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OPÉRA DE MUNICH

Capitale de la Bavière, Munich s'enorgueillit de l'une des plus anciennes traditions lyriques d'Europe. L'histoire de l'opéra y commence dès 1653-1654, avec une exécution de L'Arpa festante de Giovanni Battista Maccioni, donnée à l'occasion de fiançailles princières, puis la transformation d'un ancien entrepôt de la Salvatorplatz en salle à l'italienne, premier exemple de théâtre lyrique indépendant en Allemagne. Ce Salvatortheater restera en activité jusqu'en 1799, avec pour principal titre de gloire la création de La Finta Giardiniera de Mozart, le 13 janvier 1775.

Le luxueux Residenztheater, édifié par l'architecte français François Cuvilliés en 1753, est l'écrin privilégié de l'opera seria alors en vogue, avec notamment la création d'Idomeneo de Mozart, le 29 janvier 1781. Mais en 1811 commence la construction du Nationaltheater, bâtiment dont l'aspect extérieur devient, dès 1825, celui de l'actuel Opéra de Munich. La salle, en revanche, subira encore de nombreux remaniements, jusqu'à sa destruction en 1944.

La première moitié du xixe siècle est pauvre en créations marquantes et encore très tributaire du répertoire italien, prépondérance qui ne s'infléchit qu'à partir de 1836 sous la direction du compositeur Franz Paul Lachner, excellent chef d'orchestre, défenseur avisé du répertoire allemand (Louis Spohr, Heinrich Marschner, Albert Lortzing, Carl Maria von Weber) mais aussi promoteur de véritables nouveautés (Verdi, Gounod, et même les Tannhäuser et Lohengrin de Wagner, que Lachner n'estimait guère). En 1864, l'essentiel du travail de remise à niveau musical de l'Opéra est accompli et l'accession au trône de Louis II laisse la voie libre à Richard Wagner, dont le séjour dans la ville, passablement agité, ne dépassera pas dix-huit mois. Sous les mandats successifs de Hans von Bülow, Franz Wüllner et Hermann Levi, Munich reste jusqu'aux années 1900 le principal lieu de diffusion des œuvres de Wagner, en dépit de la concurrence estivale de Bayreuth. Y prennent place les créations de Tristan und Isolde (10 juin 1865), des Maîtres Chanteurs de Nuremberg (21 juin 1868), de L'Or du Rhin (22 septembre 1869) et de La Walkyrie (26 juin 1870), mais aussi la première représentation intégrale de la Tétralogie hors Bayreuth (1878).

Évoqué très tôt, en fait dès l'arrivée de Wagner à Munich, le projet d'un théâtre spécialement consacré à son œuvre ne se concrétise qu'en 1901, avec l'ouverture du Prinzregententheater, quasi-réplique du Festspielhaus de Bayreuth. Indépendamment de sa destination première, cette nouvelle scène deviendra surtout un lieu supplémentaire pour un festival lyrique en plein essor, manifestation estivale qui présente encore aujourd'hui, chaque mois de juillet, près d'une vingtaine d'ouvrages différents.

Le tournant du siècle est marqué par le passage de Richard Strauss, natif de la ville mais dont les opéras, à l'exception des tardifs Friedenstag (1938) et Capriccio (1942), seront créés ailleurs, mais aussi par une forte renaissance mozartienne, entretenue et amplifiée par Bruno Walter, en alternance avec des périodes plus wagnériennes (Felix Mottl et Hans Knappertsbusch). En tout cas, à partir de 1910, le répertoire repose définitivement sur les trois grands noms de Mozart, Wagner et Strauss, et les grandes créations deviennent rares (Palestrina de Hans Pfitzner en 1917, Das Himmelskleid d’Ermanno Wolf-Ferrari en 1927, Der Mond de Carl Orff en 1939, Die Harmonie der Welt de Paul Hindemith en 1957...). Ni Clemens Krauss ni Wolfgang Sawallisch ne remettront ce système en cause. À l'actif toutefois de ce dernier, autre natif de Munich, la création très remarquée de Lear d'Aribert Reimann le 9 juillet 1978, et la programmation sur un[...]

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Écrit par

  • : journaliste, collaborateur des revues Opéra international, Répertoire

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Autres références

  • SAWALLISCH WOLFGANG (1923-2013)

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    Un à un, à l'ancienne, Wolfgang Sawallisch a gravi les échelons qui l'ont placé au côté des plus importants chefs d'orchestre germaniques du xxe siècle. Une direction claire et précise, ennemie des effets spectaculaires et des épanchements outrés, parvient, par la sobriété de son...