Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉNERGIE Les ressources

Les enjeux à long terme : maîtrise des consommations d'énergie et des émissions de CO2

Alors que la consommation mondiale d'énergie était de l'ordre de 9 milliards de tonnes d'équivalent pétrole (Gtep) en 1990, elle était de 13 Gtep en 2011 et devrait atteindre, au rythme d'accroissement actuel, 25 Gtep en 2050. Cependant, les contraintes liées à la disponibilité de ressources à un coût acceptable et surtout l'impact de l'utilisation des combustibles fossiles sur le réchauffement de la planète pourraient être incompatibles avec un tel niveau de consommation. Cette croissance proviendra surtout des pays en développement, dont la consommation annuelle est actuellement de 0,8 tep/hab. en moyenne, à comparer à 4 tep/hab. dans les pays de l'O.C.D.E. Cette perspective ne fait que rendre compte d'un développement économique progressif des pays du Sud et des pays émergents (Brésil, Inde, Chine...), qui représentent d'ores et déjà près des quatre cinquièmes de la population mondiale.

Les émissions de CO2, dues à la consommation de combustibles fossiles, représentent la part la plus importante (plus des deux tiers) des émissions de gaz à effet de serre (G.E.S.) imputables aux activités humaines. Des accords internationaux, difficiles à négocier et à conclure, sont constamment en discussion afin de réguler les émissions de G.E.S. L'objectif partagé est de limiter à 2 0C l'élévation de la température de la planète d'ici la fin du siècle, mais aucun accord sur des mesures juridiquement contraignantes n'a pu être trouvé et la réduction actuelle des émissions mondiales ne nous met pas sur la bonne trajectoire. C'est la conférence des parties (C.O.P.), qui se réunit annuellement depuis l'adoption de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique à Rio en 1992, qui est l'organe suprême de la convention. Elle est couplée avec la conférence des parties du protocole de Kyōto depuis 2005, date d'entrée en vigueur de cet accord adopté en 1997. Après Kyōto et le demi-échec de Copenhague, les espoirs d'un accord « contraignant » reposent sur la vingt et unième réunion de la C.O.P. à Paris, à la fin de 2015. Il s'agit en effet de réduire par deux les émissions mondiales de G.E.S., ce qui revient, pour les pays développés à diviser ces émissions par quatre afin de permettre le développement des pays qui en ont besoin. Un tel objectif suppose une mutation profonde des modes de transformation et d'utilisation de l'énergie passant par trois stratégies :

Le remplacement, notamment pour la production d'électricité, du pétrole et, surtout, du charbon par du gaz, qui génère moins de CO2 par unité énergétique. Le nucléaire et les énergies renouvelables n'émettent pas de CO2, mais leur contribution aux besoins énergétiques de la planète ne pourra être significatif qu'au-delà de 2050.

Une importante réduction des consommations d'énergie dans l'ensemble des usages (industrie, résidentiel, tertiaire, transport) par un meilleur recours fait à des technologies d'utilisation et de transformation de l'énergie, existantes ou en cours de développement.

L'adoption de modes de vie plus sobres en énergie. La croissance des consommations d'énergie dans les pays développés est surtout liée aux transports routiers. Les gains techniques sur les véhicules ne seront pas suffisants s'ils ne s'accompagnent pas d'une maîtrise des déplacements. Or la dispersion de l'habitat en zone suburbaine induit un recours croissant aux véhicules automobiles, et le transport de marchandises se fait de plus en plus par la route, au détriment de la voie ferrée.

Les technologies d'utilisation de l'énergie dans les procédés industriels gros consommateurs sont de plus en plus efficaces,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de sciences économiques à l'université de Paris-IX-Dauphine, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières
  • : ancien directeur de la recherche et directeur scientifique adjoint de l'Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
  • : directeur de la prospective, Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
  • : chef du service économie, Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME)

Classification

Média

Raffinerie Shell - crédits : Evans/ Hulton Archive/ Getty Images

Raffinerie Shell

Autres références

  • ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES

    • Écrit par et
    • 3 528 mots
    • 3 médias
    ...atomiques. Très vite, on éprouva le besoin de changer les paramètres des expériences, donc de disposer de faisceaux plus intenses, mieux focalisés, et surtout réglables en énergie. L'unité élémentaire de mesure pour cette dernière est l'électronvolt (1 eV = 1,602 × 10—19 J), ainsi...
  • PARTICULES ÉLÉMENTAIRES

    • Écrit par et
    • 8 172 mots
    • 12 médias
    ...(charge, saveur, couleur) opposées. Au niveau des interactions connues, il y a conservation du nombre global de quarks diminué du nombre d'antiquarks. La transformation de l'énergie en matière ou de la matière en énergie correspond à la production ou à l' annihilation de paires particule-antiparticule....
  • ANTIMATIÈRE

    • Écrit par et
    • 6 931 mots
    • 4 médias
    Les premières descriptions du mouvement des particules élémentaires furent fondées sur l'équation de Klein-Gordon. En résolvant cette dernière, on obtient les états d'énergie E :
    m est la masse de la particule, et p son impulsion.
  • ARCHITECTURE ÉCOLOGIQUE ou ARCHITECTURE DURABLE

    • Écrit par
    • 5 070 mots
    • 1 média
    ...méthode de management environnemental : Green Building Tool en Amérique du Nord, Breeam au Royaume-Uni, Dbca aux Pays-Bas, Klimaaktivhaus en Autriche. Les pays germaniques mettent l'accent sur l'efficacité énergétique à travers une réglementation thermique contraignante et des labels...
  • Afficher les 59 références