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EULER LEONHARD (1707-1783)

Leonhard Euler - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Leonhard Euler

Avec Joseph-Louis Lagrange, son émule plus jeune, Leonhard Paul Euler est l'un des deux géants mathématiques qui ont dominé la science du xviiie siècle. Ses travaux, d'une abondance inégalée, couvrent tout le champ des mathématiques, de la mécanique céleste et de la physique de son époque. Il a renouvelé l'articulation entre les secteurs mathématiques, fixé la plupart des notations du calcul infinitésimal que nous utilisons encore, développé la théorie des nombres de Fermat et systématisé la géométrie analytique de Descartes tout en l'étendant du plan à l'espace ; en mécanique et en élasticité, il a été le premier à pouvoir utiliser les développements contemporains de l'analyse (dont beaucoup lui étaient dus) en les conjuguant avec les principes de la physique newtonienne sur des bases théoriques solides.

Éléments biographiques

Né à Bâle d'un père pasteur, Paul Euler (1670-1745), qui avait étudié les mathématiques avec Jacques Bernoulli, le jeune Leonhard Euler, que son père destinait au ministère religieux, reçut une éducation très complète en théologie, langues orientales, médecine, physique, astronomie et mathématiques ; il étudia cette dernière science avec Jean Bernoulli et se lia d'amitié avec les deux fils, Nicolas et Daniel, de son maître. En 1727, il fut attiré à Saint-Pétersbourg par Nicolas et Daniel Bernoulli, pour siéger à l'Académie que l'impératrice Catherine Ire venait de fonder en 1725 ; un poste lui était offert dans la section de médecine et de physiologie. En 1730, il obtenait un poste en philosophie naturelle ; après la mort de Nicolas et le départ pour Bâle de Daniel Bernoulli en 1733, Euler se trouvait le principal mathématicien à Saint-Pétersbourg : il était déjà connu pour de nombreux ouvrages, dont un avait été primé par l'Académie des sciences de Paris en 1724 (sur la théorie des marées, prix partagé avec C. Maclaurin et D. Bernoulli). La perte de son œil droit en 1735 ne diminua pas son intense activité scientifique. À l'appel de Frédéric II, il se rendit à Berlin en 1741 pour faire partie de l'Académie de cette ville ; il n'y fut pas estimé à sa juste valeur et préféra retourner à Saint-Pétersbourg en 1766, année où il ressentit les premiers symptômes de la cataracte qui devait lui ôter l'usage de son œil gauche, malgré une opération en 1771, et le rendre aveugle pour les douze dernières années de sa vie. Sa cécité ne l'empêcha pas de continuer à travailler et à rédiger des mémoires qu'il dictait à des personnes de son entourage. Il mourut subitement en 1783, laissant derrière lui une œuvre scientifique d'une ampleur inégalée, dont le catalogue (établi par G. Eneström en 1910-1913) ne comporte pas moins de 886 titres ; ses œuvres complètes comprennent près de quatre-vingts volumes.

— Christian HOUZEL

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'université de Paris-VIII-Denis-Diderot
  • : agrégé de l'Université, membre correspondant de l'Académie internationale d'histoire des sciences

Classification

Pour citer cet article

Christian HOUZEL et Jean ITARD. EULER LEONHARD (1707-1783) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Leonhard Euler - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Leonhard Euler

Autres références

  • EULER (CONJECTURE D')

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 658 mots

    En 1769, le génial mathématicien suisse Leonhard Euler (1707-1783) proposait une conjecture généralisant le dernier théorème de Fermat. En 1966, les informaticiens américains Leon J. Lander et Thomas R. Parkin de la compagnie Aerospace à El Segundo (Californie) utilisèrent un ordinateur pour démontrer...

  • INTRODUCTIO IN ANALYSIN INFINITORUM (L. Euler)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 194 mots
    • 1 média

    C'est à l'Académie des sciences de Berlin que Leonhard Euler (1707-1783) publie en 1748 le premier des trois grands traités didactiques où il expose sa conception du calcul différentiel et intégral. L'Introductio in analysin infinitorum met au premier plan le concept de fonction...

  • THÉORIE DU MOUVEMENT DES CORPS SOLIDES OU RIGIDES (L. Euler)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 350 mots
    • 1 média

    Le mathématicien suisse Leonhard Euler (1707-1783) pose les fondements de la mécanique analytique en publiant en 1765 un volumineux ouvrage de plus de 500 pages titré Theoria motus corporumsolidorumseurigidorum (Théorie du mouvement des corps solides ou rigides). Depuis vingt-cinq ans,...

  • AIRE MINIMALE SURFACES D'

    • Écrit par Cyril ISENBERG
    • 3 358 mots
    • 20 médias
    Leonhard Euler a montré, au xviiie siècle, que la solution du premier problème était, à la condition que les anneaux fussent suffisamment proches l'un de l'autre, une caténoïde, c'est-à-dire une surface de révolution dont la méridienne est une chaînette, courbe formée par une chaîne suspendue en deux...
  • CALCUL INFINITÉSIMAL - Histoire

    • Écrit par René TATON
    • 11 465 mots
    • 3 médias
    ...mathématiciens de valeur et la féconde rivalité qui les conduisit à participer au progrès de l'ensemble des branches de l'analyse. Jean et Daniel Bernoulli, Euler, Clairaut, d'Alembert, Lagrange, Laplace et Legendre sont les principaux artisans de cette extension et de ce développement du champ du calcul infinitésimal....
  • CALCUL INFINITÉSIMAL - Calcul à plusieurs variables

    • Écrit par Georges GLAESER
    • 5 442 mots
    Les dérivées partielles apparaissent, en 1755, dans le traité Institutiones calculi differentialis d'Euler, et, en 1747, chez A.  Clairaut. Ils y ont reconnu l'outil de base du calcul différentiel à plusieurs variables. Malheureusement, cette notion est essentiellement liée au choix d'un système...
  • COMBINATOIRE ANALYSE

    • Écrit par Dominique FOATA
    • 5 426 mots
    • 2 médias
    ...nombre de modèles ont été tout particulièrement étudiés, c'est le cas des carrés latins, sans doute parce qu'un mathématicien célèbre comme Euler fit à leur sujet une conjecture malheureuse et qu'il fallut attendre 177 ans pour prouver son inexactitude. En introduisant des notions comme celle...
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Voir aussi