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MASSAÏ

Clans et classes d'âge

Les clans patrilinéaires, au nombre de six ou de sept, divisés en sous-clans, sont dispersés dans tout le pays massaï. Pour certains auteurs, l'unité exogamique est le clan ; pour d'autres, c'est le sous-clan.

Les classes d'âge sont un élément important de l'organisation sociale massaï. À la circoncision, le garçon entre dans la première classe, celle des jeunes guerriers. L'intervalle entre les classes n'est pas régulier : à la demande des aînés, lorsque le besoin s'en fait sentir, une classe est créée au cours d'un rassemblement général ; ces aînés sont les parrains des nouveaux circoncis. Tout homme appartient pour la vie à une classe qui traverse chacun des stades marquant les grandes étapes de l'existence humaine. Les classes ont des noms qui paraissent avoir été repris de façon cyclique.

Partant de ces éléments, l'ethnologue H. A. Fosbrooke a essayé de reconstituer l'histoire tribale. Autrefois, les jeunes guerriers, organisés en compagnies sur une base territoriale, étaient astreints à un entraînement rude et soumis à une discipline sévère. Ils n'avaient pas le droit de se marier, mais celui de pratiquer l'amour libre avec des filles de leur âge, sœurs de leurs camarades. Les naissances n'étaient pas souhaitées à ce stade, et les filles enceintes devaient se faire avorter, semble-t-il. Avant le mariage, les filles subissaient la clitoridectomie. Lorsque sa classe d'âge passait au stade suivant, celui de guerrier pleinement adulte, le jeune homme avait le droit de se marier. Habituellement, il choisissait lui-même sa fiancée, bien que les unions aient été parfois arrangées par les pères. La dot consistait en quelques têtes de bovidés. La polygynie n'était limitée que par la richesse : s'il arrivait souvent qu'un homme ait deux épouses, il était rare qu'il en possédât cinq. La morale sexuelle était large, chaque homme ayant accès aux femmes de ses compagnons de classe d'âge.

Guerrier Massaï - crédits : P. Almasy/ AKG-images

Guerrier Massaï

Après une période de quatorze à vingt et un ans, le « guerrier » devenait un « aîné » ; désormais, il se rasait la tête et ne portait plus la coiffure nattée.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Californie à Los Angeles

Classification

Pour citer cet article

Jacques MAQUET. MASSAÏ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Village masaï - crédits : Art Wolfe/ Getty Images

Village masaï

Masaï - crédits : brittak/ Getty Images

Masaï

Samburu - crédits : Christopher Arnesen/ Photodisc/ Getty Images

Samburu

Autres références

  • CLASSES D'ÂGE, anthropologie

    • Écrit par Denise PAULME
    • 2 287 mots
    • 1 média
    ...aussi dans certaines tribus des Indiens des Plaines et du Brésil. On la trouve en Inde à l'état sporadique. Un des cas les mieux connus est celui des Masaï d'Afrique orientale. Les échelons sont ici au nombre de sept : les garçons non encore initiés (ilaiyok) ; les jeunes gens ou guerriers...
  • GROUPE SOCIAL

    • Écrit par Georges BALANDIER, François CHAZEL
    • 11 404 mots
    • 1 média
    ...investies des principales fonctions sociales. C'est le cas, en Afrique orientale, des sociétés non étatiques à organisation pastorale semi-militarisée ( Masaï, par exemple). Les garçons circoncis à la même époque appartiennent à une même classe qui se constitue tous les sept ans environ ; le passage dans...
  • KENYA

    • Écrit par Bernard CALAS, Universalis, Denis Constant MARTIN, Marie-Christine MARTIN, Hervé MAUPEU
    • 13 794 mots
    • 13 médias
    ...Victoria. Les Hautes Terres de l'Ouest sont dominées d'abord par les descendants des gens de Sirikwa qui formeront l'ensemble dénommé ensuite Kalenjin. Mais ils sont bientôt menacés par l'arrivée des premières troupes massaï (Nilotiques orientaux). Au centre, des groupes bantous venus de l'Ouest, du Sud...
  • NILOTIQUES

    • Écrit par Jacques MAQUET
    • 3 654 mots
    ...pastorale. La viande n'était consommée que lorsqu'un animal était rituellement abattu. Lait et sang étaient des aliments d'usage quotidien. Comme les Masaï qui constituent l'avancée la plus méridionale des Nilotiques, parmi les populations de langues bantu, les Jie se servaient d'une flèche à pointe...

Voir aussi