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HALIMI GISÈLE (1927-2020)

Avocate française, Gisèle Halimi a été avant tout une militante et une femme engagée. Engagée, elle le fut d’abord dans la lutte anticolonialiste et contre la torture en Algérie, avant que son nom se confonde, au cours des années 1970, avec les combats féministes contre le viol et pour la dépénalisation de l’avortement.

La militante anticolonialiste

Née en 1927 à La Goulette, en Tunisie, Zeiza Gisèle Élise Taïeb est issue d'une famille judéo-arabe pauvre, peu cultivée et traditionaliste. Refusant son destin tout tracé d'épouse et de mère soumise, elle achève ses études secondaires, entre à l'université à Tunis puis, à Paris, obtient sa licence en droit qui la conduit aux barreaux de Tunis en 1949 puis de Paris, à partir de 1956. Depuis son enfance, Gisèle Halimi est marquée par un sentiment de révolte face à l'injustice. Trois parcours l'ont rendue célèbre, aimée ou détestée : un parcours d'avocate engagée, un parcours de féministe et, enfin, un parcours politique.

Sa carrière débute au moment où la revendication indépendantiste des colonies se met en mouvement. En Tunisie, Gisèle Halimi milite pour l'indépendance et, en France, elle est de ces rares avocats engagés qui dénoncent la torture contre les militants algériens du MNA puis du FLN. En 1960, pour appuyer sa défense de Djamila Boupacha, jeune activiste du FLN arrêtée, torturée et violée par des soldats français, elle forme un comité de soutien à Paris avec Simone de Beauvoir, Aragon, Sartre, Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion. Le livre Djamila Boupacha, qu'elle cosigne avec Simone de Beauvoir en 1962, est un témoignage accablant contre le colonialisme, la torture et la raison d'État. Par la suite, elle présidera la Commission d'enquête sur les crimes de guerre américains au Vietnam et sera sollicitée dans de nombreux procès politiques comme observatrice judiciaire, notamment en Espagne, en Grèce ou au Maroc. En 1977, elle est la voix de la défense dans un autre procès retentissant, le procès en révision de Youssef K., condamné sans preuve pour meurtre à vingt ans de réclusion criminelle. Claude Mauriac, Michel Foucault, Roland Barthes, Yves Montand appuieront ce nouveau combat.

Soutien indéfectible de la cause palestinienne, elle a assisté, sans être autorisée à plaider, Marwan Barghouti, un important dirigeant du Fatah accusé de terrorisme par Israël et condamné en 2004. En mars 2009, à la suite des actes de guerre commis par Israël dans la bande de Gaza, elle s'associe à d'autres personnalités – Boutros Boutros-Ghali, Judith Butler, Noam Chomsky, Susan George, Stéphane Hessel, Naomi Klein, José Saramago… – en devenant membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine.

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Écrit par

  • : professeur honoraire, faculté de droit de l'université de Montpellier-1
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Média

Gisèle Halimi lors du procès de Bobigny, 1972 - crédits : Michel Artault/ Apis/ Sygma/ Getty Images

Gisèle Halimi lors du procès de Bobigny, 1972

Autres références

  • AVORTEMENT

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    • 6 834 mots
    • 4 médias
    ...de seize ans, Marie-Claire, pour avortement, alors qu'elle a été violée. Au-delà de l'acquittement obtenu pour l'accusée, ce procès est l'occasion pour Gisèle Halimi – seule avocate signataire du Manifeste des 343 et fondatrice, avec Simone de Beauvoir, Jean Rostand et Jacques Monod, en juillet 1971,...
  • FÉMINISME - France : du M.L.F. à la parité

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    ...persistante du M.L.F. dès le milieu des années 1970, et jusqu'à la fin des années 1980. La question marqua notamment les campagnes en faveur de l'avortement. La mobilisation et l'action furent alors surtout le fait d'associations ad hoc telles que Choisir (fondée en 1971 par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi)...
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    ..., à Amboise, la ville où il a été emprisonné en 1848 après sa reddition ; la réactivation du projet de musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, à Montpellier ; la possible entrée au Panthéon de l’avocate Gisèle Halimi, qui militait pour l’indépendance de l’Algérie.