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BOEHME JAKOB (1575-1624)

Des disciples

En 1613, il a vendu son atelier pour tenter probablement d'infructueuses expériences alchimiques. À court de ressources, il s'est remis ensuite, sinon à la fabrication, du moins au commerce des chaussures, ce qui l'a conduit plusieurs fois à Prague. C'est là qu'il assiste aux prodromes de la guerre de Trente Ans et, dans une lettre prophétique, annonce les horreurs qu'elle va entraîner. Reprenant la plume en 1617, il compose en cinq ans une surprenante série d'écrits, notamment le traité de L'Incarnation, les Six Points, le Mystère céleste et terrestre, le De signatura, les Quatre Complexions, les Deux Testaments et le Mysterium magnum, commentaire symbolique des cinquante premiers chapitres de la Genèse. Autour de lui se groupent quelques amis fervents, dont Balthasar Walter, médecin accrédité de plusieurs princes saxons et connu comme kabbaliste. Ces « libres chrétiens », avec lesquels Boehme entretient une importante correspondance, ne pratiquent aucun rite secret et ne s'opposent à l'Église établie que pour se défendre contre des soupçons de plus en plus sévères ; il leur semble que l'expérience dont ils se nourrissent donne au contraire son vrai sens au dogme exotérique, et leur mot d'ordre aurait pu être admis par tous les mystiques orthodoxes : « Notre salut dans la vie de Jésus-Christ en nous. »

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Maurice de GANDILLAC. BOEHME JAKOB (1575-1624) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BAADER FRANZ XAVER VON (1765-1841)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 852 mots

    Théosophe allemand, qu'il serait malaisé de classer dans un système ; aussi bien aucun parti politique ou philosophique allemand ne s'est-il jamais réclamé de lui. Catholique, Franz von Baader a passé presque toute sa vie à prêcher le rapprochement avec l'Église orthodoxe, mais les théologiens officiels...

  • HAHN MICHAEL (1758-1819)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 307 mots

    Piétiste souabe, intéressant non seulement pour son influence sociologique mais aussi pour l'intérêt théosophique de ses écrits (voir Joachim Trautwein, Die Theosophie Michael Hahns und ihre Quellen, Stuttgart, 1969). Son action, distincte de celle des frères moraves, occupe une place...

  • ILLUMINISME

    • Écrit par Étienne PERROT
    • 4 970 mots
    Plus que Paracelse et que Weigel, Jacob Boehme (1575-1624) apparaît comme le père des illuministes qui, presque tous, le lisent et se réclament de son parrainage. Les thèmes exposés par lui, en particulier dans le Mysterium magnum, seront exploités par les illuministes. Comme l'a fait remarquer A....
  • ŒTINGER FRIEDRICH CHRISTOPH (1702-1782)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 752 mots

    À son époque, Œtinger apparaît comme le père de la théosophie chrétienne en Souabe. Tempérament impressionnable (il a des contacts personnels dans le royaume des esprits), de très bonne heure pieux et mystique, il se nourrit d'abord de Malebranche, puis il découvre la Cabala denudata...

Voir aussi