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THERMONUCLÉAIRE ÉNERGIE

Le xxe siècle nous a appris que l'énergie de fusion thermonucléaire est la source d'énergie du Soleil et de la plupart des autres étoiles. C'est cette énergie qui produit le rayonnement électromagnétique X issu de la région centrale de notre étoile et qui, par diffusion, absorption et réémission, devient la lumière qui nous parvient sur la Terre. Cette lumière satisfait, à travers la photosynthèse, aux besoins vitaux des plantes et des bactéries photosynthétiques, animant ainsi la quasi-totalité de la vie sur la Terre. Ce sont aussi les flux de neutrons produits par les réactions thermonucléaires qui ont permis de passer des éléments datant du big bang, (hydrogène, hélium...) aux matériaux constituant les étoiles, matériaux à partir desquels le système solaire, notamment, s'est formé.

Puisque ce phénomène de la fusion thermonucléaire se produit dans tant d'étoiles, il doit y avoir une propension des lois de la nature à le déclencher et à l'entretenir. Peut-on le reproduire sur la Terre ? Trois points sont à considérer.

Premier point : pour leur démarrage dans le Soleil, les réactions thermonucléaires exigent outre l'hydrogène (de masse atomique 1), qui forme environ 74 p. 100 de la masse des étoiles, du deutérium (isotope de l'hydrogène de masse atomique 2). La quantité de deutérium présente initialement dans le Soleil, de l'ordre de 10—4 fois celle de l'hydrogène, c'est-à-dire proche de la quantité issue des réactions de « nucléosynthèse » lors du big bang, n'est pas suffisante pour y alimenter les réactions thermonucléaires. Mais de nombreux autres noyaux de deutérium 12D sont formés dans la région centrale du Soleil par la fusion de deux noyaux d'hydrogène 11H, selon la réaction :

e étant la charge de l'électron (en valeur absolue) et ν le neutrino.

La production d'un neutrino est la signature d'une réaction d'interaction « faible », donc lente. Sa constante de temps est de l'ordre de 10 milliards d'années et comparable à la durée de vie du Soleil brûlant son hydrogène. En somme, dès que le deutérium est créé par la réaction ci-dessus, il est consommé très rapidement par fusion thermonucléaire. Mais dans les futurs réacteurs projetés sur Terre, où comme nous le verrons les conditions sont différentes, le deutérium sera utilisé directement.

Deuxième point : si les réactions thermonucléaires se produisent dans toutes les étoiles de type analogue au Soleil, c'est qu'elles sont favorisées par la croissance de leur occurrence ou « section efficace » (qui se mesure en unités de surface de 10—24 cm2) avec l'augmentation de la température. Ainsi, quand les premières réactions de fusion ont lieu à une température donnée, elles réchauffent le milieu et font croître la température. Les réactions deviennent alors plus nombreuses, accélérant la montée en température, et ainsi de suite, jusqu'à une valeur d'équilibre car la section efficace des réactions finit par atteindre un maximum. Cette propriété est également bien utile pour déclencher les réactions de fusion dans les dispositifs de laboratoire.

Troisième point : pour chauffer efficacement la région centrale du Soleil, l'énergie thermonucléaire dégagée ne doit pas s'en évader trop vite. Cette énergie est produite principalement sous forme de rayonnement X dont le transfert vers l'extérieur est freiné par l'opacité du Soleil due aux éléments atomiques bien plus lourds que l'hydrogène, malgré leur concentration infime.

Il était donc tentant d'essayer de produire d'abord en laboratoire, puis dans le futur, à une échelle industrielle, des réactions thermonucléaires. Un tel effort a été entrepris depuis les années 1950 aux États-Unis, en Russie, au Japon et dans plusieurs pays de l'Union[...]

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Nucléon : énergie de liaison - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nucléon : énergie de liaison

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Fusion : réactions nucléaires

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Réacteur de fusion deutérium-tritium

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