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LACOMBE GEORGES (1868-1916)

Trois rencontres auront marqué la vie de Georges Lacombe : celles de Sérusier en 1892, de Gauguin un an plus tard, de Théo van Risselberghe en 1904. Lacombe adopta très vite les idées de Paul Sérusier et s'intégra aux nabis. Ses tableaux s'inspirent de la technique des teintes plates cernées de lignes décoratives, dans l'esprit des paysages de Pont-Aven ; il y montre toutefois, surtout dans le dessin de ses marines, une sorte d'exubérance toute personnelle. Il s'adonne ensuite à la sculpture sur bois. La rencontre de Gauguin, ici, fut décisive. C'est de Gauguin que viennent ce goût de l'archaïsme et du symbolisme, cette facture rude, l'emploi de la polychromie, jointe, il est vrai, à une ferveur d'artisan que lui avait sans doute communiquée son père, ébéniste d'art. Lacombe donne à ses formes une très grande intensité de vie, comme dans les quatre panneaux en bois, sculptés d'un bas-relief, qui composent le Lit, 1892 (musée d'Orsay, Paris) ; sa Marie-Madeleine (musée des Beaux-Arts, Lille), agenouillée en prière sous une longue chevelure, est très expressive. Les nabis, suivant leur tradition, lui donnent un surnom, et ne se trompent pas : il est le « nabi sculpteur ». Il réalise d'ailleurs le buste de plusieurs d'entre eux : Sérusier, Bonnard, Maurice Denis. Mais il n'abandonne pas la peinture et aime montrer les sous-bois au couchant, les arbres en automne, dans une alliance un peu mystique de mauve, de violet et d'or. Van Risselberghe le convertit un moment à la technique néo-impressionniste. C'est à sa propre nature cependant qu'il se fie encore, donnant une très sensible interprétation de la lumière à travers les forêts ou sur les champs et les jardins de la Normandie.

— Antoine TERRASSE

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Antoine TERRASSE. LACOMBE GEORGES (1868-1916) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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