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MOREAU GUSTAVE (1826-1898)

Le peintre des mythes et des dieux

Orphée, G. Moreau - crédits : G. Dagli orti/ De Agostini/ Getty Images

Orphée, G. Moreau

Gustave Moreau connut brusquement la notoriété en exposant, au Salon de 1864, Œdipe et le Sphinx (Metropolitan Museum of Art, New York) que la critique confronta avec le tableau d'Ingres sur le même thème. Cette œuvre porte en elle les traits caractéristiques de la manière du peintre : sujets allégoriques choisis dans les grands cycles de la mythologie grecque et de l'histoire sainte ; attitudes hiératiques des personnages figés dans une « belle inertie » ; dureté voulue du dessin se référant volontiers à Mantegna ; paysages vertigineux empruntés à Vinci ; sens aigu de la couleur et de la matière noyé sous une profusion de détails auxquels il attribue une valeur symbolique souvent obscure. Jusqu'en 1869, Gustave Moreau participa avec régularité aux Salons avec des œuvres où s'affirmait de plus en plus l'originalité de son talent en même temps que s'exacerbaient ses obsessions mystiques : Jason et Médée (1865, musée d'Orsay, Paris), représentation de l'influence malsaine de la femme sur la destinée humaine ; Le Jeune Homme et la Mort (1865, Fogg Art Museum, Harvard University), hommage posthume à son ami Chassériau ; Orphée (1866, musée d'Orsay, Paris) qui exalte la mission du poète parmi les hommes. L'accueil glacial que la critique réserva aux tableaux présentés au Salon de 1869 (Prométhée, Jupiter et Europe, musée Gustave-Moreau) éloigna le peintre des expositions publiques pendant sept ans.

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Écrit par

  • : docteur en droit, licencié ès lettres, P.E.S. d'histoire, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, membre de la Société de l'histoire de l'art français

Classification

Pour citer cet article

Pierre-Louis MATHIEU. MOREAU GUSTAVE (1826-1898) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Sappho, G. Moreau - crédits : De Agostini

Sappho, G. Moreau

Orphée, G. Moreau - crédits : G. Dagli orti/ De Agostini/ Getty Images

Orphée, G. Moreau

<it>Dalila</it>, G. Moreau - crédits : AKG-images

Dalila, G. Moreau

Autres références

  • DEGAS EDGAR (1834-1917)

    • Écrit par Barthélémy JOBERT
    • 3 809 mots
    • 10 médias
    ...classique : travail in situ sur les modèles antiques et modernes auprès desquels s'étaient formées, et se formaient encore, des générations d'artistes. Mais il va, paradoxalement, y trouver tout autre chose, grâce à la rencontre, en 1858, de Gustave Moreau. Ce dernier, au cours de longues discussions,...
  • FAUVISME

    • Écrit par Michel HOOG
    • 4 020 mots
    • 1 média
    ...Matisse, que son âge et son autorité intellectuelle prédisposaient à jouer ce rôle, que s'est constitué le mouvement. La principale pépinière des fauves fut l'atelier de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts, où Rouault, Matisse, Marquet, Camoin, Manguin, Puy et quelques autres devaient nouer des...
  • LÉDA, iconographie

    • Écrit par Martine VASSELIN
    • 1 180 mots
    • 1 média

    Dans la Bibliothèque d'Apollodore d'Athènes (~ 180), dans l'Hélène d'Euripide, les Fables d'Hygin et les Dialogues de Lucien, on trouve plusieurs versions de la légende des amours de Zeus déguisé en cygne et de Léda, épouse du roi Tyndare de Lacédémone. Selon...

  • POMPIER, art

    • Écrit par Jacques THUILLIER
    • 4 020 mots
    • 7 médias
    ...plus traditionnelle et le primat du sujet. Il n'est pas surprenant qu'André Breton ait préfacé le livre de Ragnar von Holten, L'Art fantastique de Gustave Moreau (Paris, 1960), premier essai pour réhabiliter ce peintre longtemps regardé comme le type même du pompier, et revenu en peu d'années au rang...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi