Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SIMONEAU LÉOPOLD (1916-2006)

Par la perfection de son style et la finesse de sa sensibilité, le Canadien Léopold Simoneau appartient au cercle très étroit des ténors mozartiens qui ont marqué l'histoire du disque. Il a mené une longue carrière – dont une grande partie s'est déroulée en France – avec autant de goût que d'intelligence.

Léopold Simoneau naît le 3 mai 1916 à Saint-Flavien, dans le district de Lotbinière (province de Québec, Canada). Il étudie la musique au collège francophone de Lévis, près de Québec, et appartient au chœur de la cathédrale Saint-Patrick de Montréal. Il perfectionne sa technique de chant auprès d'Émile Larochelle, à Québec (1939), puis de Salvator Issaurel, à Montréal (1941-1944). Il fait ses premiers pas sur scène en 1943, aux Variétés-Lyriques de Montréal, sous les traits de Wilhelm Meister (Mignon d'Ambroise Thomas). Il part pour New York afin de se perfectionner auprès du grand ténor wagnérien Paul Althouse (1945-1947). Il va, à partir de 1946, se produire beaucoup aux États-Unis, notamment à l'Opéra de Central City, près de Denver (Colorado), à l'Opéra de Philadelphie et à celui de La Nouvelle-Orléans. Il épouse en 1946 la soprano colorature canadienne Pierrette Alarie, avec qui il se produira fréquemment.

Ses débuts en France – à l'Opéra-Comique, dans le rôle de Vincent (Mireille de Gounod), et à l'Opéra de Paris, avec Tamino (La Flûte enchantée de Mozart) – datent de 1949. Ces deux scènes parisiennes l'inviteront régulièrement jusqu'en 1955. Mais c'est le festival d'Aix-en-Provence qui fait de lui une véritable vedette. Il y triomphe en effet dès le début des années 1950 dans des rôles majeurs : Pylade dans Iphigénie en Tauride de Gluck sous la direction de Carlo Maria Giulini en 1952, Ottavio (Don Giovanni de Mozart), Ferrando (Così fan tutte de Mozart) et Apollo (Orfeo de Monteverdi). Le festival de Glyndebourne le réclame pour incarner Idamante dans Idomeneo de Mozart sous la baguette de l'exigeant Fritz Busch (1951-1952). En 1952, à Paris, il participe à une exécution historique d'Œdipus Rex de Stravinski sous la direction du compositeur, avec Jean Cocteau comme récitant. En 1953, il tient le rôle de Tom Rakewell lors de la première française du Rake's Progress de Stravinski, à l'Opéra-Comique de Paris. Les grandes scènes internationales l'appellent : la Scala de Milan (1952), l'Opéra de Munich (1953) et, à de nombreuses reprises, l'Opéra de Chicago (1954-1961). Le festival de Salzbourg ne saurait choisir d'autres Don Ottavio et Tamino pour des représentations qui restent légendaires, sous les directions respectives de Dimitri Mitropoulos et de George Szell, en 1956. La Staatsoper de Vienne lui ouvre enfin ses portes (1956), de même que le Teatro Colón de Buenos Aires (1959), ainsi que, bien tardivement, le Metropolitan Opera de New York (1963, dans Don Ottavio). Essentiellement mozartien jusqu'alors, son répertoire s'ouvre à Verdi (Alfredo, La Traviata), Bizet (Nadir, Les Pêcheurs de perles), Donizetti (Tonio, La Fille du régiment), Rossini (Almaviva, Le Barbier de Séville), et même Rameau (Damon, Les Indes galantes).

Le disque lui permet de fructueuses rencontres avec de grands chefs comme Hermann Scherchen, Charles Münch, Bruno Walter ou Dimitri Mitropoulos. Sa discographie renferme de somptueux trésors mozartiens – Così fan tutte avec Elisabeth Schwartzkopf et le Philharmonia sous la baguette de Herbert von Karajan (1954), La Flûte enchantée sous celle de Karl Böhm (1955), L'Enlèvement au sérail dirigé par Thomas Beecham (1956), le Requiem par Bruno Walter (1956) – ainsi qu'un idéal enregistrement des mélodies de Duparc (1958). En 1970, il cesse de chanter pour se consacrer à l'enseignement. Il joue un rôle prépondérant dans la fondation de l'Opéra de Québec, en 1971, dont il est[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Pierre BRETON. SIMONEAU LÉOPOLD (1916-2006) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALARIE PIERRETTE (1921-2011)

    • Écrit par Universalis
    • 635 mots

    La soprano colorature canadienne Pierrette Alarie accomplit sa carrière lyrique seule ou au côté de son époux, le célèbre ténor canadien Léopold Simoneau, de leur mariage, en 1946, à la mort de ce dernier, en 2006.

    Pierrette Marguerite Alarie naît le 9 novembre 1921, à Montréal (Québec),...