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KING MARTIN LUTHER (1929-1968)

Martin Luther King, 1963 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Martin Luther King, 1963

Né à Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929, Martin Luther King, de son vrai nom Michael Luther King junior, pasteur baptiste et militant, dirigea le mouvement américain pour les droits civiques du milieu des années 1950 jusqu'à son assassinat le 4 avril 1968, à Memphis (Tennessee). Son implication dans le mouvement contribuera largement à la suppression de la ségrégation légale des Noirs américains dans le Sud et quelques autres régions des États-Unis. King devient une figure nationale en fondant la Southern Christian Leadership Conference (S.C.L.C.), une organisation qui promeut l'utilisation de méthodes non violentes, telle la marche pour les droits civiques de Washington (1963). Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1964.

Années de formation

King est issu d'une famille de classe moyenne aisée, ancrée dans la tradition des pasteurs noirs du Sud : son père et son grand-père maternel sont tous deux prédicateurs baptistes. Ses parents ont reçu une éducation secondaire et son père est pasteur de la prestigieuse église baptiste Ebenezer d'Atlanta. Sa famille vit dans l'avenue Auburn, appelée « Sweet Auburn », véritable Wall Street noir. Ce quartier animé abrite en effet certaines des plus grandes et plus prospères entreprises et églises noires dans les années qui précèdent la naissance du mouvement pour les droits civiques. Le jeune Martin reçoit une éducation solide et grandit dans une grande famille attentionnée. Cette enfance protégée n'empêche cependant pas King de subir les préjugés alors très ancrés dans le Sud. Il n'oubliera jamais comment, à l'âge de six ans, l'un de ses camarades de jeu blanc annonce que ses parents ne l'autorisent plus à jouer avec lui, parce qu'ils fréquentent désormais des écoles où règne la ségrégation.

En 1944, à l'âge de quinze ans, King entre au Morehouse College d'Atlanta dans le cadre d'un programme spécial, conçu pendant la guerre pour accroître l'enrôlement militaire en admettant dans les établissements secondaires des élèves tels que King. Il a passé tout l'été précédant la rentrée dans une plantation de tabac du Connecticut. Ce séjour prolongé lui apporte sa première véritable expérience des relations raciales en dehors du Sud ségrégationniste. Il est frappé par la mixité raciale paisible qui règne dans le Nord ; son opposition à la ségrégation raciale s'en trouvera renforcée. À Morehouse, il est attiré par la médecine et le droit, mais ces domaines sont éclipsés en dernière année par sa décision de devenir ministre du culte, à la demande de son père. Le mentor de King à Morehouse n'est autre que le directeur de l'établissement, Benjamin Mays, chanteur de gospel et militant pour l'égalité raciale. Dans des discours pleins de verve, ce dernier accuse la communauté noire de complaisance face à l'oppression et pousse les églises noires à l'action sociale en critiquant leur insistance sur le seul salut dans l'au-delà plutôt que sur les injustices du monde d'ici-bas.

Diplômé de Morehouse en 1948, King passe les trois années suivantes au séminaire Crozer à Chester (Pennsylvanie), où il se familiarise avec les thèses de Gandhi sur la non-violence et avec la pensée des théologiens protestants contemporains. Il obtient son diplôme de théologie en 1951. Réputé pour ses talents oratoires, King est élu président de l'association des étudiants, composée presque exclusivement de Blancs. Il entre ensuite à l'université de Boston. Désireux de trouver un fondement solide à ses propres conceptions théologiques et éthiques, il étudie la relation de l'homme avec Dieu, comme en témoigne sa thèse de doctorat, « Comparaison de la conception de Dieu dans la pensée de Paul Tillich et d'Henry Nelson Wieman », soutenue en 1955.

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Écrit par

  • : professeur d'histoire à l'université de Rutgers, New Jersey

Classification

Pour citer cet article

David L. LEWIS. KING MARTIN LUTHER (1929-1968) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Martin Luther King, 1963 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Martin Luther King, 1963

Strong and Silent, E. Haas - crédits : Ernst Haas/ Getty Images

Strong and Silent, E. Haas

Marche pour les droits civiques, 1963 - crédits : National Archives

Marche pour les droits civiques, 1963

Autres références

  • BOYCOTTAGE

    • Écrit par Universalis, Berthold GOLDMAN
    • 4 926 mots
    • 1 média
    ...lança en 1920 une campagne de boycott des produits textiles britanniques. Instrument parfaitement licite et efficace à condition d'être massivement suivi, le boycott est repris par Martin Luther King dès la naissance du mouvement des droits civiques aux États-Unis, lorsqu'il appelle en décembre 1955 au boycott...
  • DÉSOBÉISSANCE CIVILE

    • Écrit par Christian MELLON
    • 2 261 mots
    • 2 médias
    ...Quant à la distinction entre désobéissance civile directe et désobéissance civile indirecte, on peut aisément l'illustrer par deux exemples concrets. Quand le mouvement des droits civiques de Martin Luther King, considérant comme injuste la loi qui interdit aux Noirs de fréquenter les mêmes restaurants...
  • MARCHE POUR LES DROITS CIVIQUES (28 août 1963)

    • Écrit par Christian HERMANSEN
    • 290 mots
    • 1 média

    Réunissant plus de 200 000 personnes, la « marche sur Washington pour l'emploi et la liberté » du 28 août 1963, appelée en France « marche pour les droits civiques », marque l'apogée du mouvement non violent pour les droits civiques des Noirs, cent ans après leur émancipation par ...

  • NICKEL BOYS (C. Whitehead) - Fiche de lecture

    • Écrit par Liliane KERJAN
    • 968 mots
    ...enfance pauvre chez Harriet, sa grand-mère, Elwood, élève brillant, sensible aux livres et aux textes, écoute les propos de James Baldwin, la voix de Martin Luther King, notamment son discours de 1959 sur l’intégration des enfants dans les écoles et sa « Lettre de la prison de Birmingham » de 1963. À...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi