une même classe qui se constitue tous les sept ans environ ; le passage dans...
  • KENYA

    • Écrit par Bernard CALAS, Universalis, Denis Constant MARTIN, Marie-Christine MARTIN, Hervé MAUPEU
    • 13 794 mots
    • 13 médias
    ...Victoria. Les Hautes Terres de l'Ouest sont dominées d'abord par les descendants des gens de Sirikwa qui formeront l'ensemble dénommé ensuite Kalenjin. Mais ils sont bientôt menacés par l'arrivée des premières troupes massaï (Nilotiques orientaux). Au centre, des groupes bantous venus de l'Ouest, du Sud...
  • NILOTIQUES

    • Écrit par Jacques MAQUET
    • 3 654 mots
    ...pastorale. La viande n'était consommée que lorsqu'un animal était rituellement abattu. Lait et sang étaient des aliments d'usage quotidien. Comme les Masaï qui constituent l'avancée la plus méridionale des Nilotiques, parmi les populations de langues bantu, les Jie se servaient d'une flèche à pointe...

Voir aussi