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GOSSEC FRANÇOIS JOSEPH GOSSÉ dit (1734-1829)

Compositeur né à Vergnies (Hainaut), Gossec arrive à Paris en 1751 et y passera toute sa vie. Dès 1753, il publie un recueil de sonates en trio, bientôt suivies de duos (op. 2), de symphonies en quatuor (op. 3), et à partir de 1759 (au moment où Haydn, son aîné de deux ans, écrit ses premières symphonies), de symphonies avec instruments à vent s'ajoutant aux cordes. Succédant à Johann Stamitz, il dirige la musique chez le fermier général La Pouplinière jusqu'à la mort de celui-ci en 1762, puis passe au service du prince de Conti (1763). Parallèlement, il fait entendre une Messe des morts conçue pour plus de deux cents exécutants (1760), et aborde, sans grand succès d'ailleurs, l'opéra-comique (Le Tonnelier, 1765) et la tragédie lyrique (Sabinus, 1774). En 1769, il prend la direction des concerts des Amateurs et, en 1773, celle du Concert spirituel, ce qui lui permettra de faire connaître à Paris des compositeurs allemands parmi lesquels : Jean- Chrétien Bach, Dittersdorf et surtout Haydn. Directeur en 1784 de l'École royale de chant fondée en marge de l'Académie royale de musique pour former le personnel de l'Opéra, il devient lors de la Révolution chef de la musique de la garde nationale et, en 1795, compte parmi les fondateurs du Conservatoire national où il enseignera la composition. Chantre plus ou moins officiel du nouveau régime, il composera, de 1789 au 18-Brumaire, un très grand nombre d'hymnes révolutionnaires, de chœurs, de marches, comme Le Chant du 14-Juillet, l'hymne À l'Être suprême ou l'hymne À l'humanité, et cette Marche lugubre qui, par ses rythmes et ses accents, a pu ne pas être étrangère à la conception de la « Marche funèbre » de la Symphonie héroïque de Beethoven, qui la connaissait. La plupart de ses symphonies (on en dénombre une cinquantaine) sont antérieures à 1789. Mais en 1809, alors qu'en France, compte tenu de l'essor du classicisme viennois, la production en ce genre a considérablement diminué, il écrit encore sa Symphonie à dix-sept parties en fa, qui ne nous est parvenue qu'en manuscrit, et dont il n'est même pas sûr qu'elle ait été exécutée à l'époque. Gossec, le plus grand symphoniste français de la seconde moitié du xviiie siècle, survécut certes à ce que représentait sa génération, mais n'en ouvrit pas moins, en particulier par son talent d'orchestrateur, la voie à de glorieux cadets comme Berlioz.

— Marc VIGNAL

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Pour citer cet article

Marc VIGNAL. GOSSEC FRANÇOIS JOSEPH GOSSÉ dit (1734-1829) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GAVINIÈS PIERRE (1728-1800)

    • Écrit par Philippe BEAUSSANT
    • 230 mots

    Né à Bordeaux, virtuose précoce du violon, Gaviniès joue dès l'âge de quatorze ans au Concert spirituel, dont il deviendra le premier violon, puis, en 1773, le codirecteur, avec Gossec et Leduc. La Révolution fera de cet ardent rousseauiste le premier professeur de violon du Conservatoire...

  • MARSEILLAISE LA

    • Écrit par Guillaume MAZEAU
    • 2 921 mots
    • 5 médias
    Harmonisée et orchestrée par Gossec quelques mois après sa création, La Marseillaise connaît beaucoup de variantes, de réinterprétations et de versions concurrentes. La plus connue d’entre elles est Le Chant du départ écrit par Marie-Joseph Chénier et composé par Étienne Méhul (1794),...
  • PERCUSSION, musique

    • Écrit par Jean GAUTHIER, Sylvio GUALDA, Paul MÉFANO
    • 5 607 mots
    • 11 médias
    Un millénaire avant J.-C., on trouve des tambours de bronze en Asie. Les gongs sont employés pour la première fois en Europe par Gossec dans sa Marche funèbre pour l'enterrement de Mirabeau... On les trouve habituellement à Java et à Bali disposés horizontalement sur un sommier de deux...

Voir aussi