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EIFFEL GUSTAVE (1832-1923)

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L'homme de science

C'est à la météorologie que Gustave Eiffel va d'abord rendre de grands services. Utilisant une station qui a été installée au sommet de la tour en 1890 par le Bureau central de météorologie, il effectue des relevés de température, de pression atmosphérique, de pluviosité, de vitesse et de direction des vents. Ces travaux, complétés par les observations auxquelles il procède dans des stations qui fonctionnent dans chacune des résidences privées qu’il possède – à Sèvres dans la région parisienne, à Beaulieu sur la Côte d'Azur, à Vacquey en Gironde, à Ploumanac'h en Bretagne et à Vevey en Suisse, font l'objet de nombreuses publications scientifiques.

Soufflerie Eiffel - crédits : J.-M. Seguin/ CSTB/ Laboratoire aérodynamique Eiffel

Soufflerie Eiffel

L'aérodynamique est la seconde discipline à laquelle Gustave Eiffel apporte une contribution importante. À la fin du xixe siècle, les phénomènes aérodynamiques sont mal connus et les calculs empiriques des constructeurs conduisent parfois à des accidents. L'édification de la tour elle-même a posé d'importants problèmes de stabilité, liés en particulier à la transmission aux fondations des efforts dus au vent. En 1904, Gustave Eiffel reprend des travaux sur la résistance de l'air qu'avait engagés le physicien Louis Cailletet en 1892. Inventant un dispositif expérimental original, il mène une série d'expériences sur la chute des corps lourds et étudie leur résistance à l'air en fonction de leurs formes. Ces recherches sont poursuivies à partir de 1907 dans la soufflerie que Gustave Eiffel installe au pied de la tour puis, à partir de 1912, dans son laboratoire de la rue Boileau à Paris. Elles contribuent de manière décisive au développement de l'aéronautique.

C'est enfin la télégraphie que Gustave Eiffel développe, en favorisant l'installation d'un premier appareil optique sur la troisième plate-forme de la tour. Suivront, en 1898, la réalisation, par l'industriel Eugène Ducretet et l'ingénieur Ernest Roger, d'une première liaison radioélectrique entre la tour Eiffel et le Panthéon puis, en 1904, l'installation, par le capitaine Gustave Ferrié, d'un poste de télégraphie sans fil et, enfin, en 1909, l'organisation, à la demande du Bureau des longitudes, d'un service de transmission de signaux horaires. Gustave Eiffel soutient ainsi la création d'une organisation internationale de l'heure et l'unification de la mesure du temps sur toute la Terre. Durant la Première Guerre mondiale, la station devient le poste de commandement d'un réseau d'écoute et de transmission qui couvre le territoire national et qui permet notamment au général Gallieni de réquisitionner à temps les taxis parisiens, afin de transporter les réserves pour l'offensive qui stoppera l'avance allemande.

En convertissant la tour en un lieu d'expérimentations scientifiques et en facilitant son utilisation dans un domaine aussi fondamental que la défense nationale, Gustave Eiffel lui donne une utilité et conforte, parmi les responsables de l’État et de la Ville de Paris, l’idée qu’elle ne doit pas disparaître du paysage parisien.

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Pour citer cet article

Frédéric SEITZ. EIFFEL GUSTAVE (1832-1923) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 24/01/2024

Médias

<em>Portrait de Gustave Eiffel</em>, A. Morot - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Portrait de Gustave Eiffel, A. Morot

Viaduc de Garabit, Cantal - crédits :  Arterra/ Universal Images Group/ Getty Images

Viaduc de Garabit, Cantal

Bâtiments de l’Exposition universelle de 1900 - crédits : London Stereoscopic Company/ Getty Images

Bâtiments de l’Exposition universelle de 1900

Autres références

  • EIFFEL TOUR

    • Écrit par
    • 229 mots
    • 1 média

    Œuvre emblématique de la construction métallique et symbole de Paris, la tour doit son nom à l'entrepreneur qui assuma, seul, les risques de sa mise en œuvre, Gustave Eiffel (1832-1923). Associé aux ingénieurs Maurice Kœchlin et Émile Nouguier, ainsi qu'à l'architecte Stephen Sauvestre,...

  • ARCHITECTURE (Matériaux et techniques) - Acier

    • Écrit par
    • 3 257 mots
    • 9 médias
    ...considérable des structures construites, qui, venant s'ajouter à la haute résistance de l'acier, contribue à une considérable économie de matière. La tour Eiffel, dont le poids n'excède pas celui d'un prisme d'air de même base et de même hauteur, en donne dès 1889 un magnifique exemple. Mais, malgré sa légèreté,...
  • ARCHITECTURE (Matériaux et techniques) - Fer et fonte

    • Écrit par
    • 4 357 mots
    • 6 médias
    Parmi l'infinie variété des ponts de la seconde moitié du xixe siècle, citons ceux de Gustave Eiffel. Cet ingénieur a toujours tenu compte des effets du vent ; aussi se refuse-t-il à faire appel au pont suspendu. Pour ses viaducs célèbres du Douro (Portugal) et de Garabit (France), d'une portée...
  • PATRIMOINE INDUSTRIEL (France)

    • Écrit par et
    • 6 548 mots
    • 2 médias
    ...en Institut universitaire technologique. À Cramoisy (Oise), une manufacture d'isolateurs électriques en porcelaine a été transformée en habitation. Les vastes ateliers et la halle de cuisson, attribuée àGustave Eiffel, datés de 1900 ont été reconvertis en une centaine de logements de standing.
  • PONTS

    • Écrit par
    • 12 284 mots
    • 19 médias
    ...Stephenson, avec deux portées de 140 m, est une structure tubulaire en caisson rectangulaire à âmes pleines. On peut aussi citer les constructions de Gustave Eiffel comme le pont Maria Pia à Porto, qui est un arc de 160 m d'ouverture, en 1878, le viaduc routier de Saint-André-de-Cubzac, en 1882, et le...